Résumés
Résumé
La collection du Grand Séminaire de Rimouski confiée au Centre Joseph-Charles Taché de l’UQAR comprend les volumes 11 à 17 de l’édition princeps de l’Encyclopédie ou dictionnaire raisonné des sciences des arts et des métiers, publiée à Paris jusqu’au volume 7, puis sous l’adresse de Neufchastel à partir du tome 8. La présence d’une série tronquée de l’Encyclopédie dans la collection du Grand Séminaire de Rimouski et la recherche des tomes manquants ont servi de point de départ à une investigation qui permet de mieux comprendre l’évolution des bibliothèques et l’importance de la circulation des livres dans les institutions d’enseignement de Rimouski durant la seconde moitié du xixe siècle. L’examen des différentes marques de possession dans les livres du Centre Taché et la consultation de divers catalogues et listes conservés par le Centre d’archives et de documentation du Séminaire de Rimouski (CEDAD) de la Corporation du Séminaire de Rimouski révèlent que les bibliothèques religieuses et scolaires de la région se sont principalement constituées, au xixe siècle, sur le principe du don et de la circulation des ouvrages. Nombre de volumes du Centre Taché conservent des traces de cette pratique.
Abstract
The Grand Séminaire de Rimouski book collection entrusted to the Centre Joseph Charles Taché at the University of Québec in Rimouski consists of Volumes 11 to 17 of the first edition of the Encyclopedia or Explanatory Dictionary of Science, Art and Crafts published in Paris up to Volume 7, then in Neufchastel as of Volume 8. The presence of the incomplete series of the Encyclopedia in the Grand Séminaire de Rimouski collection and the attempt to find the missing volumes act as the starting point of an investigation intended to better understand the development of libraries and the importance of the circulation of books in Rimouski institutions during the last half of the 19th century. Close examination of the various owner identifications on the books at the Taché Center, and consultations of different catalogues and lists available at the Séminaire de Rimouski Archive and Documentation Center (CEDAD) of the Séminaire de Rimouski Corporation reveal that, during the 19th century, school and religious libraries in the area relied mainly on donations and the circulation of books. Many volumes at the Taché Center still show traces of this practice.
Corps de l’article
L’importance de l’Encyclopédie ou dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers de Diderot et d’Alembert pour l’histoire littéraire et scientifique du siècle des Lumières n’est plus à démontrer. Entreprise à partir de 1751, sa publication s’est étalée sur plus de 20 ans et a donné lieu à de multiples éditions, rééditions ou contrefaçons qui témoignent de la vigueur et du retentissement de cette monumentale mise en ordre du monde[1]. Interdite dès 1758 par un Décret de la Congrégation de l’Index et par le bref papal de 1759[2], elle se retrouve néanmoins au xixe siècle dans diverses bibliothèques ecclésiastiques bas-canadiennes. Ainsi, la collection du Grand Séminaire confiée au Centre Joseph-Charles Taché de l’Université du Québec à Rimouski comprend les volumes 11 à 17 de la première édition[3], publiée à Paris jusqu’au volume sept, puis sous l’adresse de « Neufchastel » à partir du volume huit.
La modeste enquête que nous proposons ici autour de la présence d’une série tronquée de l’Encyclopédie dans la collection du Grand Séminaire de Rimouski s’inscrit dans la continuité d’un article de Claude La Charité lequel, sous le titre « De l’Institut littéraire au Séminaire de Rimouski : archéologie d’une bibliothèque. 1855-1892[4] », récapitulait l’histoire de cette bibliothèque. Cette étude de cas devrait, quant à elle, permettre d’éclairer quelques pans nébuleux de l’histoire des bibliothèques d’enseignement rimouskoises, étroitement liée à celle des institutions ecclésiastiques qui, jusqu’au milieu du xxe siècle, ont formé la jeunesse locale[5]. L’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert servira donc de prétexte à une investigation qui s’est d’abord articulée autour de plusieurs questionnements : comment cette encyclopédie du xviiie siècle s’est-elle retrouvée dans la collection de ce séminaire régional? Depuis quand est-elle là et quel a été son parcours? La série acquise originellement était-elle complète? Que peut nous apprendre le parcours de l’Encyclopédie sur l’histoire de la bibliothèque du Grand Séminaire? Le présent article propose un aperçu des démarches et vérifications effectuées pour tenter de trouver des réponses à ces questions.
Les marques de possession des exemplaires du Centre Taché nous ont d’abord mises sur la piste de catalogues et de registres conservés au Centre d’archives et de documentation du Séminaire de Rimouski (CEDAD) de la Corporation du Séminaire de Rimouski, et inconnus jusqu’ici. Ces documents, examinés et confrontés à d’autres ex-libris d’ouvrages conservés au Centre Taché, à l’évêché et à la Bibliothèque des Soeurs du Saint-Rosaire, ont permis de préciser quelques dates entourant la constitution des bibliothèques institutionnelles rimouskoises et de mesurer l’importance du principe de circulation des livres au xixe siècle.
Sur la piste des marques de possession
La première étape de notre recherche autour de l’Encyclopédie a consisté à nous appuyer sur les marques de possession laissées dans les sept volumes du Centre Taché, afin de retracer le parcours des exemplaires et d’établir la date d’entrée de l’Encyclopédie dans la collection du Grand Séminaire. Au verso du plat supérieur de chacun des volumes se trouve en effet un ex-libris sous forme d’étiquette de la bibliothèque des prêtres de Rimouski portant une cote manuscrite (située entre 866 et 872), alors que la mention manuscrite « Collège de Rimouski » figure au recto de la page de titre. Ces deux marques de possession sont importantes compte tenu de ce que nous savons déjà de ces institutions au xixe siècle : ces mentions constituent des indices temporels.
Précisons d’abord que, sur les ouvrages de la collection du Centre Taché inventoriés jusqu’à présent (soit près de 8 000 volumes), seuls les sept volumes de l’Encyclopédie et un tome des Cérémonies et coutumes religieuses de tous les peuples du monde[6] portent cette marque spécifique. En dehors de ces ouvrages, nous n’avons retrouvé qu’un exemplaire portant la marque « Collège de Rimouski », qui se trouve dans le fonds ancien de la Bibliothèque des Soeurs du Saint-Rosaire[7] ‒ ces exemplaires ne nous renseignent cependant pas sur la chronologie de leur circulation, les ex-libris successifs ayant été arrachés ou effacés.
D’emblée, nous pouvons affirmer que la marque de possession « Collège de Rimouski » est vraisemblablement antérieure à l’ex-libris de la bibliothèque des prêtres de Rimouski. De fait, nous savons que dès 1854, sous l’impulsion du curé Cyprien Tanguay (1819-1902)[8], un Collège industriel et agricole voit le jour. Il s'agirait, s’il faut en croire un manuscrit daté de 1876 et intitulé Séminaire de Rimouski. Réfutation de la brochure : Le Collège de Rimouski : Qui l’a fondé?, d’« une école de village rebaptisée Collège industriel et déménagée chez Mme Hector Crawley[9] ». Des « événements graves » auraient conduit à la fermeture de cet établissement[10] qui laisse place, à la fin de 1861, au Collège commercial et industriel de Rimouski. Créé par l’abbé Georges Potvin (1834-1886) qui en assure la direction[11], et installé dans la sacristie de l’ancienne église délaissée depuis peu au profit de la cathédrale nouvellement construite[12], ce « nouveau collège[13] » dispense trois types de formation : industrielle, classique (1863) et théologique (1864)[14]. Il se dote en quelques années d’une petite collection d’ouvrages à l’usage des professeurs et des élèves. L’Inventaire de l’Actif et du passif du Collège de Saint-Germain de Rimouski, août 1867[15], qui répertorie l’ensemble des possessions matérielles et pécuniaires du collège en 1867, compte ainsi 1 715 titres comprenant des exercices de piété et divers ouvrages pédagogiques destinés aux 75 élèves qui le fréquentent[16]. Cependant, en mai 1867, l’établissement ne dispose pas encore de local strictement réservé à la consultation de ces ouvrages, comme l’indique une lettre pastorale du 13 juin 1867[17].
L’érection d’un évêché à Rimouski en 1867 et la nomination de monseigneur Jean Langevin favorisent la fondation de deux institutions majeures pour la région : le Petit Séminaire, qui poursuit la mission pédagogique du Collège[18], et le Grand Séminaire, lieu de formation des prêtres. C’est vraisemblablement à cette occasion que les livres appartenant au Collège font l’objet d’un inventaire détaillé. C’est encore l’ancienne église qui accueille élèves et prêtres (enseignants du collège ou prêtres du diocèse), le temps qu’un nouveau bâtiment leur permette de quitter cette bâtisse insalubre[19]. Inauguré en grande pompe en 1876[20], le nouveau séminaire est ravagé par le feu quelques années à peine après sa construction, en 1881[21], et doit alors réintégrer la vieille église[22] tout juste rénovée par les Soeurs des Petites-Écoles (qui deviendront les Soeurs de Notre-Dame du Saint-Rosaire en 1891[23]), avant d’emménager dans les locaux construits par les Soeurs de la Congrégation Notre-Dame[24].
La mention « Collège de Rimouski » qui se trouve au verso de la page de titre des volumes de l’Encyclopédie remonte-t-elle à 1855, date de création du Collège industriel et agricole? à 1862, date de création du Collège commercial et industriel? ou à 1867, date à laquelle Jean Langevin prend en main l’établissement et prépare l’érection des deux séminaires? Si nous n’avons trouvé aucune donnée sur d’éventuels livres ayant appartenu au premier collège, nous savons, par la présence d’ex-libris, que de nombreux ouvrages ont été donnés au Séminaire par Georges Potvin[25]; cependant, nous ne connaissons pas la date à laquelle ces dons ont été faits. Par ailleurs, une comparaison de l’écriture de Jean Langevin avec celle de l’ex-libris manuscrit figurant sur les exemplaires de l’Encyclopédie nous incite à penser que l’évêque aurait pu entreprendre lui-même un premier catalogage des livres du Collège, les deux graphies présentant plusieurs similitudes[26], mais la date à laquelle une mention d’appartenance a été inscrite sur les livres du Collège reste malgré tout difficile à établir. En effet, si nous pouvons bien entendu présumer que la mention « Collège » correspond aux dates où le Collège de Rimouski a existé officiellement (jusqu’en 1867) et qu’elle a par la suite laissé place à la mention « Séminaire », nous n’en avons pas la certitude, car les appellations de « Collège », « Séminaire » ou « Petit Séminaire » ont coexisté pendant un moment. Une lettre datée de 1900, qui confirme l’envoi de « deux caisses de livres au collège de Rimouski pour l’usage des Grand et Petit Séminaires », tend à appuyer cette hypothèse[27]. De même, si, dans les ouvrages conservés au Centre Taché, les ex-libris manuscrits, estampillés ou collés portant la mention « Séminaire de Rimouski » ou « Petit Séminaire de Rimouski » sont très fréquents, nous ne sommes pour l’instant pas en mesure de préciser si ces marques de possession, manuscrites, estampillées ou imprimées, correspondent à des usages successifs ou à une fluctuation des appellations selon les responsables des collections.
Quoi qu’il en soit, il nous fallait trouver ailleurs que dans les volumes ayant appartenu au Collège de Rimouski les renseignements permettant de mieux dater leur entrée dans la collection. C’est ainsi que nous avons été amenées à visiter le Centre d’Archives et de documentation du Séminaire de Rimouski (CEDAD) de la Corporation du Séminaire de Rimouski. Des documents qui avaient échappé jusqu’ici à la recherche[28] (registres, catalogues, inventaires, brochures…) ont permis non seulement de mieux déterminer les dates de ces marques de possession, mais ont en outre révélé un pan encore peu connu de l’histoire des bibliothèques locales.
Le Catalogue de la bibliothèque des élèves du Petit Séminaire de Rimouski[29] de 1912, organisé par domaines d’enseignement ou par thèmes (Sciences, dont Éloquence et Littérature, Ouvrages anglais, Vies de Saints, Ouvrages canadiens, Histoire du Canada), associe le plus souvent une cote à un titre, avec ou sans nom d’auteurs. Sans surprise, ce Catalogue ne fait état d’aucun livre pouvant correspondre à l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert. En revanche, deux catalogues de la bibliothèque des prêtres du séminaire (1890 et sans date)[30] nous fournissent un premier renseignement. Pour chacun des quelque 1 600 volumes répertoriés, cinq colonnes permettent d’identifier respectivement le tome, le titre, l’auteur, le donateur (le cas échéant) et, enfin, le numéro qui lui est attribué. Ces deux catalogues signalent la présence des tomes 11 à 17 d’une Encyclopédie dont les cotes correspondent à celles des étiquettes apposées au verso du plat supérieur de chacun des volumes conservés au Centre Taché. Dans le catalogue non daté, on a attribué à ces tomes les cotes 871 à 877, puis on les a raturées et remplacées par d’autres cotes, de 866 à 872 ‒ cette rectification a vraisemblablement été nécessitée par une erreur de numérotation relevée à partir de la cote 845. Les volumes du Centre Taché sont numérotés de 866 à 872, numéros qui correspondent à la classification du catalogue de 1890. Dans les deux documents, aucun donateur n’est indiqué pour ces volumes.
Les Catalogues des livres de la Bibliothèque des Prêtres nous apprennent donc qu’en 1890 ou un peu auparavant, la série des volumes de l’Encyclopédie était classée dans cette bibliothèque et qu’elle était déjà incomplète. De plus, l’absence de mention d’un quelconque donateur et le fait que la majorité des donateurs particuliers signalés dans ces catalogues sont décédés en 1887 ou 1888[31] nous incitent à penser que les volumes xi à xvii de l’Encyclopédie figuraient déjà depuis quelque temps dans la collection locale. Par ailleurs, l’existence de deux catalogues, dont l’un est daté de 1890, donne à croire que l’utilisation de l’ex-libris « Bibliothèque des Prêtres » a pu coïncider avec la confection de ces catalogues.
Remontons encore plus avant dans le temps et voyons ce que pourraient révéler d’autres documents, antérieurs à 1890. La présence d’un registre faisant état des dons récoltés pour les Petit et Grand Séminaires[32] atteste que, dès leur érection, deux bibliothèques distinctes ont été constituées et ce, bien que les deux institutions aient partagé un même espace[33]. Incidemment, la compilation des « Dons faits à la Bibliothèque du Petit Séminaire » dans le registre en question précise les noms des donateurs et le nombre d’ouvrages qu’ils ont donnés[34]. L’examen des listes de donateurs nous apprend que 516 volumes ont été donnés par 43 donateurs. Quelques-uns sont des particuliers laïques (Charles Baillargé, Auguste Michaud, Alphonse Martin), mais la plupart sont des ecclésiastiques (Jean Langevin, Gabriel Nadeau, Josué Lepage, Léon Lahaye, Elzéar-Alexandre Taschereau, Antoine-Adolphe Gauvreau, etc.)[35]. On retrouve aussi dans la liste des donateurs des institutions locales (« bibliothèque paroissiale », « Institut des artisans »), religieuses (« Archevêché de Québec », « Séminaire de Saint-Hyacinthe ») ou gouvernementales (« Le gouvernement »). Cette liste ne semble suivre aucun classement précis, pas même chronologique, et ne détaille malheureusement pas les titres des ouvrages donnés.
Ce même registre énumère également les dons faits à la bibliothèque du Grand Séminaire. Cette liste présente un nombre réduit et plus homogène de donateurs que la liste précédente : 22 ecclésiastiques, deux institutions religieuses (l’Archevêché de Québec donne 76 volumes et le Séminaire de Saint-Hyacinthe, 8) et un particulier laïc (Alphonse Dubé). Les dons qu’on y retrouve sont toutefois plus considérables et totalisent 714 volumes. Là encore, aucune inscription ne nous renseigne sur l’Encyclopédie.
Signalons enfin que l’Inventaire de l’Actif et du passif du Collège de Saint-Germain de Rimouski, août 1867[36] déjà mentionné répertorie l’ensemble des possessions matérielles et pécuniaires du Collège en 1867. Extraordinairement détaillée, cette liste précise le titre de chaque ouvrage qui entre dans la collection de la bibliothèque du Collège à ce moment-là. Il y figure bel et bien un titre laconique signalant une encyclopédie, accompagné d’un nombre : 24. S’agit-il de la série originelle plus complète dont auraient fait partie les exemplaires 11 à 17, d’une tout autre série ou d’un ensemble d’éditions de type encyclopédique dont disposait alors le Collège? Il est fort possible qu’une série plus complète ait été dispersée au fil de remaniements institutionnels, comme cela a parfois été le cas[37]. Ainsi, Les Oeuvres du révérend père Laberthonie pour la défense de la religion chrétienne contre les Incrédules et contre les Juifs (1777) présente un ex-libris de la bibliothèque des prêtres, et le catalogue de 1890 répertorie trois tomes dont le Centre Joseph-Charles Taché ne garde plus que le premier. Plus probant encore, les Cérémonies et coutumes religieuses de tous les peuples (1783) en quatre volumes (ainsi que le précise une mention manuscrite au recto de la page de garde), dont le Centre ne conserve aujourd’hui qu’un seul tome, présente des marques de possession identiques à celles qui se trouvent dans l’Encyclopédie, à savoir un ex-libris sous forme d’étiquette de la bibliothèque des prêtres et un autre, manuscrit, du Collège de Rimouski, inscrit au recto de la page de titre. Si, dans le Catalogue de 1890, un seul tome des Cérémonies et coutumes religieuses de tous les peuples est répertorié (cote 854), sans mention de donateur, la présence de cette oeuvre est attestée en quatre tomes et de manière explicite dans l’Inventaire du Collège en 1867, contrairement à celle de l’Encyclopédie[38]. Entre 1867 et 1890, trois des quatre tomes qui constituaient cet ouvrage ont donc été perdus.
D’où proviennent les sept tomes de l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert confiés au Centre Joseph-Charles Taché par le Grand Séminaire de Rimouski? Aucun des documents consultés ne nous a permis de l’apprendre. Plusieurs possibilités d’interprétation s’offrent à nous : une série encyclopédique à peu près complète a pu appartenir au Collège de Rimouski dès 1862 (reprise du Collège industriel et commercial par Georges Potvin), voire 1855 (fondation du premier Collège par Cyprien Tanguay), puisque l’inventaire des biens du Collège de Rimouski établi en 1867 fait état de 24 volumes d’une encyclopédie – rappelons que la série complète de l’édition princeps de l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert comprend 35 volumes de textes et de planches. Elle a pu également être léguée entre 1862 et 1867 par l’un des donateurs mentionnés dans le document Dons faits au petit et au grand Séminaires établi pour cette période. Peut-être est-elle arrivée dans la collection du Séminaire après cette date? Ce serait encore possible, puisqu’il semble que les deux appellations de collège et de séminaire aient pu se faire concurrence quelques années, voire quelques décennies. Quoi qu’il en soit, l’incendie de 1881 pourrait suffire à expliquer la perte de plusieurs volumes de l’Encyclopédie.
À la recherche des tomes manquants de l’Encyclopédie
La seconde étape de la recherche a consisté à vérifier si les tomes manquants de la série du Centre Joseph-Charles Taché ne se trouvaient pas dans une autre bibliothèque religieuse ou institutionnelle rimouskoise. Ces collections dont nous avons déjà parlé – du moins ce qu’il en reste qui n’a pas été détruit par les incendies de 1881 et de 1950[39] – ont été transmises à des établissements d’enseignement : la majeure partie de ce qu'il reste de la collection du Petit Séminaire est conservée au Cégep de Rimouski. La bibliothèque du Grand Séminaire a été confiée au centre Joseph-Charles Taché de l’UQAR; quant à la bibliothèque de l’évêché, probablement aussi ancienne que l’érection diocésaine (1867), elle demeure aujourd’hui encore la propriété de l’évêché. Par ailleurs, diverses archives et documents manuscrits communs aux deux séminaires et à l’évêché sont conservés au CEDAD. Dans la mesure où plusieurs ouvrages de la collection du Grand Séminaire de Rimouski présentent des marques de possession (estampilles ou étiquettes) des bibliothèques de l’évêché, du Petit Séminaire de Rimouski, du CEDAD et de la communauté des Soeurs du Saint-Rosaire, des vérifications dans ces bibliothèques s’imposaient. Ces recherches se sont cependant révélées infructueuses : aucune de ces institutions ne possède un ou des exemplaires pouvant compléter la série de l’Encyclopédie. Même l’évêché, qui possède aujourd’hui deux éditions du Dictionnaire de Trévoux, sorte de pendant jésuite à l’ouvrage de Diderot et d’Alembert, ne détient pas d'exemplaire de l’Encyclopédie. En 1927, le Catalogue des livres de la bibliothèque de l’Évêché ne fait d’ailleurs mention d’aucun exemplaire de l’Encyclopédie, alors qu’y est pourtant déjà répertoriée une édition du Dictionnaire de Trévoux. Nos vérifications ont néanmoins permis de constater que quelques livres ayant appartenu au Collège de Rimouski, puis à la bibliothèque des prêtres font désormais partie des collections des Soeurs du Saint-Rosaire, ce qui s’explique par le rôle important joué par cette congrégation dans l’enseignement rimouskois et par les liens étroits liant ces religieuses à l’évêque Jean Langevin et à son frère Edmond Langevin, grand Vicaire et directeur des Soeurs des Petites-Écoles.
Par acquit de conscience, nous avons vérifié si une autre congrégation religieuse, parmi celles qui ont fait oeuvre éducative à Rimouski à partir du milieu du xixe siècle, n’avait pas dans son fonds de livres anciens des volumes pouvant compléter la série du Centre Taché : Congrégation de Notre-Dame, active à Rimouski de 1875 à 1882; Soeurs de la Charité, arrivées en 1875; Congrégation des Ursulines, installée plus tardivement (1904), dont la bibliothèque aura connu également plusieurs vicissitudes (dont un incendie en 1937); Frères du Sacré-Coeur, qui s’installent dans le premier quart du xxe siècle à Mont-Joli d’abord, puis à Rimouski. Aucune de ces communautés ne détient un quelconque exemplaire de l’Encyclopédie[40].
La consultation des catalogues d’autres bibliothèques québécoises (religieuses ou universitaires) n’a pas donné davantage de résultats. Certes, nombre de bibliothèques possèdent une première édition complète de l’Encyclopédie : BAnQ (Bibliothèque et Archives nationales du Québec)[41], la Bibliothèque de la Compagnie de Jésus (Collège Jean-de-Brébeuf)[42], l’ancien Séminaire de Saint-Hyacinthe[43], l’Université Laval[44], l’Université de Montréal[45] et l’Université McGill[46], mais leurs séries sont complètes, du moins pour les volumes avec textes, et quand elles ne le sont pas, les numéros manquants ne correspondent pas à ceux que nous recherchons. Aucune série pouvant compléter la nôtre ne s’est donc miraculeusement présentée lors de nos démarches.
Malheureusement, la majorité des bibliothèques religieuses ne disposant pas de catalogue en ligne et de nombreuses collections étant en voie de remaniement, de déménagement ou de dispersion, il s’est avéré impossible, compte tenu des moyens dont nous disposions, de mener une recherche exhaustive. Cette vérification aura néanmoins permis de confirmer que la présence d’une édition du xviiie siècle de l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert dans les bibliothèques religieuses québécoises n’est pas un fait isolé[47], que la série incomplète conservée au Centre Taché est unique en son genre dans la région et que les volumes manquants n’appartiennent à aucune autre bibliothèque institutionnelle encore existante à Rimouski.
Circulation des livres dans les institutions d’enseignement de Rimouski
Si nos recherches n’ont pas permis de retrouver d’autres exemplaires de la série incomplète de l’Encyclopédie conservée au Centre Taché ni de dater avec certitude l’entrée de cette série dans la collection du Collège de Rimouski, puis du Grand Séminaire, notre étude des catalogues retrouvés dans divers dépôts d’archives religieuses a néanmoins été l’occasion d’un certain nombre de découvertes quant à la manière dont se sont constituées les bibliothèques institutionnelles et religieuses rimouskoises au xixe siècle. Ces registres et catalogues que nous avons évoqués ont jusqu’à maintenant été mis à contribution dans la mesure où ils nous informaient sur le parcours de l’Encyclopédie, mais ils revêtent un intérêt beaucoup plus large.
Ainsi, le document manuscrit Dons de $1 et au-dessus faits au Collège Commercial et Industriel de Rimouski de 1862 à 1867, retrouvé aux archives du CEDAD, se clôt par l’énumération des donateurs de livres : Paul Léon Lahaye, Jean-Baptiste Gagnon, Édouard Quartier, Augustin Ladrière, Jean Langevin, Edmond Langevin, Antoine Adolphe Gauvreau et l’Archevêché de Québec, qui sont des ecclésiastiques, des institutions ecclésiastiques ou des notables, figurent parmi les premiers donateurs. Dans les registres des dons faits aux Petit et Grand Séminaires (ca 1875) et dans le catalogue de la bibliothèque des prêtres de 1890, d’autres noms apparaissent : la plupart des donateurs sont issus du clergé, ainsi que le laissent entrevoir les tableaux suivants :
Ces tableaux montrent l’importance des réseaux dans la constitution des bibliothèques régionales et scolaires au xixe siècle. Les membres du clergé et les institutions ecclésiastiques en sont les principaux donateurs. Ceux qui donnent des livres sont soit originaires de Rimouski (ou établis dans la région), soit en relation avec l’évêque Jean Langevin qui, à en juger par ces listes, pourrait avoir sollicité ceux qui, parmi ses contacts, pouvaient contribuer à garnir les bibliothèques.
Ce dernier tableau, confronté aux deux qui le précèdent, montre qu’aucun des donateurs qui figuraient dans les listes de dons faits aux Petit et Grand Séminaires ne se retrouve dans le catalogue de 1890, à l’exception d’Edmond Langevin et de Jean Langevin. Ces derniers meurent respectivement en 1889 et 1892 et leur bibliothèque respective sera dispersée entre les collections des prêtres[66], celles des séminaires et celle de l’évêché. Nous avons déjà relevé le fait que les donateurs dont les noms sont inscrits dans le catalogue de 1890 étaient tous décédés autour de 1884[67], la plupart en 1887 ou 1888, et nous en avions conclu que, dans le Catalogue des livres de la Bibliothèque des Prêtres, les ouvrages sans mention de donateur avaient préalablement appartenu à l’une des bibliothèques existantes. Cela signifie aussi que nous pouvons, à l’inverse, déduire la date approximative d’entrée de certains des volumes dans la collection du Grand Séminaire. Ainsi, les Oeuvres de La Mothe Le Vayer (1652)[68], le Christiana institutio virtutum et vitiorum (1650)[69], Le code des curés en deux tomes (1736)[70] et l’Institution au droit ecclésiastique (1753)[71] qui, selon le Catalogue de 1890, ont appartenu à Louis Théodore Bernard[72], sont vraisemblablement entrés dans la collection autour de 1888, année de son décès.
La bibliothèque des prêtres s’est donc constituée plutôt à partir des successions d’ecclésiastiques. Il semble par ailleurs qu’elle ait puisé dans les fonds des bibliothèques des séminaires, si nous nous reportons à un ex-libris retrouvé dans le Cursus theologiae moralis de Salmanticences en trois volumes (1750)[73]. Dans chaque exemplaire en effet, une étiquette de la « Bibliothèque des Prêtres du Séminaire de Rimouski » est apposée au recto de la page de garde, dont les cotes de 858 à 860 correspondent aux cotes indiquées dans le Catalogue de la Bibliothèque des Prêtres, qui ne spécifie aucun donateur pour cette oeuvre en trois volumes. Fait intéressant, une mention manuscrite sur la même page renvoie à un classement antérieur : « [Séminai]re de Rimouski, no 131 [à 133] », classement dont nous n’avons hélas pas trouvé de trace dans les catalogues consultés au CEDAD. L’étiquette du deuxième volume couvre en partie cet ex-libris, confirmant l’hypothèse selon laquelle la bibliothèque des prêtres fut en partie constituée à partir de fonds d’autres bibliothèques.
Notons que si la bibliothèque des prêtres n’a pas été conservée en l’état (elle a été élaguée et dispersée au fil des ans, notamment entre l’évêché de Rimouski et le Cégep, mais aussi dans d’autres congrégations religieuses), certains de ses exemplaires se sont retrouvés à nouveau au xxe siècle dans la bibliothèque du Grand Séminaire de Rimouski, qui allait être confiée au Centre Joseph-Charles Taché, confirmant et perpétuant ainsi une pratique du don fondamentale pour les bibliothèques institutionnelles.
En somme, la recherche des tomes manquants de l’édition princeps de l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert conservée au Centre Joseph-Charles Taché aura permis de préciser quelque peu l’histoire des bibliothèques d’enseignement rimouskoises et de la circulation des livres dans la région. Si un premier collège a été créé en 1855 par monseigneur Tanguay, le Collège commercial et industriel créé et dirigé par monseigneur Potvin de 1862 à 1867 semble le premier pour lequel a été établi un inventaire des biens. Le projet de dissolution du Collège au profit des Petit et Grand Séminaires (1867) aura sans doute été à l’origine de ce premier exercice de consignation des biens du Collège, y compris des livres, de leur provenance et de leur valeur. Les documents ainsi constitués permettent d’avoir une idée globale de cette première bibliothèque somme toute modeste, qui contenait en 1867, parmi ses 1 715 titres, 24 tomes d’une encyclopédie non précisée. Un second exercice de catalogage, celui-là beaucoup plus systématique, effectué autour de 1890 pour la bibliothèque des prêtres, a permis de confirmer la présence d’une série déjà incomplète de l’Encyclopédie dans cette bibliothèque. Le catalogue élaboré en 1890 fournit nombre de renseignements sur cette collection (environ 1 600 livres) de la fin du xixe siècle et sur la pratique du don, précieuse aux yeux des bibliothécaires qui ont consigné le nom de chaque donateur. Les listes de dons faits au Collège ou aux Séminaires et le Catalogue de la Bibliothèque des Prêtres montrent ainsi que les bibliothèques religieuses et scolaires du xixe siècle se sont essentiellement constituées, à Rimouski du moins, à partir du principe de la circulation des ouvrages et du don entre particuliers, de particuliers à institutions et d’institution à institution. Les volumes du Centre Taché conservent les traces de cette pratique. Des marques de possession prennent la forme de mentions manuscrites, de signatures, d’étiquettes ou d’estampilles : certaines sont relativement récentes, d’autres remontent à l’Ancien Régime. Par ailleurs, plusieurs ouvrages cumulent les marques de provenance, complexifiant encore la tâche à qui voudrait retracer l’histoire de cette collection.
Malgré les difficultés financières et les remaniements nombreux et radicaux qui ont affecté et affectent encore toutes les congrégations religieuses, des collections continuent d’être alimentées. Grâce au soin apporté par leurs bibliothécaires et archivistes successifs depuis 1867 jusqu’à aujourd’hui (Archives du diocèse de Rimouski, Corporation des Archives du Séminaire de Rimouski, Bibliothèque et Archives des Soeurs du Saint-Rosaire), nous disposons de documents précieux qui témoignent de ce parcours et n’ont pas, nous en sommes convaincues, livré tous leurs trésors.
Parties annexes
Annexe
Le tableau suivant présente, à gauche, les caractéristiques du volume 11 de l’édition princeps telles qu’elles ont été consignées par David Adams dans son imposante Bibliographie des oeuvres de Denis Diderot, 1739-1900, publiée en 2000, à partir de l’exemplaire conservé à la John Rylands University Library of Manchester; à droite figurent nos propres observations. Nous avons indiqué en gras les différences de pagination que présente l’exemplaire conservé au Centre Taché par rapport à l’exemplaire de référence. Ces différences sont-elles suffisantes pour nous faire conclure que nous ne sommes pas en présence de la même édition? Probablement pas. En fait, l’examen des seuls exemplaires du Centre Taché mis en regard d’un seul exemplaire colligé par David Adams nous permet tout au plus de constater le caractère disparate des éditions de l’Ancien Régime.
Notes biographiques
Marie-Ange Croft est étudiante au doctorat et coordonnatrice du centre Joseph-Charles Taché. Elle termine actuellement une thèse intitulée Edme Boursault (1638-1701), de la farce à la fable sous la direction de Roxanne Roy (UQAR) et de Christian Biet (Paris-X Nanterre).
Catherine Broué est professeure à l’Université du Québec à Rimouski depuis 2004. Spécialiste de l’oeuvre du récollet Louis Hennepin (1640?-1705?), elle a publié aux éditions Anacharsis, sous le titre de Par-delà le Mississippi, une édition modernisée de sa Nouvelle Découverte (1697), ouvrage majeur pour l’histoire du livre et de la littérature. Traductrice de formation, elle a collaboré à plusieurs publications scientifiques dans le domaine de l’anthropologie et de la littérature.
Notes
-
[1]
Éditée entre 1751 et 1772, la première édition de l’Encyclopédie comprend 17 volumes de textes et 11 volumes de planches (sans compter les sept volumes du Supplément parus en 1776-1777). Textes : vol. I-VII, Paris, 1751-1757; vol. VIII-XVII, Neuchâtel, 1765; Planches : 12 vol., Paris, 1762-1772; Supplément : 4 vol., Paris-Amsterdam, 1776-1777; Table : 2 vol., Paris-Amsterdam, 1780. Voir David Adams, Bibliographie des oeuvres de Denis Diderot 1739-1900, Ferney-Voltaire, Centre international d’Étude du xviiie siècle, coll. « Publications du Centre international d’Étude du xviiie siècle », 2000, 2 vol., 463 et 478 p.
-
[2]
Jesus Martinez De Bujanda et Marcelle Richter (dir.), Index Librorum Prohibitorum, 1600-1966, Genève, Librairie Droz, 2002, 980 p.
-
[3]
Encyclopédie, ou dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers, par une société de gens de lettres, Neufchastel, Samuel Faulche & Compagnie, 1751-1765. Les exemplaires sont classés sous la cote « Fonds ancien – Centre J.-C. Taché de l’UQAR – Bibliothèque du Grand Séminaire de Rimouski – Sans cote ». Voir les notices et la description matérielle en annexe.
-
[4]
Claude La Charité, « De l’Institut littéraire au Séminaire de Rimouski : archéologie d’une bibliothèque. 1855-1892 », Revue de Bibliothèque et Archives nationales du Québec, no 1, p. 7-19.
-
[5]
La plupart des bibliothèques institutionnelles (Cégep de Rimouski, Université du Québec à Rimouski) trouvent ainsi leur origine dans ces fonds religieux.
-
[6]
Cérémonies et coutumes religieuses de tous les peuples du monde, représentées par des figures dessinées et gravées par Bernard Picard et autres habiles artistes : nouvelle édition enrichie de toutes les figures comprises dans l’ancienne Édition en sept volumes, et dans les quatre publiés par forme de supplément par une Société de Gens de Lettres, Paris, Laporte, 1783, t. 1, sans cote.
-
[7]
Mélanges religieux. Recueil périodique, vol. 4, Montréal, Bureau des Mélanges religieux, cote 202. M517. Sur cet exemplaire, la mention « [Collèg]e de [Ri]mouski » est partiellement cachée par une étiquette effacée au liquide correcteur.
-
[8]
Ce célèbre historien, auteur du Dictionnaire généalogique des familles canadiennes depuis la fondation de la colonie jusqu’à nos jours (1871), fut responsable de la paroisse de Saint-Germain-de-Rimouski entre 1850 et 1859.
-
[9]
Philippe Sylvain, Séminaire de Rimouski. Réfutation de la brochure : Le Collège de Rimouski : Qui l’a fondé? [1876], p. 3. Ce document se trouve au CEDAD, Fonds de Mgr Sylvain, A-78, art. 7. Selon Claude La Charité, qui s’appuie sur le recensement de 1851, Hector Crawley était un marchand rimouskois anglican d’origine irlandaise né en 1794 (« De l’Institut littéraire au Séminaire de Rimouski : archéologie d’une bibliothèque. 1855-1892 », Revue de Bibliothèque et Archives nationales du Québec, no 1, p. 14). La maison des Crawley était située au coin des rues Saint-Germain et Cathédrale (Noël Bélanger, Le Séminaire de Rimouski 1853-1900. Émergence, site en ligne à l’adresse suivante : http://www.seminairerimouski.com/documents/doc18531890.html#signet234, consulté le 22 mars 2013). Dans une notice biographique consacrée à Cyprien Tanguay, Noël Bélanger rapporte un témoignage de l’inspecteur Georges Tanguay (daté de 1859) qui corrobore les remarques de Philippe Sylvain : « Il y a à Rimouski [...] un Collège industriel, dont l’enseignement est, ni plus ni moins, celui d’une bonne école ordinaire. » (Noël Bélanger, « Tanguay, Cyprien », Dictionnaire biographique du Canada en ligne, http://www.biographi.ca/009004-119.01-f.php?id_nbr=7095, page consultée le 17 mars 2013).
-
[10]
Philippe Sylvain, Séminaire de Rimouski. Réfutation de la brochure : Le Collège de Rimouski : Qui l’a fondé? [1876], p. 9. Ce passage est raturé dans le manuscrit.
-
[11]
Alors vicaire à la paroisse Saint-Germain et président des commissaires d’école, Georges Potvin élargit, à partir de 1863, le programme d’études en vigueur depuis 1855 en introduisant graduellement de nouvelles matières, dont le latin (voir Noël Bélanger, « Tanguay, Cyprien », Dictionnaire biographique du Canada en ligne, http://www.biographi.ca/009004-119.01-f.php?id_nbr=7095, page consultée le 17 mars 2013).
-
[12]
« De concert avec les commissaires, il [Georges Potvin] demande à la Fabrique et obtient le 12 janvier 1862, pour y tenir les classes, la sacristie de la vieille église, avec l’autorisation de Mgr. De Tloa. Puis avec l’aide de Mr. Jos. Théophile Couillard, secrétaire-trésorier, Mr. Potvin s’empresse d’y faire les réparations convenables pour une salle d’Étude au premier étage et des classes dans les mansardes » (Philippe Sylvain, Séminaire de Rimouski. Réfutation de la brochure : Le Collège de Rimouski : Qui l’a fondé? [1876], p. 16 et 17). Après l’érection de la cathédrale, cette « troisième église » aura été transformée en école, puis en collège, puis en séminaire, puis en couvent, selon Gisèle Huot, Un rêve inouï… des milliers de jeunes, Sainte-Foy, Anne Sigier, 1991, p. 245.
-
[13]
Philippe Sylvain rapporte : « Or c’est sous l’impulsion du M. l’avocat Hudon qu’en juillet 1864, la corporation du Collège de Rimouski voulant que justice soit rendue à qui de droit déclare formellement que le collège fondé par le Rév. C. Tanguay a failli, et que la fondation du Collège actuel est due au Révd M. Georges Potvin; c’est ce que veut aussi le Révd M. Lahaye qui est regardé comme supérieur du Collège et enfin Sa Grandeur Mgr de Tloa qui dans ses correspondances dit toujours nouveau Collège de Rimouski. » (Philippe Sylvain, Séminaire de Rimouski. Réfutation de la brochure : Le Collège de Rimouski : Qui l’a fondé? [1876], p. 12).
-
[14]
Sylvain Gosselin et Nive Voisine (dir.), Le clergé de l’archidiocèse de Rimouski, Rimouski, Archevêché de Rimouski, 2004, p. 19. Dans une lettre pastorale datée du 13 juin 1867, Jean Langevin écrit : « On compte en ce moment dans l'institution 22 élèves au cours classique, 53 au cours commercial, industriel et agricole, et 47 dans l’école préparatoire. » (« Lettre pastorale en faveur du Collège de Rimouski le 13 juin 1867 », dans Mandements, lettres pastorales et circulaires de Mgr Jean P. F. L. Langevin, premier évêque de St-Germain de Rimouski, Rimouski, s. é., 1872, vol. 1, p. 23-24).
-
[15]
CEDAD, Fonds du Séminaire de Rimouski, cote 41B3. À notre connaissance, il ne subsiste de ce document qu’une copie partielle dactylographiée de l’original. C’est à cette copie que nous nous référons.
-
[16]
« Circulaire du 15 janvier 1882 », Mandements de Mgr Jean Langevin (1878-1887), Rimouski, Imprimerie de A. G. Dion, 1889, nouvelle série, no 53 : 3.
-
[17]
« Ce n’est qu’au moyen de privations réelles, d’une gêne incroyable que le procureur a pu jusqu’à présent soutenir l’établissement : encore est-il endetté. Les pensions sont extrêmement modiques, elles se payent en grande partie en effets, et assez mal; la maison n’est point terminée, elle est bien froide, et elle est déjà trop étroite pour les besoins. Que sera-ce quand le nombre des élèves aura doublé, qu'un Grand Séminaire y aura été ajouté, qu'il faudra trouver un local pour une bibliothèque, un cabinet de physique, des musées, etc.? » (Jean Langevin, « Lettre pastorale en faveur du Collège de Rimouski, le 13 juin 1867 », dans Mandements, lettres pastorales et circulaires de Mgr Jean P. F. L. Langevin, premier évêque de St-Germain de Rimouski, Rimouski, s. é., 1872, vol. 1, p. 24).
-
[18]
Monseigneur Jean Langevin revendiquera néanmoins, en 1882, la paternité de la transformation du Collège commercial et industriel en Collège classique : « C’était, à mon arrivée, un simple collège industriel, qui avait 75 élèves. Après en avoir fait un collège classique et l’avoir fait reconnaître comme tel par le Département de l’Instruction publique, je l’ai érigé en Séminaire diocésain le 4 Novembre 1870, et l’ai fait incorporer civilement, le 24 décembre suivant, par la Législature provinciale. […] Le Grand Séminaire était affilié à l’Université Laval le 14 janvier 1869 et le Petit Séminaire le 17 avril 1872 » (Jean Langevin, « Circulaire » du 15 janvier 1882 », dans Mandements de Mgr Jean Langevin (1878-1887), Rimouski, Imprimerie de A.G. Dion, 1889, nouvelle série, no 53 : 3, p. 1-2, cité par Gisèle Huot, Un rêve inouï… des milliers de jeunes, Sainte-Foy, Anne Sigier, 1991 p. 167, note 4). Le Séminaire a été érigé canoniquement en 1870 à même le collège de Rimouski (voir Sylvain Gosselin et Nive Voisine (dir.), Le clergé de l’archidiocèse de Rimouski, Rimouski, Archevêché de Rimouski, 2004, p. 19).
-
[19]
Gisèle Huot, Un rêve inouï… des milliers de jeunes, Sainte-Foy, Anne Sigier, 1991, p. 252-253.
-
[20]
En 1876, la bénédiction du Séminaire inaugurait un bâtiment encore inachevé (Noël Bélanger, Le Séminaire de Rimouski 1853-1900. Émergence, site en ligne à l’adresse suivante, consultée le 22 mars 2013 :
http://www.seminairerimouski.com/documents/doc18531890.html#signet234).
-
[21]
Le 5 avril 1881, le nouveau bâtiment est détruit par les flammes. Les élèves sont renvoyés dans leur famille ou logés dans des familles des environs, tandis que le Grand Séminaire et les prêtres sont accueillis à l’évêché. Les objets qui ont pu être récupérés sont entreposés provisoirement au couvent des religieuses de la Congrégation de Notre-Dame (Gisèle Huot, Un rêve inouï… des milliers de jeunes, Sainte-Foy, Anne Sigier, 1991, p. 447). Les données manquent pour prendre la mesure exacte des pertes subies lors de cet incendie, mais Jean Langevin, dans une « Lettre pastorale » en date du 5 avril 1881 écrivait : « Le séminaire lui-même a perdu des musées précieux, des bibliothèques entières, des instruments de physique, beaucoup de ménage, tout le mobilier des classes, etc. » (Jean Langevin, « Lettre pastorale du 5 avril 1881 », cité dans Noël Bélanger, Le Séminaire de Rimouski 1853-1900. Émergence, site en ligne à l’adresse suivante, consultée le 22 mars 2013 :
http://www.seminairerimouski.com/documents/doc18531890.html#signet234).
-
[22]
« Après le désastreux incendie d’avril 1881, le personnel du séminaire réoccupa l’ancienne église de Rimouski où avaient vécu les générations de 1863 à 1886. C’était, après l’épreuve, le retour aux pénibles jours du début. Les murs de la vieille église ne s’étaient pas dilatés et, déjà, en 1876, elle ne pouvait pas contenir toutes les classes dont quelques-unes durent être aménagées dans la grange et au-dessus de l’écurie situées en face » (Numéro-souvenir de la Vie Écolière, Jubilé d'argent, Rimouski, 1er juin 1936, p. 45).
-
[23]
« Origine de la Congrégation », site des Soeurs du Saint-Rosaire, disponible à l’adresse suivante : http://www.soeursdusaintrosaire.org/accueil.html, page consultée le 13 mars 2013.
-
[24]
Les Soeurs de la Congrégation vendent à l’évêque, le 4 juin 1882, l’édifice qui devait leur servir de pensionnat, pour la somme de 20 000 $. Ce bâtiment abritera le troisième séminaire pendant 23 ans (Noël Bélanger, Le Séminaire de Rimouski 1853-1900. Émergence, à l’adresse suivante, consultée le 22 mars 2013 : http://www.seminairerimouski.com/documents/doc18531890.html#signet234).
-
[25]
Plusieurs livres de la collection du Grand Séminaire conservent la mention manuscrite et datée (principalement entre 1859 et 1863) de Georges Potvin (par exemple, le Traité du gouvernement spirituel et temporel des paroisses [Fonds ancien – BQT3306 T766]), ou un ex-dono, presque toujours le même : « Don du rév. Georges Potvin, ancien directeur du Séminaire de Rimouski » (ex. : Règles de conduite pour les curez tirées de S. Jean Chrysostome [Fonds ancien- BQT 2919 J43r]).
-
[26]
Une étude graphologique poussée permettrait de confirmer ou d’infirmer cette hypothèse, plausible si l’on considère que Jean Langevin s’est impliqué dans la gestion de ces institutions : il a été deux fois directeur du Séminaire (1867-1882 et 1883-1885) et y a enseigné la théologie (1867-1890) et le droit canonique (1886-1890) (Sylvain Gosselin et Nive Voisine (dir.), Le clergé de l’archidiocèse de Rimouski, Rimouski, Archevêché de Rimouski, 2004, p. 19).
-
[27]
Cette lettre, datée du 29 avril 1900 en provenance de Sainte-Hélène et écrite par le prêtre B. C. Guy, se trouve dans le dossier « Bibliothèque » de l’évêché de Rimouski.
-
[28]
Depuis quelques années, madame Guylaine Rioux, comptable et responsable du CEDAD, a entrepris de cataloguer et de classer les archives jusqu’ici non répertoriées.
-
[29]
Catalogue de la bibliothèque des élèves du Petit Séminaire de Rimouski, Rimouski, Imprimerie générale S. Vachon, CEDAD.
-
[30]
Le Catalogue des livres de la Bibliothèque des Prêtres. Séminaire de Rimouski, non daté, cote 52B4, répertorie 1 594 volumes. Ce catalogue est vraisemblablement antérieur au Catalogue de la Bibliothèque des Prêtres dressé en 1890 par le père J-A. Lavoie, prêtre bibliothécaire, en raison des corrections apportées aux cotes de certains volumes dans le catalogue non daté, qui apparaissent mises au propre dans le catalogue daté.
-
[31]
Jean-Cléophas Cloutier, Louis Roy dit Desjardins et Georges Potvin sont morts en 1887, tandis que Louis-Théodore Bernard et Edmond Bonneau meurent l’année suivante. La plupart de ces donateurs n’ont pas laissé d’ex-libris dans les volumes qu’ils ont légués. Un tableau se trouvant à la fin de l’article compile les noms et le nombre de volumes donnés à la bibliothèque des prêtres.
-
[32]
Se retrouvent dans ce registre les documents suivants : Dons faits au Collège Commercial & Industriel de Rimouski de 1862 à 1867 au Séminaire Saint-Germain de Rimouski en 1867 et Contributions des paroisses du diocèse à l’oeuvre des quinze sous de 1869 à 1875 et Souscriptions pour les portes & fenêtres du Nouveau Séminaire & collectes par le Rév. Charles Guay & Dons faits à la bibliothèque & dons pour la chapelle & pour les Instruments de musique & pour la Récréation des élèves (remis aux archives du Séminaire de Rimouski par le chanoine Léo Bérubé, 2 nov. 1970), SEM (Étagère – 5e tablette à droite, 2e à gauche); Grand livre de comptes – Séminaire 1867 et suiv. Étagère SEM.
-
[33]
Noël Bélanger, qui reconstitue les différentes étapes de l’histoire du séminaire, écrivait à ce propos qu’en 1864, « le collège de Rimouski peut dispenser la formation théologique. Cela signifie que le Grand Séminaire, lieu de formation des futurs prêtres, est logé dans le même édifice qui abrite le collège-séminaire. La cohabitation se continue jusqu'en 1943, alors que le Grand Séminaire emménage dans ses propres locaux. » (Noël Bélanger, Le Séminaire de Rimouski 1853-1900. Émergence, site en ligne à l’adresse suivante : http://www.seminairerimouski.com/belanger.html). Un mandement daté du 4 novembre 1870 le confirme : « Nous nous sommes appliqués […] à augmenter peu-à-peu, autant que nos faibles ressources l’ont permis, les bibliothèques et les musées; enfin à éteindre, avec l’aide généreuse du gouvernement, du clergé et du peuple, les dettes qu’on avait dû inévitablement contracter pour commencer cet établissement, et l’installer dans la bâtisse où il est temporairement ouvert » (Jean Langevin, « Mandement du 4 novembre 1870 », CEDAD, étagère SEM).
-
[34]
Voir en annexe un tableau compilant quelques-uns des donateurs les plus importants pour les Petit et Grand Séminaires.
-
[35]
Nadeau, Duguay, Hébert, et Lahaye, qui figurent parmi les donateurs, étant décédés respectivement en 1869, 1870, 1871 et 1873, nous pouvons supposer que cette liste a été établie au milieu des années 1870, au moment de la construction du Petit Séminaire, ce que corrobore d’ailleurs le relevé des « contributions des paroisses du diocèse à l’oeuvre des quinze sous de 1869 à 1875 » établi dans ce même registre.
-
[36]
CEDAD, Fonds Séminaire de Rimouski, cote 41B3.
-
[37]
Rappelons la présence de quelques livres ayant appartenu au Collège de Rimouski ou à la bibliothèque des prêtres dans le fonds ancien conservé chez les Soeurs du Saint-Rosaire.
-
[38]
L’ouvrage apparaît sous la mention « 4 Cérémonies religieuses » dans l’Inventaire de l’Actif et du passif du Collège de St-Germain de Rimouski, août 1867, p. 9, disponible au CEDAD.
-
[39]
« Le samedi 6 mai 1950, vers 18 heures, un feu se déclare dans une pile de bois de sciage au moulin de la société Price Brothers, au bord de la rivière Rimouski. Des bourrasques de 80 km/h dispersent rapidement l’incendie. Toute la nuit, le feu réduit en cendres des maisons, des commerces et consume plusieurs édifices publics. L’incendie détruit environ 230 immeubles, 2 365 personnes se retrouvent sans logis. » (« Incendie à Rimouski », Archives de Radio Canada en ligne, 8 mai 1950, disponible à l’adresse suivante : http://archives.radio-canada.ca/emissions/1020/, consultée le 22 février 2013).
-
[40]
La bibliothèque actuelle des Ursulines, de proportions modestes, ne comprend que 3 500 volumes – une bonne part de la collection des Ursulines a été récemment élaguée : certains livres ont été donnés à divers organismes, dont Culture en Partage, d’autres confiés aux Soeurs du Saint-Rosaire (communication personnelle de Thérèse Bart, archiviste de la congrégation des Soeurs de Notre-Dame du Saint-Rosaire, 5 mars 2013) – et leurs archives comme leur collection de livres anciens sont conservées au Monastère des Ursulines de Québec. Par ailleurs, la collection des livres anciens des Ursulines de Rimouski, conservée à Québec, ne comprend aucun ouvrage portant un ex-libris d’une autre institution religieuse (communication personnelle de Jeanne D’Arc Boissonneault, archiviste, Maison provinciale de Québec, 27 février 2013). Quant à la bibliothèque de la congrégation des Frères du Sacré-Coeur, constituée d’abord à partir des collections personnelles de chaque frère mais enrichie de nombreux ouvrages pour les besoins de l’enseignement, elle est aujourd’hui démembrée : de nombreux livres ont été vendus, jetés, donnés ou transférés. Il reste actuellement au couvent de Rimouski environ 20 000 volumes, essentiellement d’ordre religieux, d’après Lionel Gagnon, archiviste de la communauté des Frères du Sacré-Coeur de Rimouski, communication personnelle du 5 mars 2013.
-
[41]
Encyclopédie : ou, Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers, par une société de gens de lettres / mis en ordre et publié par M. Diderot et quant à la partie mathématique, par M. d'Alembert, Paris, Briasson et autres, 17 vol., 1751-1765. Cette série est conservée au Centre de conservation des livres anciens de BAnQ sous la cote RES/BB/47.
-
[42]
La Bibliothèque de la Compagnie de Jésus du Collège Jean-de-Brébeuf comprend environ 5 000 ouvrages anciens, parmi lesquels se trouvent une centaine de livres qui ont fait partie de la première bibliothèque de Nouvelle-France fondée à Québec par les Jésuites en 1635 (« Un présent pour le futur, Bibliothèque de la Compagnie de Jésus, Historique », disponible en ligne à l’adresse suivante : http://www.brebeuf.qc.ca/historique, page consultée le 26 février 2013). Cette bibliothèque possède 32 des 35 volumes de l’édition princeps Encyclopédie, ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers, par une Société de gens de lettres, Paris, Briasson, 1751-1780. Dans les volumes, en marge des ex-libris de la Compagnie de Jésus (et le plus souvent au verso du plat supérieur), se retrouve l’estampille « ENFER ».
-
[43]
La bibliothèque du séminaire de Saint-Hyacinthe possède deux séries incomplètes de la première édition de l’Encyclopédie (Encyclopédie ou dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers, par une société de gens de lettres, Paris, Le Breton, 34 vol.; Encyclopédie, ou dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers, par une société de gens de lettres, Paris, Le Breton, 16 vol.) : ces livres sont tous conservés sous la cote AE 25 D52E51. Certains de ces volumes arborent l’ancienne cote « ENFER ».
-
[44]
L’Université Laval possède plusieurs éditions de l’Encyclopédie, dont une série complète de l’édition de 1751 (Bibliothèque des sciences humaines et sociales, Thèses et livres rares, cote AE 25 E53 1751). On retrouve aussi dans ces volumes qui appartenaient autrefois au collège Sainte-Anne de La Pocatière l’ancienne cote « ENFER ».
-
[45]
Encyclopédie : ou, Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers, par une société de gens de lettres / mis en ordre et publié par M. Diderot et quant à la partie mathématique, par M. d'Alembert, Paris, Briasson et autres, 17 vol., 1751-1765. Cette série est conservée dans la section Livres rares et collections spéciales sous la cote Mono CS 32.1-60 cm (R) (AE 25 E646 1751 -1765 Uʹ Livre rare.)
-
[46]
Encyclopédie : ou, Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers, par une société de gens de lettres / mis en ordre et publié par M. Diderot et quant à la partie mathématique, par M. d'Alembert, Paris, Briasson et autres, 17 vol., 1751-1765. La série est conservée sous la cote AE 25 E56 1751-1780 pour les planches v. 1-11 et AE 25 E56 1751-1780 pour les volumes 1-17.
-
[47]
Ainsi dès 1785, une subvention du gouverneur Haldimand permettait de constituer la collection de la Bibliothèque de Québec, comprenant 1 815 livres, parmi lesquels figuraient 35 volumes de l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert (Pierre-Georges Roy, À travers les Mémoires de Philippe Aubert de Gaspé, Montréal, G. Ducharme, 1943, p. 188 – référence aimablement communiquée par Claude La Charité).
-
[48]
La liste des donateurs présentée ici respecte l’ordre dans lequel ils apparaissent dans le registre.
-
[49]
Cyprien Tanguay, « Hébert, François-Octave », Répertoire général du clergé canadien, Montréal, Eusèbe Senécal et fils, 1893, p. 253.
-
[50]
Cyprien Tanguay, « Nadeau, Gabriel », Répertoire général du clergé canadien, Montréal, Eusèbe Senécal et fils, 1893, p. 222.
-
[51]
Cyprien Tanguay, « Lepage, Jean-Josué », Répertoire général du clergé canadien, Montréal, Eusèbe Senécal et fils, 1893, p. 385.
-
[52]
Cyprien Tanguay, « Lahaye, Pierre-Léon », Répertoire général du clergé canadien, Montréal, Eusèbe Senécal et fils, 1893, p. 267.
-
[53]
Cyprien Tanguay, « Baillargé, Jean-François-Xavier », Répertoire général du clergé canadien, Montréal, Eusèbe Senécal et fils, 1893, p. 190.
-
[54]
Cyprien Tanguay, « Beaulieu, Thomas-Eugène », Répertoire général du clergé canadien, Montréal, Eusèbe Senécal et fils, 1893, p. 312; J.-B.-A. Allaire, « Beaulieu, Thomas-Eugène », Dictionnaire biographique du clergé canadien-français, St-Hyacinthe, La Tribune, 1908, p. 35.
-
[55]
Christina Cameron, « Famille Baillargé », Canadian Encyclopedia, disponible en ligne à l’adresse suivante : http://www.thecanadianencyclopedia.com/articles/fr/famille-baillairge, consultée le 19 mars 2013 et Christina Cameron, « Baillargé, Charles », Dictionnaire biographique du Canada en ligne, http://biographi.ca/009004-119.01-f.php?id_nbr=6534, page consultée le 22 mars 2013.
-
[56]
Cyprien Tanguay, « Dugay, Moïse », Répertoire général du clergé canadien, Montréal, Eusèbe Senécal et fils, 1893, p. 254.
-
[57]
Nive Voisine, « Taschereau, Elzéar-Alexandre », Dictionnaire biographique du Canada en ligne, http://www.biographi.ca/009004-119.01-f.php?id_nbr=6455, consultée le 22 mars 2013.
-
[58]
À notre connaissance, la présence d’une bibliothèque paroissiale à Rimouski au XIXe siècle n’a pas encore été documentée. L’Année évangélique ou Homélies sur les évangiles de dimanches et fêtes de l’année de Lambert (Avignon, A. Chambau et fils, 1825, cote BQT 2991 L222a v.2) conservé au Centre Taché présente un ex-libris sous forme d’étiquette de la bibliothèque paroissiale de Saint-Roch (« Paroisse Saint-Roch. Bibliothèque paroissiale »), tandis que l’Histoire populaire du Canada ou entretiens de Madame Genest à ses petits-enfants de Hubert Larue (Québec, Blumhart, 1875, cote F5052.2 L336h) et les Réponses courtes et familières aux objections les plus répandues contre la religion de Ségur (Paris, Tolra et Haton, 1864, cote BQT221 S456r ) contiennent respectivement un ex-libris sous forme d’étiquette et un ex-libris manuscrit d’une bibliothèque paroissiale rimouskoise (« Bibliothèque paroissiale de St-Germain de Rimouski » et « Bibliothèque Paroissiale de Rimouski N°XXIX »).
-
[59]
Cyprien Tanguay, « Gauvreau, Antoine-Adolphe », Répertoire général du clergé canadien, Montréal, Eusèbe Senécal et fils, 1893, p. 356.
-
[60]
Jean Hamelin et Pierre Poulin, « Chauveau, Pierre-Joseph-Olivier », Dictionnaire biographique du Canada en ligne, http://www.biographi.ca/009004-119.01-f.php?&id_nbr=5432, page consultée le 22 mars 2013.
-
[61]
Les informations consignées dans le tableau précédent ne sont pas répétées ici.
-
[62]
Cyprien Tanguay, « Bernard, Louis-Théodore », Répertoire général du clergé canadien, Montréal, Eusèbe Senécal et fils, 1893, p. 235.
-
[63]
Cyprien Tanguay, « Langevin, Jean-Pierre-François-Laforce », Répertoire général du clergé canadien, Montréal, Eusèbe Senécal et fils, 1893, p. 250.
-
[64]
Cyprien Tanguay, « Pouliot, Paschal », Répertoire général du clergé canadien, Montréal, Eusèbe Senécal et fils, 1893, p. 205.
-
[65]
Parmi les institutions religieuses qui ont fait des donations, on retrouve l’archevêché de Québec, le Grand Séminaire de Québec, le Séminaire de Québec, le Collège de Sainte-Anne-de-la-Pocatière, Les enfants de Marie de Saint-Roch, Messieurs de Saint-Sulpice, l’évêché de Montréal et les Sœurs de la Charité.
-
[66]
Les livres dont la cote se situe entre 1078 et 1152 ont presque tous appartenu à Edmond Langevin, ceux compris entre 1215 et 1348 sont ceux de monseigneur Jean Langevin. Enfin, les ouvrages numérotés entre 1359 à 1594 sont ceux de Monseigneur Blais (1842-1919), successeur de Jean Langevin en 1891.
-
[67]
La seule exception à cette règle est un volume qui fut donné par Octave Perron, mort en 1880. Il apparaît à la cote 794 du catalogue. Il demeure toutefois possible que le bibliothécaire se soit basé sur une marque de possession.
-
[68]
François de La Mothe le Vayer, Oeuvres, Paris, Augustin Courbé, 1662, 2 tomes, cote Fonds ancien – Centre Joseph-Charles Taché – Grand Séminaire de Rimouski – Sans cote.
-
[69]
Sebastiano Ammiani, Christiana institutio virtutum et vitiorum, Paris, Florent Lambert, 1650, cote Fonds ancien – Centre Joseph-Charles Taché – Grand Séminaire de Rimouski - BQT 1718 S443c.
-
[70]
Code des Curés, ou Nouveau Recueil des Règlements concernant les Dixmes, les Portions congruës; les Fonctions, Droits, Honneurs, Exemptions & Privileges des Curés, Vicaires perpetuels, Vicaires amovibles & autres Beneficiers, & la Juridiction, Paris, Chez Prault père, Imprimeur des Fermes & Droits du Roi, 1736, cote Fonds ancien – Centre J.-C. Taché de l’UQAR – Bibliothèque du Grand Séminaire de Rimouski – BQV200.451-70 C669 v.1; BQV200.451-70 C669 v.2
-
[71]
Claude Fleury, Institution au droit ecclésiastique, Paris, Chez Jean-Thomas Herissant, 1753, 2 tomes, cote Fonds ancien – Centre J.-C. Taché de l’UQAR – Bibliothèque du Grand Séminaire de Rimouski – BQV193 F618i v. 1; BQV193 F618i v. 2.
-
[72]
Dans le catalogue, les titres mentionnés présentent les cotes suivantes : Les Oeuvres de La Mothe Le Vayer, cotes 856-857; le Christiana institutio virtutum et vitiorum, 611; Le code des curés, cote 504-505; Institution au droit ecclésiastique, cote 502-503. Ce dernier ouvrage comprend un ex-libris manuscrit de L. T. Bernard. Veuillez donner le nom complet, si possible.
-
[73]
Francisco de Jesús María, Collegii Salmanticensis FF.Discalceatorum B. Mariae de Monte Carmeli Primativae Observantiae, cursus theologiae moralis, Venise, Nicolò Pezzana, 1750, 3 tomes, cote Fonds ancien – Centre J.-C. Taché de l’UQAR – Grand Séminaire de Rimouski – sans cote.
Bibliographie
- David Adams, Bibliographie des oeuvres de Denis Diderot 1739-1900, Ferney-Voltaire, Centre international d’Étude du xviiie siècle, coll. « Publications du Centre international d’Étude du xviiie siècle », 2000, 2 vol.
- J.-B.-A. Allaire, Dictionnaire biographique du clergé canadien-français, St-Hyacinthe, La Tribune, 1908.
- Sebastiano Ammiani, Christiana institutio virtutum et vitiorum, Paris, Florent Lambert, 1650, cote Fonds ancien – Centre Joseph-Charles Taché – Grand Séminaire de Rimouski - BQT 1718 S443c.
- Noël Bélanger, Le Séminaire de Rimouski 1853-1900. Émergence, site en ligne à http://www.seminairerimouski.com/documents/doc18531890.html#signet234, consulté le 22 mars 2013.
- Noël Bélanger, « Tanguay, Cyprien », Dictionnaire biographique du Canada en ligne, http://www.biographi.ca/009004-119.01-f.php?id_nbr=7095, page consultée le 17 mars 2013.
- Johanne Biron, « Un présent pour le futur, Bibliothèque de la Compagnie de Jésus, Historique », 2011, site du collège Jean-de-Brébeuf, http://www.brebeuf.qc.ca/historique, page consultée le 26 février 2013.
- Christina Cameron, « Baillargé, Charles », Dictionnaire biographique du Canada en ligne, http://biographi.ca/009004-119.01-f.php?id_nbr=6534, page consultée le 22 mars 2013.
- Catalogue de la bibliothèque des élèves du Petit Séminaire de Rimouski, Rimouski, Imprimerie générale S. Vachon, Archives du CEDAD, Fonds Séminaire de Rimouski, étagère SEM.
- Catalogue des livres de la Bibliothèque des Prêtres. Séminaire de Rimouski, Archives du CEDAD, non daté, cote 52B4.
- Cérémonies et coutumes religieuses de tous les peuples du monde, représentées par des figures dessinées et gravées par Bernard Picard et autres habiles artistes : nouvelle édition enrichie de toutes les figures comprises dans l’ancienne Édition en sept volumes, et dans les quatre publiés par forme de supplément par une Société de Gens de Lettres, Paris, Laporte, 1783, t. 1, sans cote.
- Code des Curés, ou Nouveau Recueil des Règlements concernant les Dixmes, les Portions congruës; les Fonctions, Droits, Honneurs, Exemptions & Privileges des Curés, Vicaires perpetuels, Vicaires amovibles & autres Beneficiers, & la Juridiction, Paris, Chez Prault père, Imprimeur des Fermes & Droits du Roi, 1736, cote Fonds ancien – Centre J.-C. Taché de l’UQAR – Bibliothèque du Grand Séminaire de Rimouski – BQV200.451-70 C669 v.1; BQV200.451-70 C669 v.2.
- Jesus Martinez De Bujanda et Marcelle Richter (dir.), Index Librorum Prohibitorum, 1600-1966, Genève, Librairie Droz, 2002, 980 p.
- Denis Diderot et Jean Le Rond D’Alembert, Encyclopédie : ou, Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers, par une société de gens de lettres / mis en ordre et publié par M. Diderot et quant à la partie mathématique, par M. d'Alembert, Paris, Briasson et autres, 17 vol., 1751-1765.
- Dons faits au Collège Commercial & Industriel de Rimouski de 1862 à 1867 au Séminaire Saint-Germain de Rimouski en 1867 et Contributions des paroisses du diocèse à l’oeuvre des quinze sous de 1869 à 1875 et Souscriptions pour les portes & fenêtres du Nouveau Séminaire & collectes par le Rév. Charles Guay & Dons faits à la bibliothèque & dons pour la chapelle & pour les Instruments de musique & pour la Récréation des élèves (remis aux archives du Séminaire de Rimouski par le chanoine Léo Bérubé, 2 nov. 1970), Archives du CEDAD, Fonds Séminaire de Rimouski, étagère SEM (5e tablette à droite, 2e à gauche).
- Claude Fleury, Institution au droit ecclésiastique, Paris, Chez Jean-Thomas Herissant, 1753, 2 tomes, cote Fonds ancien – Centre J.-C. Taché de l’UQAR – Bibliothèque du Grand Séminaire de Rimouski – BQV193 F618i v. 1; BQV193 F618i v. 2.
- Jesús María de Francisco, Collegii Salmanticensis FF.Discalceatorum B. Mariae de Monte Carmeli Primativae Observantiae, cursus theologiae moralis, Venise, Nicolò Pezzana, 1750, 3 tomes, cote Fonds ancien – Centre J.-C. Taché de l’UQAR – Grand Séminaire de Rimouski – sans cote.
- Sylvain Gosselin et Nive Voisine (dir.), Le clergé de l’archidiocèse de Rimouski, Rimouski, Archevêché de Rimouski, 2004, 571 p.
- Grand livre de comptes – Séminaire 1867 et suiv. Archives du CEDAD, Fonds Séminaire de Rimouski, étagère SEM.
- B.-C. Guy, Lettre du 29 avril 1900 de Sainte-Hélène, Archives de l’évêché de Rimouski, dossier « Bibliothèque ».
- Jean Hamelin et Pierre Poulin, « Chauveau, Pierre-Joseph-Olivier », Dictionnaire biographique du Canada en ligne, http://www.biographi.ca/009004-119.01-f.php?&id_nbr=5432, page consultée le 22 mars 2013.
- Gisèle Huot, Un rêve inouï… des milliers de jeunes, Sainte-Foy, Anne Sigier, 1991.
- Inventaire de l’Actif et du passif du Collège de St-Germain de Rimouski, août 1867, Archives du CEDAD, Fonds Séminaire de Rimouski, cote 41B3.
- Claude La Charité, « De l’Institut littéraire au Séminaire de Rimouski : archéologie d’une bibliothèque. 1855-1892 », Revue de Bibliothèque et Archives nationales du Québec, no 1, p. 6-19.
- Avignon Lambert, L’Année évangélique ou Homélies sur les évangiles de dimanches et fêtes de l’année, A. Chambau et fils, 1825, cote Fonds ancien – Centre J.-C. Taché de l’UQAR – Bibliothèque du Grand Séminaire de Rimouski, BQT 2991 L222a v.2.
- Jean Langevin, « Mandement du 4 novembre 1870 », Archives du CEDAD, Fonds Séminaire de Rimouski, étagère SEM.
- Jean Langevin, « Lettre pastorale en faveur du Collège de Rimouski le 13 juin 1867 », dans Mandements, lettres pastorales et circulaires de Mgr Jean P. F. L. Langevin, premier évêque de St-Germain de Rimouski, Rimouski, s. é., 1872, vol. 1, p. 23-24.
- Jean Langevin, « Circulaire » du 15 janvier 1882 », dans Mandements de Mgr Jean Langevin (1878-1887), Rimouski, Imprimerie de A.G. Dion, 1889, nouvelle série, no 53.
- François de La Mothe le Vayer, Oeuvres, Paris, Augustin Courbé, 1662, 2 tomes, cote Fonds ancien – Centre Joseph-Charles Taché – Grand Séminaire de Rimouski – sans cote.
- Hubert Larue, L’Histoire populaire du Canada ou entretiens de Madame Genest à ses petits-enfants, Québec, Blumhart, 1875, cote Fonds ancien – Centre J.-C. Taché de l’UQAR – Bibliothèque du Grand Séminaire de Rimouski – F5052.2 L336h.
- J.-A. Lavoie, Catalogue de la Bibliothèque des Prêtres dressé en 1890 par le père J-A. Lavoie, prêtre bibliothécaire, 1890, Archives du CEDAD, Fonds Séminaire de Rimouski, étagère SEM.
- Roland Lelièvre, « Incendie à Rimouski », Archives de Radio Canada en ligne, 8 mai 1950, disponible à l’adresse suivante : http://archives.radio-canada.ca/emissions/1020/, consultée le 22 février 2013.
- Mélanges religieux. Recueil périodique, vol. 4, Montréal, Bureau des Mélanges religieux, cote 202. M517.
- Pierre-Georges Roy, À travers les Mémoires de Philippe Aubert de Gaspé, Montréal, G. Ducharme, 1943.
- Ségur, Réponses courtes et familières aux objections les plus répandues contre la religion, Paris, Tolra et Haton, 1864, cote Fonds ancien – Centre J.-C. Taché de l’UQAR – Bibliothèque du Grand Séminaire de Rimouski – BQT221 S456r.
- Soeurs du Saint-Rosaire, « Origine de la Congrégation », site disponible à l’adresse suivante : http://www.soeursdusaintrosaire.org/accueil.html, consulté le 13 mars 2013.
- Philippe Sylvain, Séminaire de Rimouski. Réfutation de la brochure : Le Collège de Rimouski : Qui l’a fondé? [1876], Archives du CEDAD, Fonds Séminaire de Rimouski, étagère SEM.
- Cyprien Tanguay, Répertoire général du clergé canadien, par ordre chronologique depuis la fondation de la colonie jusqu'à nos jours, Montréal, Eusèbe Senécal et fils, 1893.
- Nive Voisine, « Taschereau, Elzéar-Alexandre », Dictionnaire biographique du Canada en ligne, http://www.biographi.ca/009004-119.01-f.php?id_nbr=6455, consulté le 22 mars 2013.