La gestion de la participation citoyenne à l’élaboration et à la mise en oeuvre des décisions dans les administrations et les organisations de l’ÉtatManagement of Citizen Participation in Decision Making and Implementation in Public Administrations and Government OrganizationsLa gestión de la participación ciudadana en la elaboración e implementación de decisiones en administraciones y organizaciones del Estado

Mot des rédacteurs invitésLa gestion de la participation citoyenne à l’élaboration et à la mise en oeuvre des décisions dans les administrations et les organisations de l’ÉtatWord from the Guest EditorsManagement of Citizen Participation in Decision Making and Implementation in Public Administrations and Government OrganizationsPalabras de redactores editores invitadosLa gestión de la participación ciudadana en la elaboración e implementación de decisiones en administraciones y organizaciones del Estado[Notice]

  • Bachir Mazouz et
  • Anissa Ben Hassine

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  • Bachir Mazouz
    École nationale d'administration publique, Réseau de l’Université du Québec

  • Anissa Ben Hassine
    LARIME, ESSEC Tunis-Université de Tunis

Fondamentalement, la participation citoyenne (PC) à la gestion des affaires publiques trouve sa légitimité dans les valeurs et principes généraux qui animent les régimes politiques démocratiques. Vue sous le prisme des pratiques de gouvernance publique, ce n’est que depuis peu que la PC a fini par s’imposer aux dirigeants et gestionnaires des organisations publiques comme facteur de mise en oeuvre d’une véritable démocratie participative; en complément des mécanismes de prise de décision plus traditionnels de la démocratie représentative (Patten, 2001; Laforest et Phillips, 2007). En effet, les constats empiriques et les investigations théoriques – tous associés à la recherche sur la Nouvelle gestion publique (NGP) - qui tentent d’établir des liens logiques entre la performance des administrations publiques et les impératifs de gestion de la PC révèlent trois problématiques spécifiques à l’action publique : Comment associer les compétences et les connaissances des citoyens aux décisions, dispositifs et démarches publics afin de les moderniser et les rendre plus efficaces ? Comment renforcer les liens entre les citoyens à participer à la construction de leur environnement proche ? Comment développer leur sens civique afin de légitimer les actions et les décisions publiques (Bacqué, Rey et Sintomer, 2005). Sur le plan des pratiques, la participation citoyenne peut prendre diverses formes, tels que jurys citoyens, sondages délibératifs, rencontres publiques, questionnaires en ligne, débats et controverse, forum hybride, prospective stratégique, etc. A la diversité des pratiques, il faut également souligner l’apport des outils numériques. Ces derniers - par la proximité, la spontanéité, l’accessibilité, la disponibilité, la ré(rétro)activité et l’étendue qui caractérisent les objets connectés – ne sont pas sans transformer les rapports entre les représentants des pouvoirs publics (dirigeants et gestionnaires publics) et les citoyens notamment en matière de transparence et d’éthique des affaires publiques, questionnant par là-même tant les valeurs qui caractérisent les organisations et l’action publique (Emery et Giauque, 2005) que les structures d’offres en services publics (Bartoli et al. 2011) et les réalités quotidiennes des acteurs (De Vaujany et al., 2016). Toutefois, malgré l’enthousiasme qu’elles soulèvent, les investigations empiriques à propos des formes de PC se heurtent à plusieurs écueils. En effet, le risque que certains groupes de citoyens soient surreprésentés ou sous-représentés questionne la finalité démocratique de la démarche. De même, en raison de la complexité et de la fragmentation de l’univers des politiques publiques, les citoyens organisés et mobilisés ont davantage de chance de se constituer en groupes de pression et d’être reconnus en tant qu’acteurs légitimes des politiques publiques (Bherer, 2011). Le citoyen non expert se retrouverait, quant à lui, cantonné le plus souvent à un « savoir d’usage » qui ne lui octroie, en réalité, qu’un faible impact sur les politiques publiques. En pratique, la gouvernance partagée que prônent les tenants de la PC nécessite une gestion publique qui intègre les demandes sociales exprimées par les citoyens à des processus de co-production des politiques publiques jusque-là réservés à des élus et administrateurs publics. Par conséquent, la gestion de la PC nécessite la mise en place de nouveaux mécanismes de délibération, coordination, mise en oeuvre des plans d’action, suivi et contrôle, mesure et évaluation de l’atteinte des cibles visées et des résultats obtenus. In fine ces mécanismes devraient permettre de réconcilier les différents « intérêts collectifs » issus des différents groupes de citoyens engagés dans des processus de participation citoyenne (Lévesque, 2004). Sur le plan théorique, il est généralement concevable que les différents dispositifs de participation citoyenne devraient contribuer à de meilleurs résultats de l’action publique. Par contre, les investigations entreprises ces dernières années sur les effets et impacts de la PC sur les organisations publiques demeurent plutôt …

Parties annexes

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