Chroniques

Les Écrits théologiques de Gérard Siegwalt[Notice]

  • Patrice Bergeron,
  • Fabrice Blée,
  • Marc Dumas,
  • Raymond Lemieux ,
  • Jean Richard et
  • Gérard Siegwalt

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  • En collaboration
    Patrice Bergeron
    Université Laval, Québec
    Fabrice Blée
    Université Saint-Paul, Ottawa
    Marc Dumas
    Université de Sherbrooke
    Raymond Lemieux
    Université Laval, Québec
    Jean Richard
    Université Laval, Québec
    Gérard Siegwalt
    Université de Strasbourg

Gérard Siegwalt est déjà bien connu des lecteurs du Laval théologique et philosophique (LTP). Sa grande Dogmatique pour la catholicité évangélique, en dix volumes, y a fait l’objet de plusieurs recensions. Rappelons plus spécialement deux dossiers : celui du LTP, 1989, 1, sur les deux premiers volumes, « Les fondements de la foi », et celui du LTP, 2010, 2, sur différents aspects de l’ensemble de la Dogmatique. Il s’agit d’autre chose ici, d’une autre oeuvre importante de Gérard Siegwalt : les cinq volumes de ses Écrits théologiques. L’auteur les définit lui-même comme des recueils d’articles et de conférences ayant accompagné, précédé ou suivi les tomes concernés de la Dogmatique. C’est à ceux-ci qu’il renvoie pour la présentation systématique des doctrines. Mais les textes des Écrits théologiques ont la particularité et l’avantage de répondre directement aux événements qui les ont suscités. Je me contenterai ici d’une remarque préliminaire sur l’ensemble des Écrits. Le titre de chaque volume comporte le terme « défi » : Le défi interreligieux ; Le défi monothéiste ; Le défi scientifique ; Le défi ecclésial ; Le défi humain. Gérard Siegwalt lui-même aime en parler comme de l’ouvrage des « Défis ». Pour ma part, il me plaît d’entendre le mot au sens du « trotz » (l’« en dépit de ») luthérien. C’était pour Luther l’affirmation de la justification du pécheur, la justification en dépit du péché. Il s’agit ici de l’affirmation de la foi en dépit de tout ce qui semble s’y opposer dans la culture et dans le monde d’aujourd’hui. Cela, en conservant l’essentiel du paradoxe : non pas une foi extérieure, mais présente et agissante au coeur même du monde et de la culture. Dans les termes de Paul Tillich, on pourrait aussi bien dire que le défi est ici celui de la « corrélation », c’est-à-dire d’une relation mutuellement critique entre religion et culture, entre théologie et philosophie. Cette référence implicite à Luther dans le titre de chacun des volumes explique que nous ayons tenu à inclure dans ce dossier l’article que nous offrait Gérard Siegwalt sur « La réforme dans l’Église chrétienne et les autres monothéismes ». Cet article, en relation avec le cinquième centenaire de la Réforme protestante, fruit d’une conférence donnée à l’Espace européen des cultures arabo-musulmanes, est présenté ici comme un supplément aux Écrits théologiques, un supplément qui en illustre la teneur, qui montre bien comment chaque texte surgit de la situation présente. Je tiens enfin à remercier chacun des collègues qui ont collaboré à ce dossier. Je le fais avec les termes même de Gérard Siegwalt, qui m’écrivait après en avoir pris connaissance : « Chacune de ces contributions a été lue attentivement et avec une grande reconnaissance par l’auteur, a “résonné” en lui et est susceptible de “résonner” en d’autres encore. Leur lecture “critique” et donc “discernante” pourra les féconder dans leur propre réflexion. » Jean Richard Connu pour sa Dogmatique pour la catholicité évangélique (10 volumes entre 1986 et 2007), l’auteur collige ici, dans une série d’Écrits, les conférences et articles produits au long de sa carrière théologique. Ce premier volume porte sur le défi interreligieux. L’introduction présente quatre constats sociologiques : le caractère minoritaire des Églises dans une société de plus en plus sécularisée ; l’espace grandissant occupé par d’autres religions ; l’émergence d’un double front pour les Églises : un premier front extérieur face à la sécularisation et la pluralisation religieuse et un second intérieur face au dialogue à développer entre les Églises historiques, puis avec les Églises nouvelles ; enfin, la distinction entre la donne culturelle …

Parties annexes