Recensions

Louis-André Dorion, Études socratiques. Paris, Société d’édition Les Belles Lettres, 2023, 352 p.

  • François Doyon

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  • François Doyon
    Université Laval, Québec

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Couverture de Le devoir moral, Volume 80, numéro 3, 2024, p. 333-551, Laval théologique et philosophique

Socrate n’a pas laissé d’écrits, notre compréhension de sa pensée vient principalement de ses élèves, en particulier Platon et Xénophon, mais aussi Aristophane et Aristote. L’étude de Socrate implique donc une étude des différentes interprétations de sa pensée, ce qui conduit à des discussions riches et variées sur l’authenticité et la signification de ces interprétations. Dans son recueil d’articles, Louis-André Dorion se penche sur le Socrate de Platon et celui de Xénophon, adoptant une approche méthodique comparée inspirée par les travaux de P.A. Vander Waerdt. Dans son premier chapitre (« Exégèse comparative et Question socratique », p. 11-29), l’auteur met en évidence l’importance de la méthode comparative pour étudier les différentes représentations de Socrate chez Xénophon et Platon. Cette approche lui permet de dépasser la question de la fidélité historique pour se concentrer sur la diversité des interprétations philosophiques de Socrate. Dorion souligne que, contrairement à Platon, Xénophon ne met pas l’accent sur la sophia mais plutôt sur les vertus pratiques et éthiques de Socrate, offrant ainsi une perspective différente sur le personnage. L’analyse de l’A. sur l’utilisation de la dialectique réfutative (elenchos) par les deux auteurs illustre l’efficacité de cette méthode. Dans le deuxième chapitre (« Discours historiques et fiction socratique », p. 31-45), l’A. explore l’hypothèse d’une source unique pour la doctrine de la double ascèse (celle du corps et celle de l’âme). L’A. remet en question l’idée, répandue au xixe siècle, que les écrits de Xénophon étaient historiquement fidèles, proposant plutôt que la pratique des historiens de l’époque de créer des discours fictifs a pu servir de modèle aux logoi sokratikoi (discours socratiques). Dans le troisième chapitre (« Le statut et la fonction de la rhétorique dans les écrits socratiques de Xénophon », p. 47-72), l’A. examine le statut et la fonction de la rhétorique dans les écrits socratiques de Xénophon. Il note que Xénophon considère que le fondement de l’usage légitime de la rhétorique n’est pas la connaissance, mais plutôt la maîtrise de soi, divergeant ainsi de Platon. Le quatrième chapitre (« L’influence des chapitres théologiques des Mémorables [I 4, IV 3] sur le livre II du De natura deorum de Cicéron », p. 73-104) traite de la question de savoir si les Mémorables de Xénophon ont influencé le De natura deorum de Cicéron. L’A. note plusieurs correspondances entre les deux textes, suggérant que les Mémorables pourraient avoir été une source importante pour Cicéron. Il souligne également les divergences entre Xénophon et Cicéron, en particulier en ce qui concerne leurs conceptions de la providence et de la nature. Dans le cinquième chapitre (« Ordre et progression des discours au chapitre IV du Banquet de Xénophon », p. 105-135), l’A. se penche sur les différences dans le traitement de la rhétorique amoureuse entre les « Banquets » de Platon et Xénophon. Il observe que, contrairement à Platon, chez Xénophon, les discours sur l’amour de tous les convives semblent plus alignés avec les idées de Socrate, reflétant l’influence de ce dernier. Le sixième chapitre (« Xénophon, Socrate et l’homosexualité », p. 137-166) aborde la question de la position de Xénophon sur l’homosexualité. L’A. conclut que la position de Xénophon ne diffère pas fondamentalement de celle de Socrate, malgré les interprétations de Hindley et d’autres. Il souligne que la voie de la modération, telle que perçue par Xénophon, semble correspondre à la position rigoriste de Socrate, et remet en question les interprétations qui suggèrent des divergences significatives entre les deux. Dans le septième chapitre (« La fausse opposition entre Socrate et Ischomaque dans l’Économique », p. 167-198), l’A. examine les représentations d’Ischomaque dans l’oeuvre de …

Parties annexes