Résumés
Résumé
La commission BB fut établie pour étudier le bilinguisme et le biculturalisme, plus particulièrement dans l’administration fédérale, et recommander des mesures pour l’améliorer et être en mesure de maintenir l’unité nationale. Les deux tiers de ses 150 recommandations portaient sur l’appareil fédéral, et plusieurs proposaient un chambardement majeur. Selon la Commission, les autres mesures administratives adoptées au compte-gouttes ne suffisaient plus et des mesures symboliques, notamment la création de districts bilingues et d’unités de langue française, étaient requises pour que l’appareil fédéral reflète et nourrisse le bilinguisme et le biculturalisme partout au Canada. On y décèle une certaine méfiance envers la bureaucratie fédérale « anglophone » ainsi qu’un manque de confiance dans sa capacité d’innover afin de relever les défis existentiels du Canada. Sa méfiance et son manque de confiance furent à la fois confirmés et infirmés par la suite. D’une part, en même temps que la Commission effectuait son travail, l’appareil fédéral proposait des mesures qui rejoignaient celles que la Commission présentera plus tard et qui les ont quasiment rendues désuètes. D’autre part, l’appareil a discrètement saboté la « pierre angulaire » de ses recommandations – les districts bilingues – parce que, n’appréciant pas leur valeur symbolique, il a préféré mettre en place, entre-temps, ses propres mesures administratives. De plus, certaines autres recommandations se sont révélées problématiques. Nous en tirons deux leçons. D’abord, la Commission avait une bonne compréhension de l’appareil fédéral. Ensuite, la structuration de la mise en oeuvre des mesures administratives a contribué à l’échec des districts bilingues.
Abstract
The B&B Commission was established to study bilingualism in the federal public service and to recommend measures to improve bilingual services in order to ensure and promote national unity. Two thirds of its 150 recommendations dealt with the federal apparatus and many proposed sweeping changes. For the Commission, minor changes were no longer satisfactory and significant measures, including the creation of bilingual districts and French-language work units, were required so that the public service could reflect and nourish bilingualism and biculturalism throughout Canada. Many recommendations expressed a fundamental mistrust of the “Anglophone” bureaucracy and a lack of faith in its capacity to meet Canada’s existential challenges. The Commission’s mistrust would be at once confirmed and dispelled by the subsequent actions of the public service. On the one hand, while the commissioners’ work was ongoing, the federal apparatus itself put forward a number of changes which the Commission would later recommend. On the other hand, the public service discretely sabotaged the “cornerstone” of the Commission’s recommendation, bilingual districts, because it did not appreciate their symbolic value and preferred the incremental measures that had already implemented. Moreover, other recommendations proved problematic. Two lessons can thus be drawn. Firstly, that the B&B Commission had a good understanding of the federal apparatus and, secondly, that the structured implementation of administrative change facilitated the failure of bilingual districts.
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