Résumés
Résumé
Les affinités sont étonnantes entre les constatations épistémologiques que la théorie du chaos a amené les sciences dites exactes à faire et une pensée de la traduction libérée d’une conception fixiste du sens. Penser la traduction en passant par la théorie du chaos, c’est surtout annuler les dichotomies inopérantes échues des conceptualisations traditionnelles, visée participant des discours de la « troisième voie ». Non-linéarité, sensibilité critique aux conditions initiales et géométrie fractale sont autant de thèmes qui potentialisent la théorisation de la traduction dans une épistémologie tablant sur la mouvance et la subjectivité des paramètres d’interprétation, sur l’instabilité persistante entre l’ordre et le désordre, sur la valeur heuristique donc positive du désordre et sur l’incomplétude.
Mots-clés/ Keywords:
- épistémologie de l’ouverture,
- théorie du chaos,
- système dynamique,
- pensée du désordre
Abstract
The affinities that exist between the epistemological observations of the so-called “exact” sciences arrived at via the chaos theory, on the one hand, and the notion of translation as being free of a fixist conception of meaning, on the other hand, are remarkable indeed. To consider translation in light of the chaos theory is above all to do away with the ineffective dichotomies stemming from traditional conceptualizations, an aim partaking of the discourse of the “third path.” Nonlinearity, critical sensitivity to initial conditions, fractal geometry – these are just so many themes potentializing the theorization of translation into an epistemology based on the ever-changing, subjective nature of the parameters of interpretation, on the state of persistent instability between order and disorder, on the heuristic and therefore positive value of disorder, and on incompleteness.
Parties annexes
Références
- Berman, A. (1989) : « La traduction et ses discours », dans Meta 34-4, p. 672-679.
- Derrida, J. (1972) : Positions, Paris, Éditions de Minuit.
- Eco, U. (1965) : L’oeuvre ouverte, Éditions du Seuil.
- Gleick, J. (1991) : La théorie du chaos (traduit par Christian Jeanmougin), Paris, Flammarion.
- Hawkins, H. (1995) : Strange Attractors, New York, Prentice Hall/Harvester Wheatsheaf.
- Hayles, N. K. (1990) : Chaos Bound, Ithaca, Cornell University Press.
- Kuhn, T. (1983) : La structure des révolutions scientifiques, Paris, Flammarion.
- Meschonnic, H. (1982) : Critique du rythme. Anthropologie historique du langage, Lagrasse, Éditions Verdier.
- Miquel, P.-A. (2000) : Comment penser le désordre ?, Paris, Fayard.
- Nouss, A. et F. Laplantine (2001) : Métissages, Paris, Pauvert.