EN :

Early modern British “scientific” instruments, including precision timekeepers, are often represented as static, pristine, and self-contained in 18th-century depictions and in many modern museum displays. In reality, they were almost constantly in physical flux. Movement and changing and challenging environmental conditions frequently impaired their usage and maintenance, especially at sea and on expeditions of “science” and exploration. As a result, individuals’ experiences with mending and adapting instruments greatly defined the culture of technology and its use as well as later efforts at standardization.

FR :

On représente souvent les instruments scientifiques du 18e siècle, y compris les chronomètres de précision, comme des objets statiques, à l’état neuf et complets en eux-mêmes dans les descriptions des débuts de l’époque moderne et dans de nombreuses expositions muséales d’aujourd’hui. En réalité, ces instruments se trouvaient presque constamment soumis à des courants physiques. Le mouvement et les conditions environnementales difficiles et changeantes perturbaient souvent leur utilisation et leur entretien, en particulier en mer et lors d’expéditions scientifiques et d’exploration. Ce sont donc les expériences individuelles de réparation et d’adaptation des instruments qui ont grandement contribué à définir la culture de la technologie.

EN :

This paper examines the movement of trade cards in 18th-century consumer and collecting cultures. These unique graphic advertisements supported socio-economic relationships for a limited period in the history of consumption and became sought-after graphic commodities. I consider the ways in which trade cards traversed public commercial centres and private domestic spaces as mobile advertisements, personalized bills, and miniature artworks accruing new meanings and uses as they passed through space and time. The paper complicates the traditional categorization of trade cards as “ephemera.” It suggests that trade cards, rather than functioning as throwaway fragments of promotional culture, circulated within commercial society and collecting circles as valued tokens of private economic exchanges and rarefied objects.

FR :

Cet article examine le mouvement de cartes commerciales au 18e siècle des consommateurs et des cultures de gestion collective. Ces annonces uniques graphiques pris en charge socio-économiques des relations pour une période limitée dans l’histoire de la consommation et est devenu prisé des produits graphiques. Je considère que la manière dont les cartes commerciales traversés publics des centres commerciaux et privés d'espaces intérieurs comme des publicités mobiles, des factures personnalisées, et les œuvres miniatures provenant de nouvelles significations et les utilisations comme ils passaient à travers l’espace et le temps. Le document complique la catégorisation traditionnelle des cartes commerciales comme “éphémères”. Il suggère que les cartes commerciales, plutôt que de fonctionner comme des fragments de la culture jetables promotionnel, diffusés au sein de la société commerciale et la collecte de cercles en tant que valeur des jetons de privés échanges économiques et que les objets raréfiés.

EN :

In the 18th century, the museum experience in Germany was largely a theoretical enterprise. Despite efforts to initiate the museum as a civic institution, the majority of collections in Germanophone Europe remained in private ownership until much later in the century, secluded from public view and difficult to access in conventional terms. Visitation to collections was consequently limited to the initiated (and invited) few, who often travelled great distances to view displayed objects and who then communicated their knowledge of exhibits to others in a series of aesthetic writings. This article examines the intense interaction of print culture and collecting practices in 18th-century Germany by focusing specifically on the vital interconnection existing between discursivity and the physical object. It explores the general nature of this relationship, while also illustrating the impact it had on the nascent public practice of collecting in Germany. It regards the promulgation of collecting within this context primarily as a textual strategy, rather than as a factual reality, and evaluates the role reading played in promoting the acquisition and collection of material culture to a post-Enlightenment general public.

FR :

Au 18e siècle, la manière dont on concevait les musées en Allemagne relevait en grande partie de la théorie. En dépit d’efforts pour faire du musée une institution civique, la plupart des collections en Europe germanophone sont demeurées dans un cadre privé jusque bien plus tard dans ce siècle, cachées aux yeux du public et difficiles d’accès en termes conventionnels. La visite des collections était par conséquent réservée aux rares initiés (et invités), qui se déplaçaient souvent sur de grandes distances pour voir les objets exposés et qui ensuite faisaient part de leurs connaissances de ces expositions à d’autres, dans des séries d’écrits esthétiques. Cet article examine l’intense interaction entre la culture imprimée et les pratiques de collectionnement dans l’Allemagne du 18e siècle, en se concentrant plus particulièrement sur l’interconnexion vitale entre la discursivité et l’objet concret. Il explore la nature générale de cette relation, tout en illustrant également l’impact que celle-ci a eu sur les pratiques émergentes de collectionnement en Allemagne. Il considère la promulgation du collectionnement dans ce contexte comme étant avant tout une stratégie textuelle, plutôt qu’une réalité factuelle, et évalue attentivement le rôle qu’a joué la lecture dans la promotion de l’acquisition et de la collection de culture matérielle auprès du grand public, postérieurement à l’époque des Lumières.

EN :

The 19th-century American parlour was the focus for social and economic signifiers for the emerging middle class. The evolving use of the parlour within the domestic interior, industrialization, and its impact on the role of middle-class women, coupled with design reform, created the ideal conditions for the acceptance of the patent folding chair into the American home. Patent folding chairs were placed at the centre of the home, valued for their functional and innovative design. Companies such as the New Haven Folding Chair Company of New Haven, Connecticut, E. W. Vaill Chair Company of Worcester, Massachusetts, and the Luburg Manufacturing Company of Philadelphia, Pennsylvania, created an endless diversity of patent folding and rocking chairs for the middle-class consumer. Adaptable, mobile, and functional, these chairs allowed a variety of postures to suit the consumer. As the market for patent folding chairs weakened, manufacturers found innovative ways to create new products for the middle class.

FR :

Au 19e siècle, le salon américain était le lieu central des signifiants sociaux et économiques de la classe moyenne en émergence. L’évolution de l’usage du salon au sein de l’intérieur domestique, l’industrialisation et son impact sur le rôle des femmes de la classe moyenne, couplés à la réforme du design, créèrent les conditions idéales pour que la chaise pliante industrielle soit acceptée dans les foyers américains. Ces chaises pliantes prenaient place au centre du foyer, et elles étaient prisées pour leur design novateur et fonctionnel. Des manufactures telles que la Folding Chair Company de New Haven, Connecticut, la E.  W. Vaill Chair Company de Worcester, Massachusetts, et la Luburg Manufacturing Company de Philadelphie, en Pennsylvanie, créèrent une infinité de modèles de chaises pliantes et à bascule pour les consommateurs de la classe moyenne. Adaptables, mobiles et fonctionnelles, ces chaises permettaient au consommateur de prendre diverses postures. Au moment où le marché de ces chaises pliantes s’est affaibli, les fabricants ont innové pour créer de nouveaux produits pour le consommateur de la classe moyenne.

EN :

The international identity of 19th-century sculpture has been neglected for several years, and, as a result, artistic literature and research have almost completely ignored the fact that most 19th-century Italian sculpture is now spread all over the world. The purpose of this essay is to illustrate and document peculiar aspects of the diffusion of Italian sculpture in America between the mid-19th and early 20th century. Along with the flux of artwork, materials, and Italian sculptors to the Americas, over the decades straddling these two centuries there was an inverse movement of American artists (interested in Italian sculpture) to Rome, Florence, Genoa, Naples, and so on. Thanks to that double exchange, Italian sculpture became a strong, recognized influence worldwide. The aim of this paper is to establish an interdisciplinary context for sculpture, clarifying the connections with social, economic, and cultural factors.

FR :

Le caractère international de la sculpture du 19e siècle a été négligé durant plusieurs années et, par conséquent, la recherche et les écrits du domaine de l’art ont presque totalement ignoré le fait que la plupart des sculptures italiennes du 19e siècle sont à présent répandues dans le monde entier. Cet article a pour but d’illustrer et de documenter des aspects spécifiques de la diffusion de la sculpture italienne en Amérique entre le milieu du 19e siècle et le début du 20e siècle. Parallèlement à ce flux d’œuvres d’art, de matériaux et de sculpteurs italiens en direction des Amériques, au cours des décennies chevauchant ces deux siècles, il y eut un mouvement inverse d’artistes américains s’intéressant à la sculpture italienne qui se rendaient à Rome, Florence, Gênes, Naples, etc. Grâce à ce double échange, la sculpture italienne obtint une forte influence et reconnaissance dans le monde entier. Cet article a également pour objectif d’instaurer un contexte interdisciplinaire pour la sculpture, afin de clarifier les connexions entre les facteurs sociaux, économiques et culturels.

EN :

Two Māori flutes in the Peabody Essex Museum provide a multi-faceted view of objects in motion. The flutes, carved in New Zealand, were collected by a Salem captain during a trading voyage and donated to the museum in 1807. This paper follows the movements of the flutes across space and time, tracing the circuits of Māori cosmogony, Western trade, cross-cultural exchange, and breath and sound embodied in the flutes. The paper suggests that these small, carefully crafted instruments, requiring close engagement and focus in order to “play,” have their own logic of circulation and organizing power and move across temporal and spatial boundaries, categories and musical planes, refusing to become static, lifeless museum objects.

FR :

Deux flûtes maories du Peabody Essex Museum fournissent une vue à multiples facettes d’objets en mouvement. Ces flûtes, sculptées en Nouvelle-Zélande, ont été acquises par un capitaine de Salem au cours d’un voyage commercial et offertes au musée en 1807. Cet article suit le mouvement des flûtes dans le temps et l’espace, en suivant les circuits de la cosmogonie Maori, de la traite occidentale, des échanges interculturels, et du souffle et du son incarnés dans les flûtes. Il suggère que ces petits instruments soigneusement sculptés, qui exigent pour « jouer » un fort engagement et une importante concentration, ont leur propre logique de circulation et d’organisation du pouvoir, et se déplacent au travers de frontières temporelles et spatiales, de catégories et de niveaux musicaux, refusant de devenir de simples objets de musée statiques et sans vie.

EN :

From the early Cold War until the mid-1960s, government and military agencies moved to purchase and install air raid sirens across the country, as part of a program to prepare Canada for nuclear war. The sirens transformed everyday public sites into often unwelcome reminders of the ever-present threat of nuclear war. The siren network was dismantled at the end of the Cold War, yet, in the past five years, “rediscovery” of sirens has generated debate over whether to restore and repurpose the alarms for commemorative display or to discard them as a legacy of the absurdity of nuclear survival plans. This study, using recently released archival sources, presents the material history and cultural impact of the Canadian air raid siren.

FR :

Du début de la Guerre froide jusqu’au milieu des années 1960, le gouvernement et les agences gouvernementales ont acheté et installé des sirènes pour prévenir des raids aériens à travers le pays dans le cadre du programme devant préparer le Canada à la guerre nucléaire. Les sirènes transformèrent les lieux du quotidien en rappels souvent malvenus de la menace constante de la guerre nucléaire. Le réseau des sirènes fut démantelé à la fin de la Guerre froide, mais cependant, ces cinq dernières années, la « redécouverte » des sirènes a suscité des débats pour savoir s’il fallait les restaurer et leur conférer une nouvelle fonction commémorative, ou les éliminer car elles représentaient un héritage de l’absurdité des plans de survie nucléaire. Cette étude, qui recourt à des sources d’archives disponibles depuis peu, présente l’histoire matérielle et l’impact culturel des sirènes anti-raids aériens au Canada.

EN :

Following the growing emphasis in childhood studies on children as active consumers and agents, this paper examines creative play with Pokémon products in a micro-ethnography of children in their bedrooms. I argue that children’s processes of collection, manipulation through drawing, play, and display evidence how a mass-consumed, global product can be used both as a form of (private) self-discovery and as part of the creation and reinforcement of public social knowledge.

FR :

À la suite de l’importance grandissante (dans l’étude de l’enfance) des enfants en tant que consommateurs actifs et agents, cet article examine le jeu créatif avec des produits Pokémon dans une micro-ethnographie d’enfants dans leurs chambres. Je soutiens que les processus des enfants, celui de collectionner, celui de manipuler à travers le dessin et celui de jouer et de démontrer indiquent comment un produit global de grande consommation peut être utilisé en tant que forme de découverte de soi (privé) et comme partie intégrante de la création et du renforcement de la connaissance sociale du public.

EN :

Through an exploration of the lives of two sets of classical plaster casts that began at the 1904 Louisiana Purchase Exposition in St. Louis, I will track how space, context, and time established the function, specific cultural meanings, and authenticity of these casts. Regardless of the fact that these collections began in a similar environment, they were adapted for different cultural uses and agendas and accrued multiple levels of cultural significance in their movements through different environments and through time.

FR :

En examinant deux ensembles de moulages de plâtre classiques dont la vie a commencé lors de l’Exposition universelle de 1904 à Saint-Louis, je retracerai la manière dont l’espace, le contexte et le temps ont instauré la fonction, les significations culturelles particulières et l’authenticité de ces moulages. Indépendamment du fait que ces collections sont apparues dans un environnement similaire, elles ont été adaptées à différents usages culturels et intentions, et leurs mouvements dans différents environnements et à travers le temps leur ont fait acquérir de multiples niveaux de signification culturelle.

EN :

The origins of university earth science teaching specimens are diverse; while some objects are collected specifically for teaching purposes and therefore travel directly from the field into a teaching collection, for others, the journey is less straightforward. Indeed, a considerable amount of the material that is used for teaching in the earth sciences has in fact been recycled from other (mostly research-related) activities, purchased from wholesalers, or borrowed from museum collections, and was therefore not originally intended to function in this context. But how are such objects made to work as teaching specimens? What happens to their previous meanings? Do they function any differently from those objects that have been collected specifically for teaching purposes? In addressing these questions, this paper reveals that, far from being fixed, static, and stable—far from being “set in stone”—these objects are polysemic, flexible, and mobile.

FR :

Les échantillons minéralogiques servant au niveau universitaire à enseigner les sciences de la terre ont des origines diverses : certains objets sont collectés spécifiquement à des fins d’enseignement et partent donc du terrain pour entrer aussitôt dans une collection ; pour d’autres, le trajet est bien moins direct. De fait, nombre des échantillons utilisés pour l’enseignement des sciences de la terre ont été en fait recyclés à la suite d’autres activités (la plupart en lien avec la recherche), achetés à des grossistes ou empruntés à des collections muséales, et n’étaient donc pas destinés à l’origine à fonctionner dans ce contexte. Mais comment de tels objets peuvent-ils être utilisables en tant que spécimens d’enseignement ? Qu’arrive-t-il à leurs significations précédentes ? Fonctionnent-ils différemment de ceux qui ont été spécifiquement recueillis à des fins d’enseignement ? En abordant ces questions, cet article révèle que, loin d’être fixes, statiques et stables—loin d’être inscrits « dans la pierre »—ces objets sont polysémiques, flexibles et mobiles.

EN :

The impressive monument erected to Henry Howard, Earl of Northampton in the church of St. Mary de Castro in Dover Castle ca. 1614-1616 epitomized his success in reviving the Howard family name and fortune. But neglect and accident not only reduced his proud statement to a lesser form, but also necessitated its move from its original site to Trinity Hospital in Greenwich. This essay examines the incidents that prompted the moving and later reworking of the monument, which provide an interesting case study of the effects of time and circumstance upon a seemingly stable object.

FR :

L’impressionnant monument érigé à la mémoire d’Henry Howard, comte de Northampton, dans l’église St-Mary de Castro au château de Douvres vers 1614-1616, traduisait le fait qu’il avait réussi à revitaliser le nom et la fortune de la famille Howard. Mais négligence et accidents non seulement ont amoindri cette fière affirmation, mais ils ont également contraint à déménager cette tombe au Trinity Hospital de Greenwich. Cet essai examine les incidents qui ont motivé ce déménagement et plus tard le remaniement du monument, ce qui nous fournit une intéressante étude de cas des effets du temps et des circonstances sur un objet apparemment stable.