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GAMBIER, Yves, SHLESINGER, Miriam et STOLZE, Radegundis, dir. (2004) : Doubts and Directions in Translation Studies : Selected Contributions from the EST Congress, Lisbon 2004. Amsterdam : John Benjamins, 361 pages[Notice]

  • Álvaro Echeverri

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  • Álvaro Echeverri
    Université de Montréal, Montréal, Canada

Les communications retenues sont organisées en cinq thématiques : Selon les directeurs du recueil, la sélection des articles répond aux critères suivants : qualité de l’approche, originalité du sujet traité, données traitées et clarté de la composition. Les deux premiers articles de ce recueil, le premier d’Andrew Chesterman, le second d’Ubaldo Stecconi, présentent bien des doutes et des directions traductologiques. Après une synthèse de ces deux premiers articles, nous avancerons quelques commentaires généraux au sujet des autres communications. La linguistique est sans conteste la discipline qui a le plus contribué à la conception d’un cadre conceptuel et théorique pour la traductologie. Le fait que les premiers essais d’explication de la traduction soient de nature linguistique en est la meilleure preuve. Cependant, cette relation ne doit pas être prise à la légère. Comme Andrew Chesterman le démontre dans son article « What is a unique item ? », il est temps que les traductologues commencent à se questionner sur la pertinence de quelques-uns de ces emprunts conceptuels. Chesterman se penche notamment sur le manque de clarté dans la définition du concept nommé unique item (éléments [linguistiques] uniques), auquel font référence les traductologues intéressés par les universaux en traduction. Les auteurs évoquent spécifiquement l’hypothèse proposée par Sonja Tirkkonen-Condit en 2002, pour qui les traductions présenteraient moins d’éléments uniques que des textes comparables non traduits. Il s’agit d’éléments linguistiques qui ne trouvent pas de correspondants exacts dans d’autres langues (Tirkkonen-Condit 2004 : 177). Selon Chesterman, l’hypothèse semble intuitivement valide et les données préliminaires semblent la confirmer. « However, it is not clear what exactly is meant by a “unique item” » (p. 4). Chesterman organise sa critique du concept en se posant plusieurs questions : Unique par rapport à quelles langues ? Unique absolu ? Comment peut-on identifier l’unicité ? Linguistiquement ou psychologiquement unique ? Les éléments uniques sont-ils uniques à la traduction ? Le terme unique item est-il un bon terme ? Sans nier la pertinence des études sur les universaux en traductologie, Chesterman revient sur l’importance de bien définir les concepts qui sont à la base de la recherche. Il s’agit certainement d’un élément clé pour garantir l’avancement constant de la discipline. L’article de Chesterman représente bien le côté doutes de ce recueil. Regardons maintenant dans quelle direction va la traductologie selon l’article d’Ubaldo Stecconi. Dans son article, « Five reasons why semiotics is good for Translation Studies », Stecconi avance des arguments en faveur de l’hypothèse selon laquelle la traduction est une forme spéciale de sémiosis. Selon la théorie de Charles Sanders Peirce, la sémiosis est toute forme d’action, de conduite ou de processus impliquant des signes. L’idée d’Umberto Eco selon laquelle « […] translation can never “say the same thing” ; however – he adds – it can say almost the same thing » (p. 16) constitue le point de départ des arguments de Stecconi qui organise ses propos autour de cette citation. Avant d’entrer dans le vif de la discussion, Stecconi fait un survol des travaux antérieurs sur la sémiotique de la traduction afin d’encourager des approches originales pour l’analyse traductologique. Cette rétrospective lui permet de prédire que la sémiotique est une direction future de la traductologie et il pense particulièrement au cas de la traduction audiovisuelle. Dans la traduction audiovisuelle, Stecconi trouve des arguments pour mettre en relief l’importance de la sémiotique. D’après lui, la traduction audiovisuelle fait ressortir les limites des théories linguistiques de la traduction en exigeant une théorie générale qui rende compte de la distinction entre les signes verbaux et les signes non verbaux. Cela représente la première raison pour laquelle la sémiotique …

Parties annexes