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La lactadhérine, nouvel acteur de l’angiogenèseLactadherin promotes VEGF-dependent neovascularization[Notice]

  • Jean-Sébastien Silvestre,
  • Clotilde Théry,
  • Bernard Lévy,
  • Alain Tedgui,
  • Sebastian Amigorena et
  • Ziad Mallat

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  • Jean-Sébastien Silvestre
    Centre de Recherche Cardiovasculaire,
    Inserm U.689, Hôpital Lariboisière,
    41, boulevard de la Chapelle,
    75475 Paris Cedex 10, France.

  • Clotilde Théry
    Inserm U.653, Institut Curie,
    26, rue d’Ulm,
    75005 Paris, France.

  • Bernard Lévy
    Centre de Recherche Cardiovasculaire,
    Inserm U.689, Hôpital Lariboisière,
    41, boulevard de la Chapelle,
    75475 Paris Cedex 10, France.

  • Alain Tedgui
    Centre de Recherche Cardiovasculaire,
    Inserm U.689, Hôpital Lariboisière,
    41, boulevard de la Chapelle,
    75475 Paris Cedex 10, France.

  • Sebastian Amigorena
    Inserm U.653, Institut Curie,
    26, rue d’Ulm,
    75005 Paris, France.

  • Ziad Mallat
    Centre de Recherche Cardiovasculaire,
    Inserm U.689, Hôpital Lariboisière,
    41, boulevard de la Chapelle,
    75475 Paris Cedex 10, France.
    mallat@larib.inserm.fr

Le VEGF (vascular endothelial growth factor) est un facteur de croissance majeur pour le développement des nouveaux vaisseaux sanguins. Il agit principalement par l’intermédiaire de son récepteur, le VEGF-R2 (KDR/Flk-1), en activant de nombreuses voies de signalisation, notamment celles dépendantes des intégrines αvβ3 et αvβ5. La lactadhérine est une glycoprotéine sécrétée par les glandes mammaires. Son rôle physiologique reste obscur. Elle est impliquée dans la reconnaissance des cellules apoptotiques par les macrophages [1, 2], elle présente des homologies de séquence avec une protéine pro-angiogénique Del-1 et possède une séquence RGD lui permettant de se lier aux intégrines αvβ3 et αvβ5 [3, 4]. L’ensemble de ces propriétés pouvait donc conférer à la lactadhérine un potentiel pro-angiogénique. Pour étayer cette hypothèse, nous avons analysé, dans un premier temps, l’expression de la lactadhérine dans le tissu vasculaire. L'ARN et la protéine ont été détectés dans l’aorte murine et humaine, soulignant son rôle éventuel dans le développement de nouveaux vaisseaux (Figure 1A). Nous avons alors développé un certain nombres d’outils (anticorps neutralisants dirigés contre les formes humaine et murine de la lactadhérine, protéine recombinante) et avons créé une lignée de souris déficientes pour la lactadhérine, afin d’analyser l’implication de cette molécule dans le développement des néovaisseaux. Dans un premier temps, son potentiel pro-angiogénique a été testé dans un modèle d’angiogenèse in vivo, le Matrigel. Le VEGF induit une forte infiltration de cellules, essentiellement de type endothélial, dans le Matrigel. Nous avons montré que l’utilisation d’un anticorps anti-lactadhérine ou de souris déficientes en lactadhérine atténue totalement l’effet pro-angiogénique du VEGF (Figure 1B). Nous avons également évalué le rôle de la lactadhérine dans un modèle pathologique d’ischémie du membre inférieur chez la souris. Dans ce contexte également, l’utilisation d’un anticorps anti-lactadhérine ou de souris déficientes en lactadhérine démontre que l’activation du processus de néovascularisation post-ischémique, par le VEGF, requiert la présence de lactadhérine (Figure 1C). Les effets chimiotactiques et mitogéniques du VEGF sont classiquement médiés par les protéine kinases ERK (extracellular signal-related kinase) et AKT (sérine/thréonine kinase). Dans le muscle ischémié comme dans des cultures de cellules endothéliales humaines, il apparaît que l’effet du VEGF sur la phosphorylation d’AKT est bloqué par l’inhibition ou l’absence de lactadhérine. La lactadhérine étant nécessaire à l’effet du VEGF, nous avons considéré que cette molécule pourrait avoir un effet thérapeutique dans le traitement des maladies ischémiques. Nous avons développé des plasmides codant pour la forme longue ou courte de la lactadhérine et démontré que l’administration, par la méthode d’électro-transfert in vivo, de lactadhérine, en l’absence de VEGF exogène, induit une forte néovascularisation dans le membre inférieur ischémié des souris traitées (Figure 2A). Cet effet semble lié à l’activation des intégrines αvβ3 et αvβ5. En effet, l’adhérence de cellules endothéliales à des plaques de culture recouvertes de lactadhérine est bloquée par un anticorps anti-αvβ3 (Figure 2B). De plus, l’administration de la protéine recombinante lactadhérine augmente, en l’absence de VEGF, la phosphorylation d’AKT dans des cellules endothéliales en culture. Or, cet effet est diminué par l’utilisation d’un anticorps anti-αvβ3 ou anti-αvβ5, démontrant ainsi que la lactadhérine interagit avec les intégrines αvβ3 et αvβ5 pour activer la protéine kinase AKT, et donc le processus angiogénique (Figure 2C). Ce travail démontre pour la première fois que la lactadhérine est exprimée dans les cellules vasculaires et joue un rôle clé dans la phosphorylation de la protéine kinase AKT par le VEGF, et par conséquent dans l’effet de ce facteur de croissance sur le processus de néovascularisation [5]. L’effet du VEGF par son récepteur VEGFR2 requiert l’association de ce dernier avec l’intégrine αvβ3 et l’inhibition …

Parties annexes