Résumés
Résumé
La distinction souvent faite entre « éthique des vertus » et « éthique du devoir » a pu laisser penser que les conceptions aristotélicienne et kantienne de la moralité étaient radicalement différentes l’une de l’autre. Cette distinction pourrait justifier que l’on refuse de considérer les motivations de l’action vertueuse comme des motivations « morales » à proprement parler. Pourtant, agir vertueusement, n’est-ce pas, au fond, la même chose qu’agir « par devoir » ? Ainsi, Rosalind Hursthouse peut-elle noter, dès la fin du siècle dernier, que soulève « un enthousiasme grandissant » l’idée selon laquelle « l’agent kantien idéal » et « l’agent néo-aristotélicien idéal » ne sont « pas si différents que ce qu’ils étaient supposés être ». Nous voudrions examiner cette thèse en remontant à ses sources dans certaines interprétations contemporaines de la conception kantienne de l’action accomplie « par devoir ».
Abstract
The distinction often made between “ethics of virtue” and “ethics of duty” may have led to the suggestion that the Aristotelian and Kantian conceptions of morality were fundamentally different from each other. This distinction could justify refusing to consider the motives of virtuous action as “moral” motivations in the strict sense. Yet, is it not the same thing to act in a virtuous manner as to act “by seeing”? Rosalind Hursthouse can thus note, as early as the end of the last century, that there is “growing enthusiasm” for the idea that “the ideal Kantian agent” and “the ideal neo-Aristotelian agent” are “not so different from what they were supposed to be”. We would like to examine this thesis by going back to its sources in some temporal interpretations of the Kantian conception of action accomplished “by duty”.