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Cette note critique présente, dans un premier temps, la recension de trois monographies sur le thème des chrétiens d’Orient. Dans un deuxième temps, nous ferons ressortir le contenu commun aux trois ouvrages. Par la voix de trois évêques, chaque ouvrage se veut un appel lancé à tous à ne pas laisser les communautés chrétiennes du Proche-Orient sombrer dans l’oubli, alors qu’elles traversent actuellement une situation très difficile. Le titre de chacun de ces ouvrages est très révélateur à cet égard.
I. Pascal Gollnisch, Chrétiens d’Orient. Résister sur notre terre
Mgr Pascal Gollnisch est directeur de l’Oeuvre d’Orient, organisme catholique latin venant en aide depuis longue date aux communautés chrétiennes orientales en difficulté. L’ouvrage que présente Mgr Gollnisch témoigne de la connaissance profonde de l’auteur des chrétientés orientales, de même que de sa longue expérience sur le terrain. C’est toutefois sur l’Irak, et ses chrétiens, que porte l’essentiel du livre. Son contenu s’adresse à la fois à un grand public désireux d’en apprendre davantage sur la situation des chrétiens d’Irak, tout autant qu’au spécialiste qui souhaite se référer à l’opinion d’un homme de terrain.
En introduction, le livre dresse un portrait exhaustif du « chemin de croix » parcouru par les chrétiens irakiens depuis l’invasion américaine de 2003. Il est également question, en détail, de la situation, très actuelle, des déplacés de la plaine de Ninive, chassés par Daech (nom en arabe de l’Organisation de l’État islamique) à l’été 2014. Dans une perspective pédagogique, les deux premiers chapitres relatent la longue histoire du christianisme oriental. On y découvre le processus qui a mené à la naissance des nombreuses Églises du Proche-Orient, mais surtout ce qu’implique au quotidien le fait d’être chrétien en Orient, ces « chrétiens en terre d’islam » comme l’évoque l’ouvrage dirigé par Heyberger[1].
Le dernier chapitre, qui constitue en somme la thèse du livre, consiste en une réflexion de l’auteur, qui dépasse largement la seule question du maintien de la présence chrétienne en Orient. En effet, pour Mgr Gollnisch, l’avenir de la chrétienté orientale est lié à celui du christianisme en Occident, de même qu’à l’orientation future que prendra le monde musulman. Ainsi, l’auteur critique, dans un premier temps, la laïcité érigée en « religion » dans les sociétés occidentales. En occultant ses racines chrétiennes, l’Occident nuit à l’intégration des populations musulmanes qu’il accueille et favorise la radicalisation. On ne peut pas dicter à quiconque comment « être » si on ne sait pas soi-même « qui l’on est ». Dans un deuxième temps, Mgr Gollnisch invite les musulmans à réfléchir à l’avenir de leur religion. Il leur faut trouver un moyen de permettre à l’islam d’entrer dans la modernité, qui ne doit pas forcément être une modernité à l’occidentale. Il est nécessaire de voir Dieu comme le Dieu d’amour qui apparaît clairement dans le Coran, et laisser de côté l’image d’un Dieu de puissance qui incite à la guerre, pour lequel il faut dominer l’autre. Pour l’auteur, cette réflexion est en marche. Selon lui, elle se retrouverait pour le moment surtout chez les chiites. Mais il faut également pour la majorité sunnite amorcer le même travail, car autrement, le monde musulman n’est appelé qu’à se déchirer de l’intérieur.
II. Louis-Raphaël Sako, « Ne nous oubliez pas ! » Le SOS du patriarche des chrétiens d’Irak
Mgr Louis-Raphaël Sako est le patriarche de l’Église chaldéenne. Il réside à Bagdad en Irak, mais son parcours académique et ses fonctions l’ont amené à développer une solide connaissance de l’Occident. Ce livre résulte d’un entretien de Mgr Sako avec Laurence Desjoyaux, journaliste à La Vie. L’ouvrage doit être perçu comme le témoignage d’un « homme de l’intérieur ». Personne en effet ne semble être mieux placé que Mgr Sako pour dresser le portrait de l’état de la communauté chrétienne en Irak.
Le livre débute par le rappel par Mgr Sako des jours qui ont précédé et suivi la prise de contrôle par Daech de la région de la plaine de Ninive, à l’été 2014. Le patriarche relate en détail comment s’est opérée la fuite des populations chrétiennes vers la région autonome du Kurdistan irakien. Il raconte également comment la vie était devenue un enfer pour les chrétiens de Mossoul, alors qu’y sévissait le chaos, suite à l’invasion américaine de l’Irak en 2003. À travers la présentation qu’il fait des événements récents, mais également en se référant à l’histoire de sa communauté, Mgr Sako affirme qu’il est juste de dire des chrétiens d’Irak qu’ils « vivent la croix ».
L’intérêt principal de l’ouvrage réside sans doute dans le parcours personnel du patriarche Sako. À partir du récit qu’il livre de sa propre histoire, il est possible de tirer de rares informations sur la vie en Irak, à l’époque où Saddam Hussein détenait les rênes du pouvoir. Il est question, entre autres, du service militaire, des guerres qui ont affligé l’Irak ou de la période de l’embargo économique. Il faut ainsi reconnaître à l’ouvrage une valeur socio-historique certaine. L’abondance de l’information de type qualitatif confère également à la fin du livre un grand intérêt. Il y est question de la situation centrale des chrétiens dans le processus de dialogue interreligieux en Irak. Selon Mgr Sako, « c’est la force des chrétiens ». Mais il s’agit également, peut-être même surtout, d’une nécessité. Les chrétiens doivent constamment faire la démonstration qu’ils ont leur place. Ils y parviennent en prouvant qu’ils sont essentiels afin de maintenir un équilibre entre les différents groupes en présence. À ce sujet, les paragraphes où le patriarche raconte son passage aux commandes de l’évêché de Kirkouk sont particulièrement pertinents.
III. Grégoire III Laham, Ne nous laissez pas disparaître ! Un cri au service de la paix
Mgr Grégoire III Laham est le patriarche de l’Église grecque melkite (catholique). Il réside à Damas en Syrie. Il quitte très tôt son pays natal pour le Liban. Ce n’est qu’après de longues années entre l’Europe et la Terre Sainte qu’il retourne en Syrie pour y exercer la fonction qu’il occupe toujours. Le livre qui rapporte les propos de Mgr Laham est le résultat d’un entretien mené avec Charlotte d’Ornellas, journaliste de formation. Si l’ouvrage apparaît moins comme une source d’information, il présente néanmoins les détails d’une vision réfléchie provenant de « l’Orient », sur les questions qui touchent l’Orient. Il faut ainsi voir le témoignage du patriarche comme un plaidoyer pour la Syrie, mais aussi la Palestine, sans oublier bien entendu les chrétiens du Proche-Orient dans leur ensemble.
Pour Grégoire III Laham, le conflit israélo-palestinien est à la base de la tension qui prévaut de manière quasi généralisée dans tout le Proche-Orient. Pour le patriarche, la Terre Sainte est victime du jeu des acteurs « étrangers » impliqués dans le conflit. Il en est de même en ce qui concerne « la crise syrienne ». Si la situation qui prévaut actuellement en Syrie ne semble pas avoir d’issue, c’est que le conflit a été accaparé pour servir d’autres causes. Il y a aujourd’hui un nombre incalculable de forces en présence en Syrie, qui agissent d’abord selon leurs intérêts avant de penser à ceux du pays.
À maintes reprises, le patriarche Laham se réfère au pape François, à qui il donne raison d’affirmer que le conflit syrien est en proie à devenir un conflit mondial. À titre d’exemple, la crise migratoire qui touche actuellement l’Europe n’est qu’une conséquence de ce qui se passe en Syrie. Or, selon Mgr Laham, cela est en train de bouleverser l’ensemble des sociétés européennes qui se montrent dépassées par la situation. S’il s’agissait de résumer en une phrase la thèse présentée par le patriarche, cela irait comme suit : l’Occident doit cesser de tenter d’appliquer à l’Orient des formules développées en Occident pour l’Occident. Il y avait une convivialité en Syrie entre les différents groupes. Elle existe toujours. Mais à force d’opposer les groupes les uns contre les autres, on exacerbe les tensions. Pour Mgr Laham, les Syriens doivent être placés au centre du processus de recherche d’une solution au conflit qu’ils subissent depuis déjà trop longtemps.
IV. Des fils conducteurs ?
Pourquoi avoir choisi de traiter ensemble de ces trois monographies ? D’abord, le sujet est le même, en dépit du fait qu’il soit tantôt question de l’Irak, tantôt de la Syrie. La vision d’ensemble qu’ils présentent n’en demeure pas moins singulièrement la même. Plusieurs constats font en effet consensus.
1. La laïcité
Pour Gollnisch, Sako et Laham, l’âme des chrétiens d’Orient est profondément liée à cette « terre d’Orient ». Sortir les chrétiens d’Orient de chez eux en reviendrait à les déraciner, à leur enlever tous leurs repères, à leur confisquer leur identité. Tous sont unanimes : les chrétiens orientaux sont complètement perdus en Occident. Ils ne parviennent pas à évoluer dans cet univers laïc où tant de phénomènes sociaux leur sont étrangers. Pour les chrétiens orientaux, la laïcité à l’européenne ne fait aucun sens. Issus de sociétés où leur identité s’appuie d’abord sur la religion, la laïcité est perçue par eux comme une tentative d’effacer qui ils sont ou de leur retirer le droit de manifester publiquement leur appartenance au christianisme.
Pour les trois prélats, la laïcité, mais il serait plus juste de dire la déchristianisation des sociétés européennes, constitue une menace bien réelle. Comment appuyer un argumentaire identitaire du point de vue religieux lorsqu’aucun élément ne faisant référence à « l’héritage » chrétien de l’Europe n’est inscrit dans la charte de l’Union européenne ? Comment, par exemple, justifier l’imposition de contraintes aux musulmans d’Europe, alors qu’on fait la promotion de la liberté de culte et qu’il n’est écrit nulle part que tout en étant laïque, la loi s’appuie sur un fondement chrétien qui accorde de facto une prérogative dans l’espace public à la présence chrétienne ? Tel est le cas, en ce qui concerne l’islam, dans tous les pays majoritairement musulmans du Proche-Orient (exception faite du Liban). Les chrétiens de cette région se sont toujours adaptés à cette réalité.
La question de la laïcité cause aussi problème aux trois prélats pour une autre raison. Cela s’expliquant par des facteurs historiques, l’imaginaire collectif chrétien du Proche-Orient perçoit l’Occident comme le protecteur et le défenseur du christianisme. Or, lorsqu’ils se rendent en Occident, en déplacement ou pour s’y établir, les chrétiens orientaux comprennent rapidement que cet idéal n’existe pas. Lorsque l’on vit en situation de minorité au sein d’une masse musulmane largement dominante, l’idée de s’imaginer qu’un protecteur veille sur soi avec un regard attentif s’avère sécurisant. Lorsqu’ils comprennent que ce protecteur prétendu n’est qu’utopie, les chrétiens orientaux se sentent encore plus seuls, oubliés. Ils se sentent ainsi plus vulnérables. Ils désespèrent plus facilement de mener le combat justifiant leur droit d’exister, car ils comprennent que personne ne viendra jamais à leur aide. Cela est d’autant plus vrai lorsque les chrétiens font face à l’adversité, même si des liens très solides existent avec plusieurs Églises en Occident.
2. Des cousins embarrassants ?
Gollnisch, Sako et Laham soulignent qu’à tort, les chrétiens orientaux sont souvent présentés par l’Occident comme de lointains cousins, comme si la présence de chrétiens en Orient était le résultat des croisades. Les chrétiens d’Orient sont parfaitement intégrés aux sociétés dans lesquelles ils évoluent. Ils étaient même présents sur les territoires où ils vivent toujours bien avant que les Arabes ne viennent s’y installer. Les chrétiens orientaux ne sont donc pas de lointains cousins des Occidentaux. Le christianisme était de surcroît déjà bien vivant en Orient avant que les premiers États chrétiens d’Europe n’apparaissent.
Pourtant, les destins respectifs des chrétiens occidentaux et orientaux semblent liés. Mais c’est bien parce que l’Occident s’est toujours immiscé dans les affaires des chrétientés orientales que les deux familles chrétiennes semblent apparentées. Or la prétendue affiliation entre les chrétiens d’Occident et d’Orient a plus souvent qu’autrement engendré de sévères difficultés pour les chrétiens orientaux. Les exemples en sont nombreux. Les croisades, la rivalité entre les Empires britannique, russe (bien que non occidental) et ottoman, ou la période coloniale ont toutes constitué des prétextes pour les autorités musulmanes de persécuter les chrétiens en Orient. Plus récemment, l’association entre envahisseurs américains et chrétiens irakiens a motivé le fait de s’en prendre aux chrétiens en Irak, alors accusés de soutenir l’ennemi « croisé ».
Plus globalement, ce qui apparaît en Orient comme les « moeurs dépravées » des Occidentaux (divorce, union libre, mariages homosexuels, nudité, pornographie) est directement accolé aux chrétiens orientaux par les groupes islamistes. En raison de leur style vestimentaire plus occidentalisé, ou de l’acceptation par les chrétiens d’une plus large mixité entre les genres dans l’espace public, les chrétiens sont accusés d’être des agents occidentaux venus « pervertir » les sociétés musulmanes.
3. Vivre parmi les musulmans
Certes, Gollnisch, Sako et Laham affirment sans hésitation que les chrétiens orientaux sont « inféodés » aux musulmans. Les chrétiens du Proche-Orient sont, dans tous les pays de la région (à l’exception du Liban), des citoyens de second rang. Bien sûr, les trois prélats dénoncent cette situation, qui se manifeste particulièrement lorsqu’il est question des mariages mixtes, à l’intérieur desquels les enfants doivent en effet obligatoirement être musulmans, mais également en raison de l’interdiction pour un musulman de se convertir au christianisme, tandis que l’inverse est possible.
Si le régime de la dhimmitude est révolu, dans les faits, les musulmans, au Proche-Orient, ont toujours avantage sur les chrétiens (politique, armée, fonction publique, etc.). Pour Gollnisch, Sako et Laham, cela n’est toutefois pas nouveau. Il en a toujours été ainsi. Dans un tel contexte, les chrétiens orientaux ont appris au fil des siècles à se tailler une place au sein des sociétés musulmanes dans lesquelles ils évoluent. Habilement, les chrétiens des pays arabes ont investi des secteurs clefs tels l’enseignement, la médecine et le commerce. Ils sont aujourd’hui essentiels au bon fonctionnement de leurs sociétés et leur apport est reconnu de manière générale.
Mais pour Gollnisch, Sako et Laham, la plus grande réalisation des chrétiens du Proche-Orient, dans leur relation avec l’islam, consiste dans l’exercice du dialogue interreligieux efficace qu’ils opèrent au quotidien. En plus de garantir de bonnes relations avec les autorités musulmanes, les chrétiens font le pont entre les communautés. On reconnaît aux chrétiens, en Irak par exemple, le fait d’être les seuls à pouvoir réunir en un même lieu sunnites, chiites, Turkmènes et Kurdes. Perçus positivement par le pouvoir, les chrétiens sont des artisans de paix qui raccommodent en permanence le tissu social fragile des sociétés pluriethniques et plurireligieuses du Proche-Orient. Les chrétiens jouent donc un rôle essentiel de cohésion sociale. Pour les trois prélats, il est du devoir des chrétiens des pays arabes de demeurer chez eux afin de poursuivre cette mission. Par leur vie de tous les jours, les chrétiens orientaux mettent en pratique les valeurs d’accueil et de tolérance promues par l’Évangile.
4. Les chrétiens doivent rester chez eux
S’il n’y avait qu’un seul mot d’ordre à retenir de la pensée de Gollnisch, Sako et Laham, ce serait incontestablement le fait de militer afin de permettre aux chrétiens orientaux de demeurer chez eux. Cette idée résume à elle seule l’ensemble des propos présentés dans les ouvrages couverts par cette note. D’abord, les chrétiens d’Orient sont des Orientaux. L’Occident, même s’il en persiste toujours l’image d’un paradis pour les chrétiens, n’est pas approprié pour permettre aux populations chrétiennes du Proche-Orient de vivre selon leurs traditions et leurs coutumes. Il faut que l’Occident cesse de croire qu’il connaît parfaitement ce que sont les chrétiens d’Orient. Pour les trois prélats, les Orientaux connaissent bien mieux l’Occident que le contraire.
Les chrétiens orientaux ont une place en Orient. Ils jouent un rôle qu’ils ont eux-mêmes élaboré. Il est clair pour Gollnisch, Sako et Laham que l’histoire du christianisme oriental a souvent été très dure pour les communautés qui le composent. Mais les chrétiens sont toujours là. Ils ont survécu à la répression, aux invasions et aux massacres. Bien que le fondamentalisme islamique soit venu obscurcir le scénario d’avenir des chrétiens du Proche-Orient, cette dérive religieuse est la manifestation que la région a désespérément besoin de ses chrétiens plus que jamais auparavant. Pour les trois prélats, malgré l’adversité, il vaut encore mieux être chrétien en Orient qu’en Occident. Il faut cesser de voir, et de présenter constamment surtout, les chrétiens orientaux comme d’éternelles victimes. Cela ne fait qu’accentuer chez les principaux concernés l’idée que rien ne va pour eux chez eux. Il ne faut pas non plus penser le maintien de la présence chrétienne en Orient à travers la création d’une entité territoriale réservée aux chrétiens. Leurs territoires, c’est l’Irak, c’est la Syrie. Ce n’est pas un « Christianistan » qui ne ferait qu’isoler les chrétiens, en plus de les placer dans une situation de vulnérabilité.
Si les trois ouvrages abondent définitivement dans le même sens, quelques éléments de divergence peuvent toutefois être identifiés. D’abord, le patriarche de l’Église grecque melkite, Mgr Laham, croit qu’il est du devoir des chrétiens de prendre les armes pour défendre leur terre. Son homologue Louis Raphaël Sako, patriarche de l’Église chaldéenne, est d’avis contraire. Les chrétiens ont basé leur réputation sur leur attitude pacifiste. De plus, pour être fidèle aux enseignements de l’Évangile, il faut savoir pardonner à celui qui nous offense. Un dernier élément doit enfin être mentionné. Les trois prélats se montrent dans leur propos assez critiques à l’égard des politiques de l’Occident. C’est toutefois résolument Mgr Gollnisch qui va le plus loin. Sans doute est-ce parce qu’il s’agit du seul Occidental des trois. Mgr Sako et Mgr Laham ayant sans doute plus à perdre, de même que leurs communautés, leur argumentaire est plus réservé, moins direct.
Quel message ?
Le message transmis dans les trois ouvrages faisant l’objet de cette note est donc clair. Les chrétiens orientaux ont de quoi être fiers de leur histoire et de leur identité. Ils ne sont pas des marionnettes de l’Occident auquel ils n’ont rien à envier. Leur place est en Orient. Ils ont le devoir de témoigner de la présence chrétienne sur la terre qui a vu naître le christianisme, mais aussi de faire avancer les sociétés auxquelles ils appartiennent. Les chrétiens d’Orient sont des victimes directes des actions menées chez eux par des acteurs étrangers à leur territoire d’appartenance. S’il y a bien un danger que les chrétiens du Proche-Orient n’en soient réduits qu’à ne constituer qu’une minorité marginale, ne disposant plus d’effectifs en nombre suffisant pour occuper la place qui leur revient dans la société, le meilleur moyen pour leur venir en aide est de parler d’eux. Il faut rappeler qu’ils existent et qu’en dépit de tout, leur souhait premier est de rester chez eux dans un climat de paix.
Parties annexes
Note
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[1]
Chrétiens du monde arabe. Un archipel en Terre d’Islam, Paris, Autrement (coll. « Mémoires »), 2003.