Résumés
Résumé
Aucun texte ne présente aussi radicalement la confrontation de Heidegger avec la tradition théologique occidentale que le font les écrits « privés » des années trente et quarante. Dans le cadre d’une histoire de l’Être et de son projet de l’Ereignis, le philosophe fribourgeois se risque à penser à nouveaux frais l’essence du divin. À partir d’une lecture non seulement des Contributions à la philosophie (1936-1938), mais aussi du reste des écrits de l’histoire de l’Être et des Cahiers noirs, récemment publiés, nous tentons ici de déterminer la portée et les limites de cette pensée du dernier dieu et de son rapport à l’être humain. Nous essaierons de montrer comment, malgré sa volonté d’éloignement pour penser (à partir de) l’Être, Heidegger doit faire face à des problèmes métaphysiques classiques — sans pour autant les résoudre nécessairement.
Abstract
There is no work that shows Heidegger’s confrontation with our Western theological tradition as his private writings of the 1930s and 1940s offers us. In the context of a History of Being and his Ereignis project, the philosopher ventures to think anew the essence of the divine. From an in-depth reading, not only from the Contributions to Philosophy (1936-1938) but also from the rest of the recently published writings and Black Notebooks, we attempt in this paper to determine the scope and limits of his thinking of the last god and of its relationship to human being. We will try to show how, despite his desire to keep distance in order to think (from) Being, Heidegger must face classical metaphysical problems — without necessarily solving them.