Les mécanismes par lesquels les cellules souches hématopoïétiques se différencient vers les voies lymphoïdes (T, B et NK) et myéloïdes (lignée rouge, polynucléaires, plaquettes) impliquent la mise en oeuvre de programmes géniques spécifiques contrôlés par l’expression coordonnée de facteurs de transcription clés. Pax5 est l’un de ces régulateurs transcriptionnels. Il est essentiel à la différenciation des progéniteurs lymphoïdes (CLP) vers le lignage lymphoïde B dans la moelle osseuse [1]. Ainsi, chez les souris déficientes pour le gène Pax5 (souris Pax5–/–), le développement lymphoïde B est bloqué au stade Pro-B précoce, et ces cellules expriment des caractéristiques et des potentialités à la fois lymphoïdes et myéloïdes. La ré-expression de Pax5 entraîne la restauration de l’engagement vers la voie lymphoïde (perte des potentialités myéloïdes) et le déblocage de la différenciation vers des lymphocytes B mûrs. L’inactivation conditionnelle du gène Pax-5 transforme des cellules pro-B restreintes à la voie lymphoïde B en progéniteurs lymphoïdes avec des potentialités de différenciation restaurées vers des lymphocytes T ou macrophages. Pax-5 est non seulement essentiel au déterminisme vers la voie B, mais il permet également la répression de gènes impliqués dans le développement des autres lignages tels que Notch-1, ou csf1r [2]. Ce mécanisme de répression par Pax-5 est-il nécessaire tout le long de la différenciation B ? Quelle est exactement l’étendue du nombre de gènes réprimés ? L’expression de Pax-5 est perdue au cours de la différenciation terminale en plasmocyte, Pax-5 est-il également nécessaire à la répression des gènes de la différenciation plasmocytaire ? C’est à ces questions que répondent deux articles publiés récemment dans la revue Immunity. L’équipe de Busslinger a identifié, chez la souris, 110 gènes réprimés par Pax-5, en comparant le profil transcriptionnel de cellules Pro-B Pax–5–/– et Pax-5+/+ [3]. Parmi ceux-ci, on trouve des gènes contrôlant diverses activités biologiques comme le contrôle transcriptionnel, la migration ou la signalisation, tous exprimés dans des cellules myéloïdes ou des lymphocytes T, ou les CLP. De plus, la répression de ces gènes nécessite une expression continue de Pax-5 durant le développement des cellules B. Ainsi, comme dans les cellules pro-B, l’inactivation conditionnelle de Pax-5 dans des cellules B mûres entraîne la réactivation de l’expression de ces gènes non-B. En outre, les gènes réprimés (dont Blimp-1, CD28 et CCR2), sont également ré-exprimés dans les plasmocytes où l’expression de Pax-5 est perdue de façon physiologique. Ce dernier point est confirmé par le travail d’une équipe nipponne qui a étudié une lignée B aviaire (DT-40) dont ils ont inactivé le gène Pax-5 [4]. Ils ont observé que l’absence de ce facteur de transcription promeut la différenciation plasmocytaire de la lignée, notamment en induisant l’expression de gènes clés de la différenciation terminale B que sont Blimp-1 et XBP-1. Cette différenciation s’accompagne d’une altération du caractère B avec la perte d’expression de marqueurs membranaires et la perte de signalisation via le BCR, malgré la persistance d’une expression faible d’IgM à la membrane. Malgré des approches expérimentales différentes, ces deux articles démontrent que la persistance de l’expression de Pax-5 est nécessaire pour la maintenance de l’identité B et la répression de la différenciation plasmocytaire. Le vasoactive intestinal peptide (VIP) est un neuromédiateur dont de nombreux travaux montrent l’intérêt grandissant en physiologie et physiopathologie humaine, en particulier, par la découverte récente de ses propriétés immunosuppressives. Des études dans des modèles animaux ont montré que le VIP est un candidat très prometteur dans le traitement de maladies neurodégénératives comme la maladie d’Alzheimer, de pathologies inflammatoires telles que le choc septique ou l’asthme, de maladies inflammatoires auto-immunes incluant la polyarthrite rhumatoïde, la maladie de Crohn et la sclérose en …
Parties annexes
Références
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