Les β-arrestines (β-arr1 et β-arr2) sont deux protéines très homologues, semblables à l’arrestine visuelle. Alors que l’arrestine visuelle est spécifique de la rhodopsine, les β-arrestines interagissent avec la plupart des récepteurs à sept domaines transmembranaires couplés aux protéines G (RCPG). Le rôle fonctionnel le plus anciennement connu des β-arrestines est celui de découplage des récepteurs activés des protéines G hétéro-trimériques, un processus de régulation qui limite dans le temps l’effet stimulant des ligands agonistes. Cette régulation, également connue sous le terme de désensibilisation, correspond à la translocation des β-arrestines cytosoliques vers les récepteurs membranaires phosphorylés. Au cours de ces dernières années, il a été montré que les β-arrestines constituent également des adaptateurs moléculaires permettant le recrutement des RCPG activés dans les puits recouverts de clathrine. Plus récemment, il a été montré que les β-arrestines se lient et activent des kinases de la famille Src et qu’elles sont des protéines d’échafaudage reliant plusieurs protéines des cascades des MAP-kinases ERK et JNK. Au repos, la β-arr2 est exclue du noyau, alors que la β-arr1 a une distribution à la fois cytosolique et nucléaire. L’utilisation de la leptomycine B, un poison du système d’export nucléaire, a permis de préciser que la β-arr2 est activement exclue du noyau [1]. Ce phénomène est dû à la présence, dans l’extrémité carboxy-terminale de la protéine, d’un signal d’export nucléaire (NES) classique, absent de la β-arr1. Un test d’import nucléaire dans la levure a permis de démontrer que β-arr2 est activement importée dans le noyau. La découverte du mouvement nucléo-cytoplasmique de la β-arr2 suggérait l’existence de fonctions nucléaires spécifiques. Il avait déjà été montré que la surexpression de la β-arr2 provoquait l’exclusion nucléaire de JNK3 [2]. Les nouveaux résultats indiquent que l’export nucléaire de la β-arr2 est nécessaire à la rétention cytoplasmique de JNK3. En effet, en présence d’un mutant ponctuel du signal d’export nucléaire de la β-arr2, JNK3 et le mutant se co-localisent exclusivement dans le noyau. Dans le contexte de l’activation de la voie JNK3 par un RCPG, l’interaction entre JNK3 et β-arr2 servirait à rediriger spécifiquement JNK3 vers des substrats cytosoliques, aux dépens des substrats nucléaires. Les fonctions nucléaires de la β-arr2 pourraient ne pas s’arrêter là. En effet, d’autres protéines de la machinerie d’endocytose, telle qu’Eps15, trafiquent également entre cytosol et noyau et sont douées d’activités transcriptionnelles [3]. Il ne serait donc pas surprenant que la β-arr2 puisse participer au contrôle transcriptionnel de certains gènes. Rendez-vous donc peut-être dans un prochain numéro de m/s… L’augmentation de l’incidence des cancers cutanés dans de nombreux pays incite à la recherche de stratégies préventives qui puissent être mises en oeuvre chez des sujets à risque, exposés aux rayonnements solaires de manière massive. Un modèle animal adapté à ce type d’étude a été élaboré. Il s’agit de souris glabres SKH-1, chez qui l’exposition bi-hebdomadaire à des rayons UVB pendant 20 semaines entraîne une hyperplasie épidermique, puis, dans les mois suivants, des tumeurs cutanées sans qu’une exposition ultérieure aux UVB soit requise. Dans ce modèle, l’application cutanée quotidienne de caféine au décours de l’exposition aux UVB réduit l’apparition de tumeurs cutanées de plus de 50 %. [4]. L’effet de la caféine est probablement en grande partie secondaire à l’induction spectaculaire de l’apoptose des cellules tumorales, alors même que l’apoptose des zones non tumorales n’est pas modifiée. En revanche, l’effet anti-prolifératif de la caféine est négligeable. Reste à passer de la souris à l’homme… excitant, non? L’infection par le virus VIH-1, comme toute infection virale, déclenche une réponse immune de type cellulaire cytotoxique, détruisant les lymphocytes infectés, et dont les effecteurs sont les lymphocytes T CD8+. Cette …
Parties annexes
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