Résumés
Résumé
Cet article prend le mardi 6 décembre 1921 – date où une majorité de femmes au Québec a pu pour la première fois exercer son droit de vote – comme point de départ à une étude de cas sur la notion de citoyenneté culturelle des femmes « ordinaires » dans les cultures musicales historiques. Partant de traces laissées dans la presse montréalaise ce jour-là par des femmes qui n’ont pas fait l’histoire, incluant des directrices d’ensembles, des compositrices, des enseignantes, des mécènes, des pianistes accompagnatrices de cinéma muet, des artistes locales ou itinérantes de la scène de variétés, des chanteuses et des instrumentistes lors d’anniversaires, d’événements religieux et de rassemblements politiques, cet article permet d’entrevoir certaines des trajectoires que les femmes en musique pouvaient emprunter à l’aube des « années folles » et du développement de la radio commerciale au Québec. Les vies musicales de deux femmes dont les activités musicales sont rapportées dans la presse du 6 décembre 1921 sont examinées en détail : celle d’Ella Charland (1896-1987) et de Léonie Claude (1893-1963).
Abstract
This article takes Tuesday, December 6, 1921—the date when most women in Quebec were allowed to act for the first time on their new citizenship status since suffrage—as a case study on the notion of cultural citizenship within historical women’s musical cultures. Taking as a point of departure the traces left that day in the Montreal press by ensemble directors, composers, teachers, patrons, silent-film piano accompanists, local and touring variety stage artists, singers and instrumentalists at anniversaries, religious events and political rallies, this article offers a glimpse into the wide variety of roles occupied by women at the dawn of the “Roaring Twenties” and around the launch of commercial radio in Quebec. The musical lives of two women whose musical activities are reported in the December 6, 1921 press are examined in detail: Ella Charland (1896-1987) and Léonie Claude (1893-1963).