DocumentationComptes rendus

Guerini, Andreía, Torres, Marie-Hélène C. et Costa, Walter Carlos, dir. (2016) : Vozes tradutórias : 20 anos de Cadernos de Tradução. Florianópolis : DLLE/UFSC, 271 p.[Notice]

  • Georges L. Bastin

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  • Georges L. Bastin
    Université de Montréal, Montréal, Canada

Qu’une revue universitaire de traduction paraisse durant plus de 20 ans sans interruption est digne de fierté pour ses directeurs. Que la revue soit latino-américaine relève du miracle compte tenu des contraintes économiques ! Pour Meta, doyenne des revues de traduction, c’est un devoir et un plaisir de saluer la publication de cet ouvrage en hommage aux 20 ans de Cadernos de Tradução (ISSN 1414-526X). Un regard historique sur cette publication savante s’impose. Fondée en 1996, à la Universidade Federal de Santa Catarina (UFSC) à Florianopolis par trois professeurs de cette université, soit Mauri Furlan, Walter Carlos Costa et Marie-Hélène Catherine Torres, Cadernos de Tradução fait partie des plus anciennes revues de traduction du Brésil aux côtés de Tradução & Comunicação, TradTerm et Cadernos de Literatura em Tradução. Depuis lors, 42 numéros ont été publiés selon une fréquence qui a changé au cours des années. Au cours des trois premières années, Cadernos comptait un numéro par an, puis, à partir de l’an 2000, deux numéros afin de s’ajuster aux exigences des organismes subventionnaires brésiliens. En 2016, il passe à trois numéros et paraît en ligne dans le portail SciELO (Scientific Electronic Library Online). Les directeurs de l’ouvrage hommage ont conçu ce dernier de manière à la fois simple et originale. Ils ont réuni les entrevues réalisées au cours des différents numéros, soit un total de 33 entrevues, avec des traducteurs ou traductologues de renom. Qui sont-ils ? En majorité (20), noblesse oblige, des Brésiliens, dont Augusto de Campos, et 13 étrangers, dont deux Latino-Américains, deux Nord-Américains et neuf Européens ; parmi ces 33 personnages, on ne compte que neuf femmes. L’ouvrage est tout entier en portugais, les entrevues s’étant réalisées ou ayant été directement transcrites dans cette langue, ou encore traduites de l’anglais, de l’espagnol, du français et de l’italien pour huit d’entre elles. Chaque entrevue occupe entre 5 et 10 pages, soit entre 3000 et 6000 mots. Étant donné qu’au Brésil l’activité de traduction et la recherche dans le domaine se concentrent essentiellement sur la littérature, le contenu de la plupart des entrevues concerne plus particulièrement ce domaine. Dans l’ouvrage hommage aux 20 ans de Cadernos, la traduction de romans, de poésie, de théâtre et de livres pour enfants, ainsi que la littérature comparée, occupe le devant de la scène, mais d’autres domaines ne sont pas négligés. C’est ainsi que l’histoire de la traduction constitue un thème récurrent, et certaines entrevues abordent la question de l’audiovisuel, la traduction des genres, l’édition et les aspects professionnels. D’autres envisagent l’oeuvre et la position traductologiques d’un auteur, les cas de José Lambert, Christiane Nord, Luise von Flotow et Michael Cronin. Finalement, les thèmes de la mondialisation, de la formation et de l’interdisciplinarité apparaissent çà et là. En guise d’échantillon, nous jetons un regard plus détaillé sur cinq de ces entrevues : Augusto de Campos, Lia Wyler, Maria Cândida Bordenave, João Olivo Neto et Mamede Mustafa Jarouche. La première est sans l’ombre d’un doute celle d’un des traducteurs les plus créatifs qui soient. L’entrevue d’Augusto de Campos porte essentiellement sur la traduction intersémiotique qu’il qualifie, comme son frère Haroldo, de « transcréation » ou selon sa propre définition de « traduction-art ». Augusto de Campos ne prétend pas être un théoricien mais un artisan de la traduction critique, selon la conception d’Ezra Pound. Il illustre plusieurs de ses projets de traduction, notamment pour la musique de Gilberto Mendes et Caetano Veloso, et pour des objets tridimensionnels. Ce sont ces projets qui ont notamment contribué à l’essor de la poésie concrète et expérimentale au Brésil. Lia Wyler, bien …

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