Résumés
Abstract
In AB v. Bragg, the Supreme Court of Canada ruled that fifteen-year-old AB should be allowed to use a pseudonym in seeking an order to disclose the identity of her online attacker. By framing the case as one pitting the privacy interests of a youthful victim of sexualized online bullying against principles protecting the free press and open courts, the SCC approached but ultimately skirted the central issue of equality. Without undermining the important precedent that AB achieved for youthful targets of online sexualized bullying, the author explores the case as a missed opportunity to examine the discriminatory tropes and structural inequalities that undergird the power of this kind of bullying. Viewed through an equality lens, enhanced access to pseudonymity for targets is not necessarily about privacy per se, but rather an interim measure to respond to the equality-undermining effects of sexualized online bullying—a privacy mechanism in service of equality.
Résumé
Dans AB c. Bragg, la Cour suprême du Canada a statué que AB, âgé de 15 ans, avait le droit d’utiliser un pseudonyme pour demander une ordonnance de divulgation de l’identité de son agresseur en ligne. En voyant dans l’affaire un conflit entre le droit à la vie privée d’un jeune victime de la cyberintimidation sexualisée, et les principes de la liberté de la presse et du droit à la publicité des débats judiciaires, la CSC a abordé la question mais a contourné finalement la question centrale de l’égalité. Sans ignorer le précédent important que la Cour a rendu pour protéger les jeunes qui sont ciblés par l’intimidation à caractère sexuel en ligne, l’auteure envisage l’affaire comme une opportunité manquée d’examiner le langage discriminatoire et les inégalités structurelles qui sous-tendent la force de ce type d’intimidation. Du point de vu de l’égalité, un accès élargi à l’utilisation d’un pseudonyme pour des jeunes ciblés ne concerne pas forcément la vie privée comme telle, mais est plutôt une mesure provisoire pour répondre aux effets de l’intimidation à caractère sexuel en ligne qui minent l’égalité, c’est-à-dire un mécanisme de la vie privée au service de l’égalité.