Mot de la rédaction[Notice]

  • Franck Barès

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Dans ce numéro d’octobre de Mi, nous avons retenu quatre articles issus du processus régulier. Le premier article s’intitule « Comprendre l’impact de la dynamique culturelle sur les pratiques de travail des entrepreneurs millenials ». Jessica Lichy mobilise explore l’impact culturel sur les pratiques professionnelles des entrepreneurs millénaires en Russie, Lettonie, Lituanie et Kazakhstan. En se basant sur les théories culturelles et comportementales, des entretiens ont répondu à la question, Comment la culture influence-t-elle les pratiques de travail de ces entrepreneurs ? Les résultats montrent des similitudes (communication, confiance, autonomie) et des différences (initiative, dialogue, affiliations), montrant que les valeurs culturelles influencent les scores de Hofstede. Deux obstacles entrepreneuriaux sont identifiés. L’étude souligne que le collectivisme ne se reflète pas dans le travail et la communication, remettant en question Hofstede. Cette recherche fournit des données empiriques dans un contexte peu étudié, servant de référence pour d’autres études sur les changements culturels en management international. Le deuxième article proposé par deux co-auteurs, Jean-Claude Boldrini et Donatienne Delorme a pour titre « Former les acteurs des transitions soutenables. Les apports des projets tutorés dans l’enseignement supérieur ». Cet article questionne la manière dont la pensée complexe d’Edgar Morin et sa transdisciplinarité intrinsèque peuvent enrichir la pratique des projets tutorés dans l’enseignement supérieur. Quatre projets encadrés ces dernières années sont réexaminés à la lumière de la littérature sur l’éducation à la soutenabilité, l’interdisciplinarité et la pensée complexe. À l’issue de ce travail, les auteurs présentent une proposition théorique et quatre propositions pratiques visant à mieux former les futurs acteurs des transitions soutenables. Le troisième article est soumis par Hamza Nizar et Taher Hamza avec pour titre « Propriété commune des investisseurs institutionnels et responsabilité sociétale des entreprises : la concurrence sur les marchés de produits est-elle importante ? ». Sur la base d’un échantillon d’entreprises françaises sur la période 2001-2015, les auteurs font ressortir de l’analyse que les investisseurs institutionnels à propriété commune ont un impact positif sur la responsabilité sociétale des entreprises. Leurs résultats suggèrent que l’expérience de monitoring acquise par les investisseurs institutionnels à propriété commune les amène à accroître la responsabilité sociétale des entreprises en favorisant la coordination industrielle entre les entreprises à participations communes. Cet effet positif est moins marqué sur les marchés hautement concurrentiels, ce qui suggère que la pression concurrentielle peut rendre la coordination industrielle plus difficile. Les entreprises à propriété commune peuvent alors donner la priorité au maintien d’une marge bénéficiaire plutôt qu’à la poursuite des activités de responsabilité sociétale des entreprises. Le quatrième et dernier article régulier intitulé « Comment les entreprises socialement responsables s’engagent-elles dans des pratiques d’évasion fiscale ? Le cas des entreprises françaises cotées » a pour auteurs Faten Lakhal, Itidel Ben Saad, Nadia Lakhal, Safa Gaaya. Cet article étudie l’effet de la RSE sur l’évasion fiscale des entreprises. Il examine également les rôles de la gouvernance d’entreprise, de l’effet de levier et de la propriété familiale dans la relation RSE-évasion fiscale. En se basant sur un échantillon des entreprises françaises cotées de 2005 à 2017, les résultats montrent que les entreprises engagées dans la RSE adoptent des pratiques d’évasion fiscale, soutenant les perspectives de gestion des risques et de la théorie de l’agence. Cela suggère que les entreprises adoptent la RSE pour se forger une réputation positive et couvrir des positions fiscales à risque. Les résultats montrent également que les rôles disciplinaires de la dette et de la gouvernance d’entreprise atténuent cet effet positif. Des preuves supplémentaires montrent que les entreprises familiales qui investissent trop dans la RSE sont peu susceptibles de s’engager dans l’évasion fiscale à des fins de richesse …