
Mémoires du livre
Studies in Book Culture
Volume 11, numéro 1, automne 2019 La circulation de l’imprimé entre France et États-Unis à l’ère des révolutions Franco-American Networks of Print in the Age of Revolutions Sous la direction de Michaël Roy
Sommaire (9 articles)
Articles
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Publier sur la Révolution américaine en France (1778-1788) : entre diplomatie culturelle et censure monarchique
Carine Lounissi
RésuméFR :
Cet article propose une étude des conditions de rédaction et de publication des ouvrages écrits en français sur la Révolution américaine pendant les années 1780. Ce corpus, négligé jusqu’à présent par les historiens, comprend des textes soumis pour révision aux diplomates américains en poste en Europe. Or, ces collaborations relativement peu étudiées permettent de réévaluer ce moment franco-américain. Il en est de même des Archives de la Librairie française qui contiennent les rapports des censeurs sur ces ouvrages, dont la plupart ont bénéficié d’une permission tacite pour circuler en France. Il ressort de la consultation de ces documents que les critiques à l’encontre des institutions françaises ont été secondaires pour Vergennes, à condition qu’elles ne fussent pas érigées en système théorique. Ces sources suggèrent que ces écrits sur la Révolution américaine ne peuvent plus être considérés uniquement en termes de « propagande », comme le faisait Durand Echeverria, mais méritent d’être intégrés à une histoire intellectuelle atlantique ou transatlantique de l’ère des révolutions.
EN :
This article focuses on the writing and publication in the 1780s of books in French about the American Revolution. The corpus, which has, until now, been neglected by historians, includes texts that were revised by American diplomats appointed in Europe. These collaborations, not yet studied in any depth, may lead us to reappraise this Franco-American moment. The same is true of the Archives of the Royal Office of Books which contain censors’ reports concerning these writings, the great majority of which were tacitly authorized to circulate in France. They reveal that the criticisms levelled at French institutions were secondary in Vergennes’ eyes, provided they were not turned into a theoretical system. The sources suggest that such texts should not be seen merely in terms of “propaganda” as Durand Echeverria did, but that they should instead become part of an Atlantic or transatlantic intellectual history of the Age of Revolutions.
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The Literati and the Illuminati: Atlantic Knowledge Networks and Augustin Barruel’s Conspiracy Theories in the United States, 1794–1800
Jordan Taylor
RésuméEN :
Augustin Barruel’s Memoirs Illustrating the History of Jacobinism incited the famous “Illuminati scare” in the United States from 1798 through 1800. Barruel argued that a shadowy Freemason group known as the Illuminati had provoked the French Revolution. Americans in the late 1790s inferred that this group was infiltrating the United States. Scholars often imagine that this scare was an instance of mass hysteria triggered by the intensity of American politics at this moment. But in fact, Americans’ response to Barruel was measured, careful, and guided by the era’s prevailing epistemological standards. Atlantic knowledge networks repeatedly validated (or failed to persuasively rebut) the content of the Memoirs, allowing American intellectuals such as Jedidiah Morse and Timothy Dwight to spread the conspiracy theory with the conviction of “authority.” Morse was particularly significant as a mediator between these networks and American audiences. By engaging with literary reviews, the correspondence of academics, and the publications of intellectuals, Morse had good reason to accept Barruel’s account. Indeed, the evidence that Morse and his allies marshalled in favor of Barruel was arguably stronger than that which was available to their critics. In this light, the Illuminati “scare” was not an irrational panic, but rather a reasonable response to the evidence available to Americans during the late 1790s. By re-examining this story through the lens of print history, transatlantic networks, and early modern processes of knowledge production, scholars can better understand the borders and limitations of early modern epistemologies, as well as the nature of early conspiracy theories.
FR :
L’oeuvre d’Augustin Barruel, Memoirs Illustrating the History of Jacobinism, déclencha la peur des Illuminati qui sévit aux États-Unis de 1798 à 1800. L’auteur y soutenait qu’un mystérieux groupe associé à la franc-maçonnerie, les Illuminati, avait provoqué la Révolution française. Pour les Américains de la fin des années 1790, c’est aux États-Unis que ce groupe tentait désormais de s’infiltrer. Les chercheurs qualifient souvent cette peur d’hystérie collective, attribuable à l’effervescence qui caractérisait alors le monde politique américain. Or la réaction des Américains à l’oeuvre de Barruel fut au contraire mesurée, prudente et tout à fait conforme aux standards épistémologiques de l’époque. Les réseaux de connaissances transatlantiques validèrent à maintes reprises (ou ne réfutèrent pas de façon convaincante) la thèse de Barruel, ce qui permit à des intellectuels américains comme Jedidiah Morse et Timothy Dwight de diffuser sa théorie du complot avec la conviction de ceux qui possèdent « l’autorité ». Morse joua un rôle particulièrement important en tant que médiateur entre ces réseaux et le public américain. Lui qui s’abreuvait aux critiques littéraires, aux correspondances d’universitaires et aux publications d’intellectuels avait de bonnes raisons d’accepter le récit de Barruel. En fait, la preuve que Morse et ses alliés faisaient valoir était sans doute plus solide que celle dont disposaient leurs détracteurs. Dans cette optique, la peur des Illuminati ne relevait pas de la panique irrationnelle; elle constituait en réalité une réaction raisonnable, si l’on tient compte du savoir accessible aux Américains de la fin des années 1790. En réexaminant cet épisode sous l’angle de l’histoire de l’imprimé, des réseaux transatlantiques et des processus de production du savoir en vigueur au début de l’ère moderne, les chercheurs pourront mieux appréhender les contours et les limites des épistémologies de l’époque, ainsi que la nature des premières théories du complot.
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Friendship, Secrecy, Transatlantic Networks and the Enlightenment: The Jefferson-Barlow Version of Volney’s Ruines (Paris, 1802)
Nathalie Caron
RésuméEN :
In 1802, a third English translation of Volney’s Ruines; ou, méditation sur les révolutions des empires, a work already popular among English-speaking radicals and freethinkers, appeared in Paris. The anonymous translators of the work were none other than Thomas Jefferson and Joel Barlow. Barlow’s name surfaced in 1819 whereas Jefferson’s did not until the early twentieth century. The fact that Jefferson secretly contributed to the third translation of Les Ruines as well as to its circulation in the United States is an aspect of his career which, while it has not been ignored, has not been given adequate attention. The essay fleshes out knowledge of Volney and Jefferson’s friendship, traces out the story of the translation, and explores the reasons for the success of Ruins in the young United States, shedding light on the networking which allowed radical Enlightenment ideas to infuse American culture.
FR :
En 1802 parut à Paris une troisième traduction des Ruines; ou, méditation sur les révolutions des empires de Volney, oeuvre déjà bien connue des radicaux et des libres penseurs anglophones. Les traducteurs anonymes n’étaient autres que Thomas Jefferson et Joel Barlow. Si le nom de Barlow finit par faire surface en 1819, celui de Jefferson ne fut associé à la traduction qu’au début du xxe siècle. Le fait que Jefferson ait secrètement collaboré, non seulement à cette traduction, mais aussi à la diffusion des Ruines est un aspect de sa carrière, qui, sans être inconnu, a été largement sous-estimé. L’article raconte l’histoire de la traduction, décrit l’amitié qui unissait Volney et Jefferson et analyse les raisons du succès de Ruins dans des États-Unis qui en étaient encore à leurs jeunes années. Il met en relief la façon dont certains réseaux ont pu favoriser la mise en circulation des Lumières radicales dans la culture américaine.
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Reading French in Early Nineteenth-Century New York: The New York Society Library as Agent of Cultural Exchange
Jennifer Furlong
RésuméEN :
The circulation records of the New York Society Library contextualize late eighteenth-century New Yorkers’ engagement with French-language books and authors. Founded in 1754, the Society Library holds extant circulation records that date from 1789–1792 and 1799–1806. These records reveal what eighteenth-century readers were checking out of the library and presumably reading. The paper analyzes both quantitative and qualitative data related to readers’ borrowing practices and examines which French works were most often borrowed. This, in turn, allows us to speculate on what might have been the appeal of these works in the complex cultural environment of the early American republic. Finally, this paper seeks to understand why Anglophone readers chose to read in French, particularly when English-language titles were available, what they gained from this practice, and how these works supported the intellectual aspirations of a new nation.
FR :
Les registres de prêts de la New York Society Library (NYSL) mettent en contexte l’intérêt qu’avaient les New-Yorkais, à la fin du xviiie siècle, pour les livres en français et les auteurs d’expression française. Fondée en 1754, la NYSL a conservé des registres de prêts datant des années 1789-1792 et 1799-1806. Ces documents révèlent quels étaient les ouvrages que les lecteurs de l’époque empruntaient et, on peut le présumer, lisaient. L’article s’appuie sur des données à la fois quantitatives et qualitatives liées aux pratiques d’emprunt, et relève les ouvrages en français les plus souvent choisis. Nous avançons des hypothèses pouvant expliquer l’attrait de ces derniers dans un milieu culturel complexe, celui des premières années de la république américaine. Enfin, nous cherchons à comprendre les raisons pour lesquelles les lecteurs anglophones lisaient en français alors que des titres en anglais étaient accessibles, ce qu’ils en retiraient, et la manière dont ces oeuvres ont pu soutenir les aspirations intellectuelles de la nouvelle nation.
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Béranger in Nineteenth-Century America: Translating Revolution
Robert O. Steele
RésuméEN :
Pierre-Jean de Béranger (1780–1857) was revered during his lifetime as the national poet of France. His championing of the Revolution and the people earned him significant impact in the United States; an antebellum American reviewer touted Béranger’s patriotism and his struggle for liberty as a model for an American national poetry. Translations of his songs were published in various formats at various prices by major publishers who also imported French-language editions. Translators struggled to bring his politically radical and sexually scandalous texts across linguistic and cultural borders to construct a Béranger who could be understood in the United States. Yet by refusing to translate Béranger, direct-language pioneer Lambert Sauveur subversively exposed his students to the Christian roots of socialism and a defense of the Paris Commune. By century’s end, Béranger’s influence had faded to mere inclusion in delicately suggestive anthologies, but his voice lived on to inspire leftists of the next century.
FR :
Pierre-Jean de Béranger (1780-1857) était considéré par ses contemporains comme le poète national de la France; aux États-Unis on apprécia tout particulièrement sa défense de la Révolution et du peuple. Déjà en 1831 un critique américain voyait dans le patriotisme de Béranger et sa lutte pour la liberté la source d’une poétique nationale américaine. Des éditeurs importèrent ses oeuvres en langue française et en publièrent des traductions en langue anglaise, sous différents formats et à différents prix, bien que la barrière linguistique et culturelle fasse parfois obstacle à l’intelligibilité de ses textes subversifs et scandaleux. En refusant de traduire Béranger, Lambert Sauveur, pionnier de la méthode directe de l’enseignement de langues, plongea ses élèves dans un discours sur les origines chrétiennes du socialisme et une défense de la Commune de Paris. Que Béranger figure dans certains recueils érotiques de la fin du siècle n’empêcha pas sa voix de résonner après 1900 et d’inspirer les radicaux du xxe siècle.
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John Sanderson, Alexis de Tocqueville et Jules Janin : Sketches of Paris, ou la question de la démocratie sous la monarchie de Juillet
Hervé-Thomas Campangne
RésuméFR :
En juin 1835, l’écrivain américain John Sanderson partit pour la France, où il séjourna jusqu’en mai 1836. Rentré à Philadelphie, il publia un livre intitulé Sketches of Paris: In Familiar Letters to His Friends by an American Gentleman. L’ouvrage fut accueilli avec beaucoup d’enthousiasme des deux côtés de l’Atlantique : imprimé à Philadelphie en 1838, il fut également édité à Londres la même année sous le titre The American in Paris. Le romancier Jules Janin donna quelques années plus tard une adaptation française de ce livre à succès. En étudiant les Sketches of Paris, nous avons voulu montrer de quelles manières le point de vue de Sanderson se définit comme celui d’un auteur qui incarne la démocratie américaine telle que la décrit Alexis de Tocqueville dans son célèbre ouvrage publié en 1835 et 1840. Car l’égalité des conditions, la décentralisation, la participation de tous à la vie politique, la mobilité sociale, la séparation des pouvoirs, l’influence du commerce et de l’industrie constituent le prisme au travers duquel le voyageur américain observe et tente de comprendre la société française des années 1830. La seconde partie de notre analyse porte sur l’adaptation française des Sketches donnée par Jules Janin dans Un hiver à Paris (1843), puis dans L’été à Paris (1844). Adaptation très libre et non traduction, contrairement à ce que Janin voudrait faire croire à ses lecteurs, puisque le texte de Sanderson subit d’étonnantes métamorphoses sous la plume de l’écrivain français. Au point de vue très critique de l’auteur des Sketches, Janin substitue celui d’un enthousiaste « Yankee », d’un « La Bruyère américain » tout acquis à la grandeur de la monarchie de Juillet et aux charmes de la culture française. Autour de la rédaction et de la fortune des Sketches of Paris se profile un transfert culturel, littéraire et politique inattendu : afin de montrer que la monarchie de Juillet constitue l’aboutissement triomphal de toute l’histoire de France, un écrivain français – qui sera élu à l’Académie française au fauteuil de Sainte-Beuve en 1870 – s’approprie l’oeuvre d’un auteur américain qui dépeint la société française à l’aune des principes de la jeune démocratie américaine.
EN :
In June 1835, writer John Sanderson traveled to France, where he stayed until May 1836. Upon his return to Philadelphia, he published his Sketches of Paris: In Familiar Letters to His Friends by an American Gentleman, which met with great success on both sides of the Atlantic. Printed in Philadelphia in 1838, the Sketches were published in London the same year with the title The American in Paris. A few years later, French novelist Jules Janin produced a successful adaptation in two volumes. This article contends that the Sketches were written by an author whose perspective represents the paradigm of American democracy as described by Alexis de Tocqueville in the 1830s: Sanderson observes and attempts to understand French mores and institutions through the prism of equality of condition, decentralization, public participation in politics, social mobility, the separation of powers, and the influence of commerce and industry. The second portion of the article examines Jules Janin’s adaptation of the Sketches of Paris in his two volumes titled Un hiver à Paris and L’été à Paris. Contrary to what Janin would have his readers believe, the volumes are a very loose adaptation rather than a translation of Sanderson’s work. Whereas the American writer was highly critical of French society under the July Monarchy, Janin portrays Sanderson as an enthusiastic “Yankee,” an “American LaBruyère,” who was supposedly a fervent admirer and defender of the culture and institutions of Louis-Philippe’s France. The history and legacy of Sanderson’s Sketches represents, therefore, an intriguing form of cultural, literary, and political transference: in order to show that the July Monarchy was the logical, inevitable, and admirable outcome of French history, a French author – who, in 1870, was elected to the seat of Sainte-Beauve at the Académie française – appropriated the work of an American author who examined France through the prism of the young American democracy.
Varia
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Un mode de signature minoritaire : pseudonymie et différences sexuelles (George Sand & Marie d’Agoult / Prosper Mérimée & Pierre Louÿs)
David Martens
RésuméFR :
Lorsque les écrivains adoptent un pseudonyme, ils peuvent parfaitement altérer les marqueurs identitaires affichés par leur nom, qu’il s’agisse de leur origine culturelle, de leur classe sociale ou encore de leur genre. Nombre de femmes se sont ainsi choisi des pseudonymes masculins, tandis que certains hommes ont signé de noms féminins. Ces formules diffèrent sensiblement, non seulement dans leurs enjeux, mais aussi dans leurs formes, notamment lorsqu’elles constituent une manière d’entrer en littérature. Alors que les noms de plume d’autrices telles que Daniel Stern (Marie d’Agoult) et George Sand sont rapidement connus comme tels, et utilisés durablement, des écrivains comme Prosper Mérimée et Pierre Louÿs retiennent plutôt la formule de l’hétéronyme (Clara Gazul et Bilitis), pour une seule oeuvre. Cette disparité des finalités et des moyens s’accuse dans un trait pourtant commun : dans ces différents cas de figure, le processus de reconnaissance du monde lettré et d’avènement à la publication en passe par une figure masculine, fictive ou non, qui parraine l’entrée dans le champ littéraire.
EN :
By adopting a pseudonym, writers can completely alter identity markers announced by their name, in terms of cultural origin, social class or gender. Many women have thus chosen male pseudonyms, whereas some men have also deployed female names. Yet these strategies differ considerably, not just in aim, but also in form, especially when they constitute a way of entering the literary field. While the pen names of female authors like Daniel Stern (Marie d’Agoult) and George Sand are immediately recognized as pseudonyms and continue to be used as such, male writers like Prosper Mérimée and Pierre Louÿs each adopted a female heteronym, Clara Gazul and Bilitis, for a specific work. The disparity in these aims and methods accentuate, however, a common trait: the literary recognition process, and access to publication, pass through a male figure, whether fictive or real, who enables entry into the literary field.
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#loveyourshelfie: Mills & Boon books and how to find them
Lisa Fletcher, Jodi McAlister, Kurt Temple et Kathleen Williams
RésuméEN :
“Mills & Boon” has become shorthand for “trashy” entertainment, yet little is known about how the books are treated materially in their circulation. This article reports on a project that followed the material lives and afterlives of 50 Australian-authored novels published by Harlequin Mills & Boon between 1996 and 2016. We analyze visual and textual data about these books collected via social media to explore uses and values attached to category romance. First, we show that the books’ ongoing circulation is due both to their publishers’ practices, and to the behaviours of genre insiders. Second, we note that most participants demonstrated “genre competence” and genre-based sociality, confirming the highly networked nature of the romance “genre world.” Third, we find that category romance is routinely shelved apart from other books, explicitly marking them as distinctive. Finally, we argue that “shelfies” of romance collections undercut notions of trash by reframing them as treasure.
FR :
La maison « Mills & Boon » est synonyme de plaisir coupable, mais on en sait fort peu sur ce qui caractérise le traitement de ses livres sur le plan matériel. Le présent article décrit un projet qui a retracé « la vie » (dans leur incarnation matérielle et au-delà) de cinquante romans d’autrices australiennes publiés par Harlequin Mills & Boon de 1996 à 2016. L’analyse de données visuelles et textuelles recueillies sur les réseaux sociaux nous permet d’explorer les usages et les valeurs associés au genre du roman d’amour. Nous montrons que la circulation des livres est attribuable à la fois aux pratiques de l’éditeur et au comportement des adeptes du genre. L’univers du roman d’amour s’appuie sur des réseaux raffinés, la plupart des intervenants se caractérisant par leur « compétence de genre » et par la socialité qui y est associée. Par ailleurs, nous notons que les romans d’amour se retrouvent rarement sur les mêmes rayons que les autres romans, ce qui en soi les rend distincts. Enfin, nous soutenons que les photos de collections de romans d’amour diffusées sur les réseaux sociaux incitent à recadrer la perception : les plaisirs coupables prennent dorénavant valeur de trésors.