Comptes rendus

Olivier Lemieux (dir.). Penser l’histoire et son enseignement au Québec, Québec, Presses de l’Université Laval, 2023, 208 p.

  • Andréanne LeBrun

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  • Andréanne LeBrun
    Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue

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Couverture de Le collège classique au Canada français : formation, sociabilité et constructions identitaires, Volume 24, numéro 2, printemps 2024, p. 5-186, Mens

Professeur à l’Université du Québec à Rimouski (UQAR), Olivier Lemieux se présente comme un politicologue de l’éducation. Auteur prolifique, ses travaux portent notamment sur la gouvernance scolaire, l’histoire intellectuelle de l’éducation au Québec et l’analyse des controverses entourant l’enseignement de l’histoire du Québec. Parmi les témoins privilégiés retenus, on retrouve des responsables de la division d’histoire ou des sciences humaines au ministère de l’Éducation du Québec (MEQ) (Denis Vaugeois et Bruno Deshaies), des membres de commissions d’enquête (Guy Rocher), des personnes ayant directement contribué à l’élaboration des programmes scolaires (Micheline Dumont, Christian Laville, Jacques Robitaille, Brian Young et Jacques Beauchemin) et des membres de « groupe[s] de pression », en particulier la Société des professeurs d’histoire du Québec (SPHQ) (Michel Allard, Christian Laville, Gilles Berger, Jacques Robitaille, Robert Comeau). Relevons l’absence de certaines figures féminines qui jouèrent un rôle prépondérant dans l’orientation des programmes d’histoire nationale, comme Huguette Dussault (directrice de la Division de l’enseignement des sciences de l’homme du MEQ en 1968 et 1969, professeure didacticienne de l’histoire à l’Université Laval et membre de la SPHQ très active dans la contestation du programme-cadre des années 1970), de même que Louise Charpentier (également active à la SPHQ et maître d’oeuvre des programmes d’histoire de 1982). Il a toutefois été impossible pour l’auteur de mener ces entrevues. On ne peut certes lui reprocher d’avoir dû composer avec ces limites inhérentes à la démarche de l’histoire orale. Une riche introduction précède les témoignages, présentés par ordre « chronologique » d’entrée en action des acteurs et de l’actrice dans la discussion publique autour des réformes de l’enseignement de l’histoire. Elle offre des repères permettant de situer la démarche de l’auteur de même que les différentes générations de programmes scolaires et de rapports sur l’enseignement de l’histoire au Québec. Le lectorat moins familier avec ces questions ou qui n’aurait pas lu la thèse de Lemieux pourra ainsi plus facilement apprécier le contenu des témoignages sélectionnés. L’auteur y relève également des parallèles entre les trajectoires des témoins et y présente quelques éléments d’analyse fort pertinents. Il propose ainsi une vue d’ensemble plus pénétrante que ce qu’on aurait pu attendre d’un ouvrage de type « recueil de témoignages ». Le canevas d’entretien permet d’en apprendre davantage sur le parcours d’études et la trajectoire professionnelle des acteurs et de l’actrice interrogés. Il les amène notamment à préciser leur rôle au sein de comités ou d’organisations en lien avec les réformes en enseignement de l’histoire de même qu’à s’exprimer sur les circonstances entourant leur départ de ces regroupements. Il donne ainsi accès aux coulisses de ces réformes, par exemple en mettant en lumière la contribution d’une personne ayant collaboré officieusement à la création d’un programme. Il s’agit, en somme, d’une approche complémentaire à celle généralement adoptée dans les travaux sur le sujet, qui se concentrent essentiellement sur l’analyse des programmes scolaires et autres traces écrites. Comme l’observe Lemieux, la majorité des personnes interviewées peuvent être associées à une même « génération », qui entre dans la carrière dans la seconde moitié des années 1960 ou au début des années 1970. Plusieurs font d’ailleurs leurs premières armes dans l’enseignement de l’histoire dans des écoles secondaires ou des écoles normales, dans le contexte de pénurie de personnel enseignant qui suit le baby-boom. Bon nombre d’entre eux poursuivent parallèlement des études universitaires en histoire, à l’Université de Montréal surtout. On constate par ailleurs l’influence déterminante de Maurice Séguin sur le parcours de plusieurs. Parmi les aspects plutôt méconnus mis en lumière, retenons l’incubateur qu’ont été les écoles normales (en particulier le « marché commun » des écoles normales montréalaises) pour …

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