Résumés
Résumé
La télésérie Les Filles de Caleb, œuvre de fiction inspirée de la vie de personnes réelles, a proposé aux Québécois une représentation d’eux-mêmes qui misait sur une panoplie de stéréotypes bien établis dans leur imaginaire et à laquelle ils ont conféré une valeur d’authenticité à la fois historique et nationale. Par une analyse de son discours sur la francité, notion entendue comme patrimoine culturel hérité de France ou tenu pour tel dans la mémoire, cet article montre comment la télésérie s’est servie de ces stéréotypes pour donner à son récit une valeur ajoutée sur le plan identitaire. La réaction populaire suscitée par Les Filles de Caleb témoigne avec éloquence de la réussite de l’entreprise, tout autant qu’elle nous permet de pénétrer à l’intérieur du mécanisme de construction de la réalité à partir du contenu d’une fiction.
Abstract
The mini-series Les Filles de Caleb, a work of fiction inspired by actual persons, provided Quebecers with a self-representation moulded out of a variety of stereotypes that were entrenched in Quebec's national imagination and were viewed as historically authentic. By analysing the discourse of francité, a notion which refers to Quebec's French cultural legacy or to aspects of Quebec's cultural heritage that are assumed to have been derived from France, this article shows how the mini-series used stereotypes to lend authenticity to its narrative in the realm of identity. The success of Les Filles de Caleb also illustrates the extent to which reality can be constructed out of fiction.