DocumentationComptes rendus

Loison-Charles, Julie et Shvabrin, Stanislav, dir. (2021) : Vladimir Nabokov et la traduction. Arras : Artois Presses Université, 306 p.

  • Gleb Dmitrienko

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  • Gleb Dmitrienko
    Université de Montréal, Montréal, Canada

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Couverture de Nouvelles études en traduction économique et spécialisée, Volume 68, numéro 3, décembre 2023, p. 501-701, Meta

Il est difficile d’imaginer aujourd’hui une personne éduquée ne connaissant pas le nom de Vladimir Nabokov ou n’ayant jamais entendu parler de son roman Lolita (1955a). Pourtant, il n’est pas si difficile d’imaginer une personne n’ayant pas entendu parler, et encore moins lu, d’autres oeuvres de cet écrivain de renommée mondiale, ou ne sachant pas encore que Nabokov fut non seulement un auteur multilingue, mais aussi une personne s’étant investie dans la traduction, y compris dans l’autotraduction, la révision, et même la réflexion traductologique. Et cela constitue un grand paradoxe de Nabokov : malgré sa contribution majeure à la littérature mondiale comme écrivain et traducteur, Nabokov est majoritairement connu comme le créateur de Lolita. Alors, pour résoudre ce paradoxe, il semble nécessaire de montrer à quel point l’héritage nabokovien a besoin d’être soumis à une réévaluation, surtout en matière de traduction. Tel est le but de l’ouvrage collectif paru en 2021 chez Artois Presses Université sous le titre Vladimir Nabokov et la traduction. Les études diversifiées rassemblées par les éditeurs Julie Loison-Charles et Stanistav Shvabrin visent à combler le manque existant de connaissances en explorant les aspects différents de la créativité nabokovienne et de sa relation particulière à la traduction (p. 11). Les vingt chapitres qui constituent cette collection portent sur les nuances de la traduction dans l’oeuvre de Nabokov et ils reflètent les différentes facettes de sa personnalité. Les auteurs des chapitres offrent, entre autres choses, une compréhension du multilinguisme et du multiculturalisme de Nabokov-émigré comme un moyen de lire et de créer l’Autre. Également, ils invitent le lecteur à réévaluer « la prise de rôle » qu’utilise Nabokov-créateur dans ses romans, en mettant en évidence la représentation de la traduction comme une forme d’encadrement artistique, tant pour ses personnages que pour l’auteur lui-même. Certains collaborateurs et collaboratrices partagent avec le lecteur leur intérêt envers les tentatives de Nabokov-traducteur d’interagir avec « le monde étrange de la transmigration verbale » qu’est la traduction (Nabokov 1941 : 160, notre traduction). Ils le font notamment en examinant les expérimentations créatives de Nabokov, qui s’étendent sur les traductions des oeuvres classiques de la littérature russe, tant en prose qu’en vers. D’autres chercheurs se focalisent sur les commentaires critiques formulés par Nabokov-éditeur à l’égard de traductions existantes, ou offrent une analyse des visées et des justifications de Nabokov-traductologue pour ses propres traductions, de même que pour son positionnement par rapport à la traduction collaborative, à l’autotraduction et à la révision. Enfin, les auteurs étudient les façons dont les créations littéraires de Nabokov-écrivain se perpétuent dans les traductions des membres de sa famille et d’autrui, de même que dans les adaptations théâtrales et cinématographiques. Bien entendu, un examen pluridimensionnel de la créativité nabokovienne qu’offrent au lecteur les éditeurs du collectif Vladimir Nabokov et la traduction s’appuie sur plusieurs méthodologies relevant de cadres théoriques qui se font écho : la littérature comparée et la poétique, la philologie russe, anglaise et romane, la linguistique et la traduction. Il est à noter pourtant que certaines contributions théoriques incluses dans le recueil font appel aux approches multidisciplinaires plutôt qu’aux cadres théoriques particuliers. Telles sont, par exemple, les études centrées sur des analyses comparatives de traductions publiées de grandes oeuvres de Nabokov, ou les études portant sur leurs adaptations théâtrales et cinématographiques (traductions intersémiotiques). Le nombre et la diversité des problèmes étudiés par les auteurs des contributions déterminent l’organisation structurelle de la collection. Les vingt chapitres sont regroupés en sept parties thématiques comprenant trois chapitres chacune, sauf la deuxième, qui en a deux. Les sept parties sont précédées d’une introduction générale mise de l’avant par …

Parties annexes