Entrepreneuriat et société : de nouveaux enjeuxEntrepreneurship and society: new issuesEspíritu empresarial y sociedad: nuevas cuestiones

Introduction au dossier thématique : Entrepreneuriat et société : de nouveaux enjeuxIntroduction to the Thematic Issue: Entrepreneurship and Society: New ChallengesIntroducción al dosier tematico: Emprendimiento y sociedad: nuevos retos[Notice]

  • Alain Bloch,
  • Nazik Fadil,
  • Olivier Germain et
  • Frank Janssen

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  • Alain Bloch
    HEC Paris

  • Nazik Fadil
    EM Normandie

  • Olivier Germain
    ESG-UQAM

  • Frank Janssen
    Louvain School of Management, Université catholique de Louvain

Soutenu à la fois par une tradition académique fonctionnaliste et des discours politiques normatifs, l’entrepreneuriat a longtemps été considéré sous le prisme exclusif de la création de richesse (Jennings et al., 2005; Amstrong, 2005; Jones et Spicer, 2009; Tedmanson et al. 2012). Les discours scientifiques et politiques ont notamment attribué un rôle sans doute excessif à l’innovation et cultivé la figure du leader héroïque (Janssen et Schmitt, 2011), masquant des formes d’entreprendre plus contrastées, des raisons d’entreprendre variées et mettant aussi de côté la performativité et l’idéologie de ces mêmes discours optimistes. Au-delà de cet « entrepreneurialisme », l’entrepreneur(e) peut également – peut-être avant tout – être envisagé comme un agent du changement social et politique, transformant par ses micro-pratiques des ordres établis (Steyaert et Hjorth, 2007). Ce changement de perspective implique, d’une part, de déconstruire un ensemble de discours autour de l’entrepreneuriat considérés comme allant de soi, d’appréhender différemment les processus entrepreneuriaux et d’approfondir l’étude des « entreprendre autrement » d’autre part. Il en va ainsi par exemple de la création de valeur financière que les approches traditionnelles peinent à appréhender en phase de création d’entreprise et qui constitue, pour de nombreux entrepreneurs, plus une contrainte qu’un objectif (St-Pierre et Cadieux, 2011). Il en va ainsi également des formes solidaires, sociales et collectives de l’entrepreneuriat qui appellent à un renouvellement des approches là où on calque le plus souvent les instruments dominants de l’entrepreneuriat (plans d’affaires, etc.). Il en va ainsi enfin des référents culturels occidentaux qui soutiennent les manières de penser l’entrepreneuriat. Ce dossier fait suite aux 5èmes journées Georges Doriot organisées en mai 2016 par le groupe HEC Paris, l’EM Normandie et l’ESG-UQAM et remarquablement accueillies par le CNRST de Rabat. 94 propositions avaient été soumises au Comité scientifique des Journées qui en avait accepté 46 au terme des évaluations. 37 communications ont finalement été présentées. 16 articles ont ensuite été proposés pour parution au sein de ce dossier thématique. Au terme d’un processus scientifique conduit selon les règles traditionnelles en double aveugle, nous vous proposons ici les quatre articles retenus qui ouvrent différentes perspectives autour de la relation entre entrepreneuriat et société. Dans ce qui suit, le lecteur trouvera notamment un vocabulaire peu fréquent en entrepreneuriat qui fait sans doute écho à la nécessité de renouveler les perspectives théoriques. Loin de la figure héroïque de l’entrepreneur, le champ de l’entrepreneuriat s’est ainsi récemment peuplé de mots, tels que le doute et l’échec, qui soulignent à la fois les fragilités du processus entrepreneurial et la nécessité de réinventer ce que serait le « bon » entrepreneur et les discours qui l’accompagnent. Entreprendre après un échec est une forme de l’ « entreprendre autrement » que nos sociétés devraient encourager. L’échec entrepreneurial offre une réelle opportunité d’apprentissage à l’entrepreneur et celui qui prend un nouveau départ réalise généralement de meilleures performances que les autres, mais peu de clients, de fournisseurs ou de créanciers lui accordent une seconde chance et l’échec est perçu négativement par la société au sens large. L’échec est souvent ressenti par l’entrepreneur lui-même comme un évènement émotionnellement traumatique. Il est donc difficile d’apprendre d’un échec compte tenu des différents coûts financiers, psychologiques et sociaux entraînés par ce dernier. A ce jour, peu de recherches ont investigué les ressources internes ou externes dont disposent les entrepreneurs pour rebondir suite à cette expérience d’échec. Au travers d’un modèle conceptuel, De Hoe et Janssen proposent un angle d’approche plus positif de l’échec entrepreneurial. Selon eux, un niveau de capital psychologique (défini comme étant un état psychologique positif de développement de l’individu caractérisé par de hauts degrés d’auto-efficacité, …

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