DocumentationComptes rendus

Setton, Robin et Dawrant, Andrew (2016) : Conference Interpreting. A Complete Course. Amsterdam/Philadelphie : John Benjamins, 470 p.Setton, Robin et Dawrant, Andrew (2016) : Conference Interpreting. A Trainer’s Guide. Amsterdam/Philadelphie : John Benjamins, 650 p.[Notice]

  • Daniel Gile

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  • Daniel Gile
    Université Paris 3 Sorbonne Nouvelle, Paris, France

Les auteurs de ces deux livres coordonnés sur l’enseignement et l’apprentissage de l’interprétation de conférence sont interprètes de conférence et enseignants. Robin Setton est diplômé de l’ESIT (anglais A, français B et allemand C), et a acquis ultérieurement le chinois. Andrew Dawrant est un Canadien anglophone, de vingt ans son cadet, qui a été formé à l’excellente école d’interprétation de l’université Fu Jen à Taiwan dans la combinaison linguistique anglais et chinois. Robin Setton a été interprète indépendant en France, mais aussi en Chine, avant de devenir permanent à l’OCDE puis de prendre sa retraite, récemment. Andrew Dawrant est interprète indépendant, principalement en Chine. Robin Setton a dirigé l’école d’interprétation de l’université Fu Jen à Taiwan, mais a aussi été professeur à l’ETI à Genève. Andrew Dawrant a créé et dirigé un programme de formation à l’interprétation de conférence chinois-anglais à la Shanghai International Studies University. Tous les deux ont été formés dans le moule de l’AIIC, ce qu’il est important de savoir pour mieux comprendre leur optique. Ajoutons qu’à la différence de Andrew Dawrant, Robin Setton a également un parcours universitaire qui l’a conduit de la linguistique au chinois, puis à une thèse sur l’interprétation dans laquelle il s’est beaucoup appuyé sur la théorie de la pertinence de Sperber et Wilson. Setton et Dawrant présentent dans les deux ouvrages des idées et des pratiques que l’on trouve aussi, en grande partie mais de manière fragmentaire, dans de nombreux autres livres et articles, qu’ils citent abondamment mais sans nécessairement rendre à César ce qui est à César – ils se contentent, dans leur introduction générale, de mentionner une petite dizaine de livres comme sources d’inspiration, mais s’approprient ensuite les idées qui leur plaisent sans nommer ceux qui, avant eux, ont été les premiers à les formuler, à les développer ou à en souligner l’importance. Dans ce compte rendu, plutôt que de présenter l’ensemble du contenu des deux livres, ce qui, étant donné l’espace limité disponible, ne permettrait pas de mettre en exergue ce qui distingue ces livres des autres publications existantes, je m’efforcerai de mettre l’accent sur ce qui est nouveau, différent ou remarquable, sachant que j’omettrai nécessairement de nombreux éléments qui mériteraient eux aussi d’être mis en valeur. Le premier livre (A Complete Course) s’adresse plutôt aux étudiants, mais également aux enseignants. Après une introduction générale de deux pages, il passe, dans le chapitre 2, à une description des métiers d’interprète, et a le mérite de commencer par un grand tour d’horizon sur quelques principes de la communication humaine, sur les différences entre traduction et interprétation, et surtout sur différents types d’interprétation au-delà de la seule interprétation de conférence, en mentionnant notamment différents rôles possibles de l’interprète, différentes modalités d’interprétation, différents environnement, y compris l’interprétation d’affaires, l’interprétation en zone de conflit et l’interprétation en langues des signes, les classements linguistiques des langues de travail, ainsi que les compétences de base communes à tous ces types d’interprétation. En suivant une logique chronologique qui va mener le lecteur de l’admission des étudiants à l’apprentissage des différentes modalités d’interprétation, puis à la vie professionnelle post-diplôme, les deux auteurs abordent les prérequis et l’admission au chapitre 3. Ils mettent l’accent sur la nécessité d’une grande maîtrise des langues de travail et soulignent que celle-ci ne peut être déterminée qu’une fois le parcours de formation terminé et le travail en conditions réelles commencé. Il est important de le souligner, car c’est sous la forte pression cognitive de l’interprétation que se confirme la solidité ou se révèle la fragilité d’une langue de travail, et non pas dans la conversation courante ou dans un …

Parties annexes