McGill Law Journal
Revue de droit de McGill
Volume 56, numéro 4, june 2011
Sommaire (13 articles)
Articles
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Le bijuridisme canadien à la croisée des chemins ? Réflexions sur l’incidence de l’article 8.1 de la Loi d’interprétation
Aline Grenon
p. 775–820
RésuméFR :
Depuis l’entrée en vigueur de l’article 8.1 de la Loi d’interprétation, la Cour suprême du Canada a interprété à plusieurs reprises des lois fédérales qui pouvaient donner ouverture à l’application de cet article. À la lumière de ces arrêts, est-il possible de conclure que la Cour a freiné la tendance des tribunaux à adopter une interprétation donnant lieu à une application uniforme de la législation fédérale, et ce, à l’aide de concepts tirés de la common law ? Afin de répondre à cette question, les méthodes proposées par quatre auteurs relativement à l’application de l’article 8.1, afin de déceler les éléments sur lesquels il y a accord et ceux qui s’avèrent problématiques. Cet exercice permettra de mieux comprendre la teneur des arrêts rendus par la Cour suprême. Dans la deuxième partie, les décisions pertinentes de la Cour suprême du Canada feront l’objet d’une analyse : les énoncés de la Cour rejoignent-ils les méthodes proposées par les auteurs ? Est-il possible de déceler certaines tendances en ce qui concerne l’application de cet article ? Enfin, à la lumière de ces arrêts, la troisième et dernière partie présentera une réflexion sur l’état actuel du droit dans ce domaine et proposera certaines suggestions.
EN :
Since the coming into force of section 8.1 of the Interpretation Act, the Supreme Court of Canada (SCC) has on more than one occasion interpreted federal statutes that could give rise to its application. In light of these cases, is it possible to conclude that the SCC has curbed the tendency of the courts to adopt an interpretation that gives rise to a uniform application of federal legislation based on common law principles? In order to answer this question, the first part of this article will review the methods proposed by four authors regarding the application of section 8.1 in order to identify the points on which they agree, as well as those that are more problematic. This exercise will allow for a better understanding of the content of the judgments rendered by the Supreme Court. In the second part, the relevant SCC decisions will be analyzed: do the rulings of the Court align with the methods proposed by the authors? Are there any detectable trends regarding the application of section 8.1? In light of these decisions, the third and final part of the article presents a reflection on the current state of the law in this field and proposes several suggestions.
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East Asia’s Engagement with Cosmopolitan Ideals Under its Trade Treaty Dispute Provisions
Chin Leng Lim
p. 821–862
RésuméEN :
An East Asian view about how trade dispute settlement systems should be designed is slowly emerging. Democratically-inspired trade law scholarship and cultural explanations of the international law behaviour of the Southeast and Northeast Asian trading nations have failed to capture or prescribe the actual treaty behaviour of these nations. Instead, such behaviour has resulted in the emergence of two different treaty models for the peaceful settlement of trade disputes. The first, which seems firmly established, may be found in ASEAN’s 2004 dispute settlement protocol and the regimes established under the China-ASEAN, Korea-ASEAN, Japan-ASEAN, and ASEAN-Australia-New Zealand FTAs. A second model, based on the Trans-Pacific Strategic Economic Partnership Agreement, could in time become an alternative model for an Asia-Pacific-wide FTA (i.e., including the East Asian nations within it). It adopts a more open approach; one which better accommodates greater transparency in dispute proceedings. At least for now, the two models coexist, obviating the need for East Asia’s legal policy-makers to choose a clear, dominant design for treaty-based trade dispute settlement in the region. But it also means that East Asia’s trading partners can influence East Asian nations, at least in those trade agreements that—like the Trans-Pacific Partnership Agreement—involve negotiations with trans-continental partners.
FR :
Un point de vue est-asiatique sur la conception des systèmes de règlement des différends commerciaux émerge lentement. Les écrits académiques d’inspiration démocratique traitant du droit commercial ainsi que les explications culturelles du comportement des pays de l’Asie du Sud-Est et du Nord-Est en matière de droit international n’arrivent ni à cerner, ni à prescrire leur comportement réel en matière de traités. Ce comportement a plutôt mené à l’émergence de deux modèles de traités différents pour la résolution pacifique des différends commerciaux. Le premier, qui semble solidement établi, se trouve dans le protocole de résolution des différends de l’ANASE de 2004 ainsi que dans les régimes établis sous les accords de libre-échange (ALÉ) Chine-ANASE, Corée-ANASE, Japon-ANASE et ANASE-Australie-Nouvelle-Zélande. Un second modèle, celui-ci basé sur l’Accord de partenariat économique stratégique transpacifique (APEST), pourrait éventuellement devenir un modèle d’ALÉ alternatif qui couvrirait toute l’Asie-Pacifique (i.e. y compris les pays de l’Asie de l’Est qui en font partie). Ce modèle adopte une approche plus ouverte qui favorise mieux la transparence lors des procédures relatives aux conflits. Pour l’instant, les deux modèles coexistent. Cela fait en sorte que les responsables des politiques juridiques de l’Asie de l’Est n’ont pas à choisir de modèle clair et dominant pour la résolution, par l’entremise de traités, des différends commerciaux dans la région. Néanmoins, cela signifie aussi que les partenaires commerciaux de l’Asie de l’Est peuvent exercer de l’influence sur les pays est-asiatiques, du moins quand il est question d’accords commerciaux qui, comme l’APEST, comprennent des négociations avec des partenaires transcontinentaux.
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Covert Derogations and Judicial Deference: Redefining Liberty and Due Process Rights in Counterterrorism Law and Beyond
Helen Fenwick et Gavin Phillipson
p. 863–918
RésuméEN :
This article considers the use of control orders in the United Kingdom as an example of one of the most important legal aspects of the “war on terror”: the development, alongside the criminal justice approach, of a pre-emptive system. It argues that in relation to such orders the executive has in effect sought to redefine key human rights in a manner that, at its most extreme, amounts to covert derogation, and that both Parliament and the judiciary have been to an extent drawn into and made complicit in this process. It highlights key aspects of this story in order to illustrate some broader points about the role of judges, Parliament, and the rule of law in response to such exceptional measures. It argues that the attempted minimization of the ambit of rights, the spreading use of secret evidence, and the damaging constitutional impact of excessive judicial deference, are of great significance beyond UK counterterrorism law and can help illuminate both the opportunities and the dangers in constitutional dialogue.
FR :
Cet article étudie les ordres de contrôle au Royaume-Uni à titre d’exemple d’un des aspects les plus importants de la réponse juridique à la « guerre contre le terrorisme » : le virage d’une justice pénale réactive vers la création d’un système préemptif parallèle. Les auteurs soutiennent qu’en ce qui a trait à ces ordres, l’exécutif tente de redéfinir les droits fondamentaux de la personne, ce qui, dans les situations extrêmes, revient à y déroger secrètement. Ils ajoutent que tant le Parlement que l’appareil judiciaire ont d’une certaine manière été associés à ce processus et en sont devenus complices. L’essai souligne certains aspects de cet enjeu afin d’illustrer des questions plus larges sur le rôle des juges, du Parlement et de la primauté du droit face à de telles mesures exceptionnelles. Les auteurs soutiennent que cette tentative de réduire la portée des droits, l’utilisation croissante d’éléments secrets de preuve ainsi que les effets dommageables de la déférence judiciaire excessive sur la constitution ont une importance qui s’étend au-delà des lois anti-terroristes britanniques. Ces enjeux peuvent jeter de la lumière tant sur les bienfaits que sur les dangers du dialogue constitutionnel.
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Glamis Gold, Ltd. v. The United States and the Fair and Equitable Treatment Standard
Margaret Clare Ryan
p. 919–958
RésuméEN :
This article critiques the arbitral tribunal’s decision in Glamis Gold, Ltd. v. The United States of America on the basis of its interpretation of the fair and equitable treatment standard (FET) owed by state parties to foreign investors under NAFTA article 1105.
Part I outlines the post-WWII development of the FET standard in relation to the restrictive, customary international law of minimum standard of treatment (MST). The author traces the expansive treatment of the FET standard by tribunals in both bilateral investment treaty and NAFTA disputes. Despite a binding Free Trade Commission Note of Interpretation limiting the scope of article 1105, NAFTA tribunals had consistently interpreted the FET standard more broadly until the award in Glamis.
Part II evaluates the tribunal’s reasoning in Glamis, arguing that it departs from a growing body of jurisprudence on the FET standard under NAFTA without sufficient justification. The author also criticizes the tribunal’s decision to place an unprecedented evidentiary burden on the claimant by requiring proof of both state practice and opinio juris of the FET standard.
The conclusion suggests that the decision of the tribunal in Merrill & Ring Forestry L.P. v. Canada may provide a better approach to balancing governments’ legitimate regulatory objectives and foreign investors’ treaty rights.
FR :
L’auteure critique la décision du tribunal d’arbitrage dans la cause Glamis Gold, Ltd. v. The United States of America en raison de son interprétation de la norme du traitement juste et équitable (TJE). Selon l’article 1105 de l’ALÉNA, les États membres doivent le TJE aux investisseurs étrangers.
La Partie I trace les grandes lignes du développement de la norme du TJE après la Seconde Guerre mondiale en ce qui a trait à la norme minimale de traitement (NMT), une norme restrictive et coutumière du droit international. L’auteure retrace l’interprétation large de la norme du TJE par les tribunaux lors de disputes impliquant les traités bilatéraux d’investissement et l’ALÉNA. Malgré une Note d’interprétation contraignante émise par la Commission du libre-échange sur la portée de l’article 1105, les tribunaux de l’ALÉNA avaient, jusqu’à la décision Glamis, interprété la norme du TJE plus largement, et ce, de façon constante.
La Partie II évalue le raisonnement du tribunal dans Glamis et soutient que celui-ci s’éloigne sans justification d’une jurisprudence croissante sur la norme du TJE dans le cadre de l’ALÉNA. L’auteur critique aussi la décision du tribunal d’imposer au demandeur un fardeau de preuve sans précédent en exigeant qu’il prouve à la fois la pratique étatique et l’opinio juris relatifs à la norme du TJE.
La conclusion suggère que la décision du tribunal dans la cause Merrill & Ring Forestry LP v. Canada présente peut-être une meilleure approche pour atteindre l’équilibre entre les objectifs légitimes des gouvernements en matière de réglementation et les droits issus des traités des investisseurs étrangers.
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International Law Issues Raised by the Transfer of Detainees by Canadian Forces in Afghanistan
Marco Sassòli et Marie-Louise Tougas
p. 959–1010
RésuméEN :
The transfer of Afghan detainees to Afghan authorities by Canadian forces raised concerns in public opinion, in Parliament, and was the object of court proceedings and other enquiries in Canada. This article aims to explore the rules of international law applicable to such transfers. The most relevant rule of international humanitarian law (IHL) applies to prisoners of war in international armed conflicts. However, the conflict in Afghanistan, it is argued, is not of an international character. The relevant provision could nevertheless apply based upon agreements between Canada and Afghanistan and upon unilateral declarations by Canada. In addition, international human rights law (IHRL) and the very extensive jurisprudence of its mechanisms of implementation on the obligations of a state transferring a person to the custody of another state where that person is likely to be tortured or treated inhumanely will be discussed, including the standard of care to be applied when there is an alleged risk of torture. While IHL contains the rules specifically designed for armed conflicts, IHRL may in this respect also clarify as lex specialis the interpretation of concepts of IHL. Finally, the conduct of Canadian leaders and members of the Canadian forces is governed by international criminal law (ICL). This article thus demonstrates how IHL, IHRL, and ICL are intimately interrelated in contemporary armed conflicts and how the jurisprudence of human rights bodies and of international criminal tribunals informs the understanding of IHL rules.
FR :
Le transfert des détenus afghans par les forces canadiennes aux autorités afghanes a été l’objet de préoccupations, au sein de l’opinion publique et du Parlement, et a mené à certaines procédures judicaires et enquêtes au Canada. Cet article explore les règles du droit international qui s’appliquent particulièrement à de tels transferts. Les règles du droit international humanitaire (DIH) les plus pertinentes sont celles relatives aux prisonniers de guerre et applicables dans les conflits armés internationaux. Cependant, on peut estimer que le conflit en Afghanistan n’est pas de caractère international. Néanmoins, ces règles pourraient s’appliquer dans ces circonstances, puisque le Canada a signé un accord aveec l’Afghanistan et à fait certaines déclarations unilatérales. De surcroît, cet article présente le droit international des droits de l’homme (DIDH) et la jurisprudence portant sur l’obligation d’un État d’agir avec la diligence nécessaire lorsqu’il transfère la charge d’une personne à un autre État où il existe un risque réel de torture ou de traitement inhumain. Bien que le DIH contiennent les règles applicables aux conflits armés, le DIH pourrait, en tant que lex specialis, guider l’interprétation des concepts du DIH. Finalement, la conduite des dirigeants canadiens et des membres des forces canadiennes est régie par le droit pénal international (DPI). Par conséquent, cet article démontre l’interrelation intime entre le DIH, le DIDH et le DPI en ce qui à trait aux conflits armés contemporains et à la façon dont la jurisprudence des organismes de droits de l’homme et les tribunaux pénaux internationaux contribuent à notre compréhension des règles de DIH.
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Guarding a Cultural Icon: Concurrent Intellectual Property Regimes and the Perpetual Protection of Anne of Green Gables in Canada
Andrea Slane
p. 1011–1055
RésuméEN :
This article uses the various intellectual property protections afforded to the classic children’s novel Anne of Green Gables as a means of illustrating the blurring between copyright, trademark, and official marks regimes in Canada. By not keeping these regimes distinct, the author argues, Canadian intellectual property law seriously threatens the integrity of the public domain, a central means by which an appropriate balance is struck between the interests of authors, other cultural producers, and the public at large. The blurring between regimes is located in three conceptual sites: origin in copyright versus source in trademark; reputation in copyright versus goodwill in trademark; and the weak requirement that a public authority serve a "public benefit" in order to qualify for official marks protection, without any consideration of the public interest served by the limitations on protections built into the other intellectual property regimes. Reinforcing the distinctions between regimes and clarifying the public benefit requirement for official marks would help protect the public domain from unjustified encroachments that potentially deprive us of access to creative works of shared cultural significance.
FR :
Faisant référence aux différentes protections en matière de propriété intellectuelle dont bénéficie le livre pour enfants Anne aux pignons verts, cet article met en évidence le brouillage des lignes entre les régimes canadiens de droit d’auteur, de marque de commerce et de marque officielle. L’auteure soutient qu’en ne maintenant pas ces régimes distincts l’un de l’autre, le droit canadien en matière de propriété intellectuelle menace sérieusement l’intégrité du domaine public, qui est essentiel au juste équilibre entre les intérêts des auteurs, des autres producteurs culturels et ceux du grand public. Le brouillage entre les régimes survient à trois endroits conceptuels : origine en matière de droit d’auteur versus source en matière de marque de commerce ; réputation en matière de droit d’auteur versus achalandage en matière de marque de commerce ; et la faible exigence selon laquelle une autorité publique doit contribuer au « bien public » afin d’être éligible à la protection du régime des marques officielles, sans aucune considération de l’intérêt public servi par les limites à la protection qui sont intégrées aux autres régimes de propriété intellectuelle. Le fait de renforcer la distinction entre les régimes et de clarifier l’exigence de bien public en matière de marques officielles contribuerait à protéger le domaine public des empiètements injustifiés qui nous privent potentiellement d’accès aux oeuvres créatives d’importance culturelle partagée.
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Droit familial et parties « musulmanes » : des cas de kafálah au Québec, 1997-2009
Denise Helly, Valérie Scott, Marianne Hardy-Dussault et Julie Ranger
p. 1057–1112
RésuméFR :
L’affirmation de la primauté de la justice étatique ressort de l’idée d’un lien consubstantiel entre État et droit, selon laquelle le droit n’a pas d’autre réalité sociale que celle assignée par la loi étatique, nationale, et ne peut être multiforme. Pourtant la multiplicité des normes, rationalités et mécanismes de justice dans toute société et l’existence de traités internationaux sur les droits fondamentaux mettent à mal cette idée. Les droits étatiques ne peuvent plus ignorer les autres ordres normatifs sous peine de porter atteinte à des principes désormais admis: la dignité des acteurs, la légitimité de leur identification personnelle et leur nécessaire adhésion à l’autorité de l’État. Dans ce contexte, une de nos recherches analyse la réception par des juges de valeurs et de normes familiales suivies par des musulmans et le présent texte se penche sur la réception de la kafálah, une forme de prise en charge d’un enfant musulman abandonné, orphelin ou dont la famille ne peut assumer le coût de l’éducation. Neuf jugements, rendus au Québec entre 1997 et 2009, sont présentés.
EN :
The affirmation of the primacy of state justice stems from the idea that there is an integral link between law and state, where the social reality of the law is only that which is assigned to it by the state―an idea that leaves no room for legal pluralism. The presence of international treaties on fundamental rights, and the plurality of norms, rationales and mechanisms of justice have repudiated this idea. State law can no longer ignore other normative orders without undermining principles such as the dignity of actors, and the legitimacy of their personal identity. In this context we intend to assess the reception of Muslim values and norms by central actors in the legitimization of any foreign law: the judges. We study nine judicial decisions in Quebec rendered between 1997 and 2009 about kafálah, a Muslim legal institution to take care of abandoned children.
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L’évolution du dialogue entre le Canada et l’OIT en matière de liberté d’association : vers une protection constitutionnelle du droit de grève ?
Maude Choko
p. 1113–1185
RésuméFR :
Le 8 juin 2007, la Cour suprême du Canada renversait sa jurisprudence des vingt dernières années en matière de liberté d’association. La majorité des juges reconnurent que l’article 2(d) de la Charte canadienne des droits et libertés protégeait le droit au processus de négociation collective. Ce faisant, la Cour renonçait aux motifs de la majorité exprimée dès la trilogie de 1987 sur la question et donnait enfin sa place au droit international du travail, en particulier aux principes de la liberté syndicale élaborés par les organes de contrôle de l’Organisation internationale du travail. L’analyse de ces principes, orientée vers trois droits sous-jacents à la liberté syndicale, soit le droit à la négociation collective, le droit de grève et le droit de non-association, permet de constater que pour, la première fois, le Canada fait preuve d’un plus grand respect de ses obligations internationales en cette matière. Reste à voir le sort que la Cour réserve au droit de grève.
EN :
On 8 June 2007, the Supreme Court of Canada overruled its past twenty years of case law on freedom of association. The majority of the judges agreed that section 2(d) of the Canadian Charter of Rights and Freedoms protects the right to the process of collective bargaining. In doing so, the SCC rejected the ratio of the majority enunciated in the 1980 trilogy dealing with this question and, at last, gave ininternational labour law its place, especially in terms of the principles of freedom of association elaborated by the International Labour Organization’s supervisory bodies. The analysis of these principles, focused on three rights underlying freedom of association―the right to collective bargaining, the right to strike, and the freedom not to associate―allows the author to conclude that for the first time, Canada is showing greater respect for its international obligations. It remains to be seen what the Court will decide in terms of the right to strike.