EN :
Debate in the Acadian media over the quality of the French language is a recurrent aspect of sociolinguistic life in this region of French Canada. In the fall of 2012, this debate was relaunched by an incendiary newspaper column, written by a Quebec-based journalist, questioning whether the French spoken by young Acadian musicians was really a language at all. Based on twelve interviews conducted shortly after this debate, this article examines how university students in Acadie take up these media discourses about the quality of the French language. In general, the students interviewed regarded the French language as inherently rule-bound and structured, in contrast to English, which many held to be comparatively without rules, even easygoing. The author suggests that this particular view has developed in part because of exposure to discussion over the quality of French in Acadie, and that any attempt to improve what is perceived as the poor quality of French in Acadie cannot ignore the very terms in which it portrays the French language. These figurations become part of the linguistic ideologies of young French speakers in Acadie and potentially feed into the very state of affairs that commentators lament.
FR :
La question de la qualité du français en Acadie se pose régulièrement dans les médias de cette région du Canada français. À l’automne 2012, un quotidien montréalais a publié un éditorial provocateur qui dénonçait le français des jeunes musiciens acadiens, en le qualifiant de « sous-langue ». Cet éditorial a déclenché un autre épisode du débat récurrent sur la qualité du français en Acadie. S’appuyant sur une douzaine d’entrevues menées auprès d’étudiants universitaires en Acadie quelque temps après cet épisode, cet article s’intéresse à leurs réponses aux discours sur le français qui circulent dans les médias. Les participants à cette étude partagent généralement l’idée que le français obéit à des règles rigides et possède une structure fixe, tandis que l’anglais est perçu comme moins régi par des règles de grammaire, voire décontracté. Je soutiens que cet avis a été alimenté par les débats récurrents sur la qualité du français en Acadie et que tout effort pour améliorer la « mauvaise » qualité du français en Acadie ne peut ignorer la façon dont le français est représenté dans les médias. En effet, ces représentations deviennent intégrées dans les idéologies linguistiques des jeunes francophones en Acadie et peuvent ainsi contribuer à la situation même que déplorent les personnes à l’origine du débat.