Recensions

Raphaël Mathieu Legault-Laberge, Quatre essais d’anthropologie des religions. Québec, Les Presses de l’Université Laval (coll. « Sciences religieuses »), 2022, xiii-259 p.

  • Myrianne Lemay

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  • Myrianne Lemay
    Université du Québec à Montréal

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Couverture de Le devoir moral, Volume 80, numéro 3, 2024, p. 333-551, Laval théologique et philosophique

Publié en avril 2022, Quatre essais d’anthropologie des religions de Raphaël Mathieu Legault-Laberge aborde les sciences religieuses sous deux angles : anthropologique et ethnologique. Le livre de 259 pages propose une approche systémique de l’anthropologie des religions et intègre le fait religieux aux dimensions individuelles et sociétales de l’être humain. De plus, Legault-Laberge examine différentes pratiques religieuses, comme celles de l’Église Lumière des Nations, les traditions autochtones et chrétiennes en Amérique du Nord, le rituel des Snake handling et le rite du peyote, pour donner plusieurs exemples concrets du quotidien des spécialistes du religieux. Ce livre s’inscrit dans le parcours intellectuel de Raphaël Mathieu Legault-Laberge, expert en études du religieux contemporain. Sa solide formation (anthropologie, sociologie et droit) et ses recherches spécifiques à l’éducation et la reconstruction identitaire au sein des groupes religieux apportent une profondeur analytique aux essais. En tant que coordonnateur et chercheur au Centre de recherche Société, Droit et Religions (SoDRUS), Legault-Laberge explore depuis plusieurs années des questions liées au pluralisme, à l’immigration et aux dynamiques religieuses. Ce bagage riche transparaît dans l’analyse des pratiques religieuses marginales et des problématiques complexes abordées dans cet ouvrage. Ainsi, cet ouvrage rassemble quatre essais qui explorent divers aspects de l’anthropologie des religions, en mettant l’accent sur l’approche ethnographique. Divisé en deux parties, le livre traite en premier lieu, dans les deux premiers chapitres, des défis ethnographiques. Ainsi, chaque chapitre est construit de manière à présenter une religion, la méthodologie utilisée, les résultats et une discussion sur le sujet. La deuxième partie parle des études méthodologique et épistémologique, elle aussi, avec deux chapitres. Ces chapitres traitent des défis et des réflexions qui se présentent à une personne en situation de recherche. Cela offre au lectorat des pistes de réflexion sur la recherche à l’interface des communautés religieuses et scientifiques. L’objectif du livre est d’offrir aux personnes intéressées par l’anthropologie des religions, un aperçu de certaines manifestations du religieux ainsi que des réflexions issues de recherches récentes. Pour la lecture des essais, deux options sont possibles. La première permet la lecture des essais dans un ordre chronologique afin de suivre la progression proposée (de problématiques spécifiques vers des considérations plus générales). La deuxième option est de lire chaque essai de manière indépendante, puisqu’il aborde des questions distinctes tout en restant ancré dans le domaine de l’anthropologie des religions. Ces textes se concentrent sur la présentation de quelques approches méthodologiques et intuitions qui ont jalonné certains de mes travaux anthropologiques. Dès le début du livre, l’auteur promeut l’évolution historique de l’anthropologie et ses défis méthodologiques, en particulier l’étude du religieux à travers l’approche ethnographique. Legault-Laberge souligne le rôle de l’anthropologie comme une science humaine distincte qui explore des domaines que d’autres sciences sociales, comme la sociologie ou la psychologie, n’investissent pas. Le texte explore aussi l’histoire de l’anthropologie, notamment ses origines au xviiie siècle, avec des références à des philosophes et des penseurs majeurs tels que Lévi-Strauss et Malinowski. L’introduction établit également la polysémie de l’anthropologie et sa capacité à relier différentes disciplines pour étudier les systèmes sociaux et culturels. Un autre point qui a été défini dès l’introduction est le concept de religion. Plusieurs définitions sont citées par Legault-Laberge, mais ce dernier explique que l’anthropologie des religions rencontre des difficultés à définir ce qui relève du religieux, car cette catégorie est vaste et sujette à des interprétations subjectives ou objectives. Les définitions varient beaucoup. D’une part, la Cour suprême du Canada privilégie une approche individuelle. De l’autre, celle, plus objective, de Statistique Canada, qui lie la religion à une appartenance communautaire. Des théoriciens comme Durkheim, Lévi-Strauss, Geertz et bien d’autres explorent …