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Disrupt or Be Disrupted, A Blueprint for Change in Management Education, ouvrage collectif, Jossey-Bass editor (2013), Graduate Management Admission Council[Notice]

  • Vincent Lecorche

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  • Vincent Lecorche
    BETA-CNRS, Université de Strasbourg

L’ouvrage collectif publié par le Graduate Management Admission Council (GMAC) dresse un panorama complet des critères régissant les programmes de Masters of Business Administration (MBA) au niveau international. L’interrogation principale est de savoir si ces programmes sont adaptés aux besoins et aux enjeux des organisations et de la société du 21ème siècle. Les interrogations secondaires sont d’identifier ce que les écoles de management veulent encourager, et pourquoi ces cursus MBA comptent toujours autant. Les huit chapitres de ce livre sont regroupés en 3 parties. La première - chapitres 1 à 3 - s’intéresse à tout ce qui structure les MBAs et tout ce qui importe pour le futur des MBAs, en termes de valeurs, choix stratégiques, aspirations, financements, ressources et coûts. La deuxième partie - chapitres 4 à 6 - s’intéresse aux contenus des programmes MBAs, aux activités de recherche et aux approches pédagogiques. Enfin, la troisième partie – chapitres 7 et 8 – évalue l’engagement des étudiants et la qualité de l’enseignement dispensé. De nombreuses données et faits viennent étayer les propos. Chaque chapitre trouve sa place dans le livre pour en faire un ensemble cohérent, qui se termine par un certain nombre de propositions, afin que les écoles de management puissent répondre aux défis présents et futurs de l’enseignement des sciences de gestion et de leurs programmes MBA. La formation qui est étudiée dans ce livre est le MBA. Ce choix est justifié par les auteurs de par le nombre de données, d’articles et d’études dont les MBAs ont déjà fait l’objet. D’autre part le MBA est toujours considéré comme la formation phare en sciences de gestion au niveau international. Les données qui étayent ces affirmations sont notamment : les coûts d’inscription les plus élevés, les enseignants, chercheurs et intervenants les plus réputés, le diplôme le plus demandé par les entreprises et organisations, les salaires les plus élevés à la sortie, et la formation ayant la croissance la plus forte recensée dans le monde. L’intérêt principal de cet ouvrage réside dans l’approche équilibrée et objective des MBAs. En effet, ce n’est pas un procès dressé à ces programmes, mais il ne s’agit pas non plus d’être complaisant. En opposition avec Henry Mintzberg, Managers not MBAs (2004), la nécessité d’une refondation des MBAs n’est pas présentée ici comme un impératif. Les auteurs plaident pour le maintien de la prédominance de ces formations de haut niveau tout en incitant les responsables de ces MBAs à s’inscrire dans un nouveau cycle d’innovation, d’adaptation et d’amélioration. Cependant, il manque dans cet ouvrage, la mise en perspective de ce qu’il faudrait transmettre aux managers. Il aurait été plus riche de proposer une alternative à la définition d’un bon manager donnée par Mintzberg, de définir ce qui est attendu d’eux dans les organisations afin de développer une société durable (Audebrand, 2010; Stead, Stead, 2010). De même, comment établir une stratégie de modèle d’affaire pour un MBA, sans avoir défini une mission : la vision de ce que l’on souhaite délivrer à moyen terme et long terme en tant que processus de formation. Car dans le cas des MBAs, il ne s’agit pas de répondre uniquement aux besoins des clients, comme dans une approche classique de management de la qualité, mais bien d’aller au-delà, en se posant la question fondamentale du rôle social de ces formations dont les étudiants sont tous amenés à occuper des postes clefs dans les organisations au niveau international. Ainsi, au-delà du premier chapitre où la notion du rapport des MBAs à la société est mise en évidence, il aurait été intéressant de retrouver ce fil conducteur à travers les autres …