Résumés
Abstract
With increasing frequency, members of cultural minorities are demanding not only equality and non-discrimination as individuals, but also the legal recognition of their collective identities. Their claims to cultural protection and accommodation are necessarily philosophical, political, moral, and (both constitutionally and normatively) legal. This paper is a reflection on the last dimension, the legal axis. The author sets out to delineate the descriptive, interpretive, and normative scope of section 27 of the Canadian Charter of Rights and Freedoms. He is influenced by the approaches to constitutional innovation expounded by theories of democratic experimentalism.
The first part of the paper outlines the textual and normative framework of the Charter’s multiculturalism provision. Section 27 creates two distinct types of interests that give rise to claims: one individual and one group-based, described respectively as “accommodation” and “autonomy”.
The second part of the paper applies the normative framework to two case studies: female genital cutting and sharia tribunals. These examples provide a setting in which to explore the potential of section 27 to address the cultural demands in ways that go beyond conventional doctrinal and normative understandings. The author suggests that an experimentalist interpretation of multiculturalism under section 27 would create a space in which different approaches and institutional arrangements could be tried in order to determine the best practices for handling difficult, highly contextual questions. Instead of limiting possibilities by adopting restrictive approaches that extinguish cultural claims and risk radicalizing groups, the author argues that the normative force of section 27 includes an imperative to create the institutional conditions within which measures can be tried and tested, with the expectation that benchmarks will emerge through practice.
Résumé
Les membres des minorités culturelles demandent, de plus en plus fréquemment, non seulement l’égalité et l’absence de discrimination en tant qu’individus, mais aussi la reconnaissance par le droit de leurs identités collectives. Leurs revendications de protection culturelle et d’accommodation sont philosophiques, politiques, morales et juridiques. Cet article est une réflexion sur l’aspect juridique de ces revendications. L’auteur cherche à délimiter l’étendue descriptive, interprétative et normative de l’article 27 de la Charte canadienne des droits et libertés. Il est influencé par les approches de l’innovation constitutionnelle mises de l’avant par les théories de l’expérimentalisme démocratique.
Dans la première partie de l’article, l’auteur traite du cadre textuel et normatif de la disposition de la Charte sur le multiculturalisme. L’article 27 crée deux types d’intérêts distincts qui donnent lieu à des revendications : un intérêt individuel et un intérêt collectif, désignés respectivement par les termes «accommodation» et «autonomie».
Dans la seconde partie, l’auteur applique le cadre normatif à deux études de cas : la coupe génitale féminine et les tribunaux de la charia. Ces exemples offrent un cadre d’analyse pour étudier la possibilité d’utiliser l’article 27 dans le but d’aborder les revendications culturelles en allant au-delà des approches doctrinales et normatives conventionnelles. L’auteur suggère qu’une interprétation expérimentaliste du multiculturalisme créerait un espace au sein duquel des approches et arrangements institutionnels divers pourraient être essayés afin de déterminer les meilleures pratiques. Au lieu de limiter les possibilités en adoptant des mesures restrictives qui mettent fin aux revendications culturelles et risquent de radicaliser certains groupes, l’auteur soutient que la force normative de l’article 27 inclut l’impératif de créer des conditions institutionnelles propices à l’essai et au test de pratiques, avec l’idée que des standards émergeront de la pratique.