Résumés
Résumé
L’Académie de Montréal (1778) est la première société intellectuelle fondée par des hommes de lettres au Canada. Son activité se manifeste uniquement dans le premier journal unilingue français du pays, la Gazette Littéraire de Montréal (1778-1779), fondé par l’imprimeur Fleury Mesplet. Son principal collaborateur, l’avocat Valentin Jautard, publie des critiques littéraires entre autres sous le pseudonyme du Spectateur tranquille. À la fin du XVIIIe siècle, il n’y a pas véritablement de champ littéraire au Québec et pourtant, l’imprimeur et le journaliste, membres de l’Académie, agissent comme s’il en existait un. Cet article cherche à démontrer que le lien étroit qui unit le journal et l’académie sous-tend en fait une stratégie — qu’elle participe du registre de la fiction ou qu’elle relève simplement du projet utopique — de la part des animateurs du journal : la présence de l’Académie de Montréal dans la Gazette Littéraire aurait servi à légitimer le discours véhiculé par cette dernière.
Abstract
L’Académie de Montréal (1778) was the first intellectual society founded by men of letters in Canada. However, it only appears to have been active within the pages of our country's first francophone newspaper, Montreal's Gazette Littéraire (1778-1779). Founded by Fleury Mesplet, the Gazette's principal contributor was Valentin Jautard, a lawyer who frequently published articles of literary criticism under various pseudonyms, most notably that of Le Spectateur tranquille. Towards the end of the 18th century, a "literary field" had yet to develop in the Province of Quebec. Nonetheless, Mesplet and Jautard, both members of the Académie, acted as if one was already in place. This article will show that the close bond between the Gazette littéraire and the Académie was no more than a literary smokescreen. Indeed, the Académie probably never really existed. It was either a fictitious society or a Utopian project created by the papers contributors to legitimise their radical thought.
Veuillez télécharger l’article en PDF pour le lire.
Télécharger