Résumés
Résumé
Vers la fin des années 1920, au Collège Sainte-Marie à Montréal, Hector de Saint-Denys Garneau se lie d’amitié avec André Laurendeau. Leur correspondance témoigne des affinités qui les unissent, d’une affection intime, profonde et sincère. Pourtant, au sortir du collège, ils s’éloigneront progressivement l’un de l’autre. Alors que Laurendeau s’engage dans la voie de l’action nationale à la tête des Jeune-Canada, Garneau, choisissant plutôt l’avenue littéraire, construit son personnage de poète. À partir de la correspondance qu’ils entretiennent de 1931 à 1938, nous tentons d’éclairer les causes et la nature de cette divergence au sujet de la question nationale, mais aussi de la relativiser et d’en souligner la complémentarité en tenant compte de l’enseignement classique prodigué au Collège Sainte-Marie. Notre démarche permet, par ailleurs, de mieux comprendre les réseaux de sociabilité et les amitiés qui s’y nouent, lesquels connaissent de féconds prolongements à l’âge adulte.
Abstract
Towards the end of the 1920s, Hector de Saint-Denys Garneau befriends André Laurendeau at Sainte-Marie College in Montreal. Their correspondence reveals the affinities they share, their deep, sincere and intimate affection. However, upon leaving college, they gradually stray away from one another; while Laurendeau commits to a path of nationalist action at the head of the Jeune-Canada movement, Garneau, preferring a literary avenue, shapes his poet persona. Based on their correspondence from 1931 to 1938, we attempt to elucidate the causes and nature of this divergence about the national question, but also to put it in perspective and to underline its complementarity while taking into account the classical teaching provided at the Sainte-Marie College. This approach also sheds light on the networks of sociability and the friendships that were formed there, which hold fruitful prolongments into adulthood.