FR :
En 1911, Albert Laurendeau (1857-1920), un médecin de Saint-Gabriel-de-Brandon, publia, à compte d’auteur, un livre intitulé La vie : considérations biologiques, dans lequel il défendait une théorie lamarckienne de révolution et dénonçait l’absence des théories scientifiques modernes dans l’enseignement des sciences au Canada français. Avant la publication de cet ouvrage, il était déjà entré en conflit avec Mgr Joseph-Alfred Archambault (1859-1913), évêque de Joliette, à cause de ses idées jugées modernistes : Laurendeau tenait à séparer la science et la religion. Ainsi, ce dernier avait peut-être anticipé la réaction de l’évêque, qui condamna le livre et réclama l’entière soumission de Laurendeau à l’autorité ecclésiastique. Laurendeau résista pendant quelques mois, mais finit par se soumettre à son évêque. Sept ans plus tard, après le décès de Mgr Archambault, Laurendeau réitéra ses propos « scandaleux », cette fois sans châtiment. Cet incident est important pour la compréhension des relations entre science et religion dans le Québec du début du XXe siècle.
EN :
In 1911 Albert Laurendeau (1857-1920), a medical doctor in Saint-Gabriel-de-Brandon, published a book entitled La vie : considérations biologiques in which he advanced and defended a Lamarckian version of evolution and criticized French Canadian educational institutions for failing to teach up-to-date scientific knowledge. Previous to the publication of this work, he had already come into conflict with Msgr Joseph-Alfred Archambault (1859-1913), the Bishop of Joliette, over his seemingly modernist attempt to separate science from religion and may even have anticipated the bishops reaction to the book: condemnation and a demand for complete submission by the doctor. Laurendeau resisted for a few months, but then submitted. Seven years later, after the bishops death, Laurendeau epeated his views without penalty. This incident is significant for an understanding of the relationship between science and religion in early-twentieth-century Quebec.