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Innovation entrepreneuriale et développement durable en Afrique : défis et opportunités, Paris, L’Harmattan, 2016, 485 pages. Sous la direction d’Emmanuel Kamdem, ESSEC, Université de Douala et IME, Douala, Cameroun. Préface de Thami Ghorfi, ESCA, École de Management, Casablanca, Maroc. Postface de Jean-François Fiorina, Grenoble École de Management, France[Notice]

  • Raphaël Nkakleu

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  • Raphaël Nkakleu
    Centre d’Études et de Recherches Africaines en Management et Entrepreneuriat (CÉRAME), ESSEC, Université de Douala, Cameroun

Cet ouvrage rassemble dix-sept communications sélectionnées et dont la quasi-totalité a été présentée au colloque international sur le thème « Innovation entrepreneuriale et développement durable en Afrique ». Ce colloque a été organisé à Paris, du 20 au 21 février 2014, par l’Institut Euro-Africain de Management (INSEAM), en réponse à une demande sociale et académique sur les leviers d’exploration et d’exploitation des défis et opportunités de l’essor économique de l’Afrique. Les réflexions des participants ont porté sur plusieurs sujets relatifs à l’entrepreneuriat, au développement durable, à la responsabilité sociale et sociétale de l’entreprise. L’ouvrage réinterroge la nécessaire réinvention des modèles entrepreneuriaux alternatifs et susceptibles de booster le développement économique, social et sociétal des pays africains (p. 17). Le questionnement sur les innovations entrepreneuriales et managériales, comme attracteurs de la croissance économique africaine, rejoint les préoccupations sur les avantages, les limites et les conséquences de la croissance économique retrouvée; sur la compétitivité des entreprises et des économies africaines (p. 16). L’ouvrage se divise en cinq sections et comprend dix-sept chapitres, en plus de l’introduction, de la conclusion, de la préface et de la postface. Les communications regroupées autour des chapitres de l’ouvrage présentent une vision éparse de l’entrepreneuriat et du développement durable en Afrique : responsabilité sociale; responsabilité sociétale; responsabilité environnementale; entrepreneuriat et développement durable; entrepreneuriat social et solidaire; entrepreneuriat féminin; innovations entrepreneuriales; innovations managériales; accompagnement entrepreneurial et performance des entreprises. La première section, intitulée « Défis et opportunités de la responsabilité sociale, sociétale et environnementale » comprend trois chapitres (chapitres 1, 2 et 3). La deuxième section est intitulée « Défis et opportunités de l’entrepreneuriat et du développement durable » et composée de quatre chapitres (chapitres 4, 5, 6 et 7). La troisième section porte sur les « Défis et opportunités de l’entrepreneuriat social et solidaire » et regroupe trois chapitres (chapitres 8, 9, 10). La quatrième section, intitulée « Défis et opportunités de l’entrepreneuriat féminin » est composée également de trois chapitres (chapitres 11, 12 et 13). La cinquième section, intitulée « Défis et opportunités de la formation et de l’accompagnement en entrepreneuriat », regroupe quatre chapitres (chapitres 14, 15, 16 et 17). Rédigé par Angélique NGAHA BAH, le chapitre 1 s’intitule « Entrepreneuriat social et stratégies RSE de grandes entreprises : un rapprochement opportun dans les pays en développement ? Études de cas au Sénégal ». Il étudie la démarche RSE dans le cadre de projets collaboratifs entre deux firmes multinationales françaises (Danone et Orange) et leurs partenaires sénégalais (La Laiterie du Berger et une pépinière de petites entreprises dénommée la CTIC Dakar) qui évoluent respectivement dans le secteur agroalimentaire et la téléphonie mobile. Les résultats de ces deux études de cas révèlent l’effet parfois pervers de l’étiquetage « entreprise sociale », « produit RSE », associé au modèle d’affaire collaboratif. L’auteure souligne la nécessité de construire une chaîne de valeur « hybride » à la grande entreprise (firme multinationale). L’entrepreneur social (entreprise locale) articule ses compétences (pas toujours celles attendues par le partenaire) avec des expertises et des activités externes pour répondre à des besoins (plutôt identifiés que co-créés), en fonction des enjeux de développement et des attentes des populations en situation de précarité. Lhacen BELHCEN et Abdelhamid BOUSTA, dans le chapitre 2 intitulé « Entrepreneuriat, innovation et RSE dans le cadre d’une économie émergente : quel rôle pour la gouvernance publique ? », soulignent les effets positifs de la gouvernance publique sur la dynamique entrepreneuriale fondée sur le modèle de développement durable de certaines filières, dans les économies maghrébines. S’appuyant sur l’analyse de quelques cas, les auteurs soulignent que la libération des initiatives dans des …