Résumés
Résumé
L'auteur se propose de mettre en évidence certains traits caractéristiques des textes littéraires et de montrer dans quelle mesure de tels textes sont traduisibles. Il envisage en particulier le cas de la traduction biblique. - Dans les deux premiers paragraphes, il analyse, d'une part, les principales fonctions du langage (fonctions descriptive, expressive et suggestive) et, d'autre part, la connotation par rapport à la dénotation. Or, ce qui confère à un texte sa valeur typiquement littéraire, c'est le rôle prédominant qu'y jouent les fonctions expressive et suggestive, alliées à la présence essentielle des connotations. Mais, affirmer cela, n'est-ce pas amener de l'eau au moulin de ceux qui prétendent que la traduction littéraire serait impossible ? En effet, comment rendre dans une traduction les caractéristiques esthétiques d'un texte, qui sont loin d'être saisies même par ceux qui le lisent dans sa version originale ? L'auteur répond à cette objection en affirmant que s'il est exact que la communication absolue est un objectif inatteignable, il n'en reste pas moins qu'une réflexion linguistique sérieuse nous garde de tout scepticisme radical à cet égard. Si l'on prend le cas des connotations, il est vrai qu'on ne peut pas les rendre mot pour mot, ou même phrase par phrase. Toutefois, il convient de considérer les valeurs connotatives par rapport à un contexte plus général, ou à des unités de texte dépassant celles du mot ou de la phrase : à cet égard, le bon traducteur prouve sa compétence en étant capable de rendre le ton général du texte. De plus, il convient d'évaluer les divers aspects d'un texte littéraire cas pour cas, car les caractéristiques formelles n'ont pas toutes la même importance quant à l'impact général du message. C'est ce que l'auteur montre par quelques exemples bibliques (poèmes alphabétiques de l'Ancien Testament, épîtrespauliniennes, style johan-nique...). L'essentiel consiste à ne pas se lancer dans la traduction sans une réflexion théorique préalable, aussi bien linguistique qu'herméneutique. -En conclusion, l'auteur affirme : 1°) que la Bible appartient véritablement au domaine littéraire ; par conséquent, il serait illégitime de la traduire en négligeant sans cesse tous ses traits typiquement littéraires pour ne se préoccuper que des dénotations ; 2°) que la Bible n'est pas avant tout littérature ; par conséquent, il serait illégitime de la traduire en ne portant son attention que sur ses aspects esthétiques, sans se soucier de leur valeur par rapport à la foi, point central des récits bibliques.
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