Résumés
Résumé
Nous proposons ici une analyse du concept cartésien d’infini à partir de trois paradoxes : 1) du point de vue du corps cartésien, l’infini occupe deux places peu compatibles, à la fois fondateur de la rationalité et inséré en elle ; 2) du point de vue de l’histoire de l’histoire de la métaphysique, l’infini apparaît pour satisfaire l’exigence de la représentation (Duns Scot) et pour y déroger (Levinas) ; 3) du point de vue de l’histoire des noms divins, les enjeux du nom de l’infini se trouvent par deux fois neutralisés, d’une part par le scotisme contre l’effort thomiste ou bonaventurien, d’autre part par les post-cartésiens contre les plus grandes audaces cartésiennes. — Ces trois paradoxes superposables questionnent la cohérence du dispositif cartésien dont l’infini constitue le coeur.
Abstract
I propose here an analysis of the Cartesian concept of infinity based on three paradoxes : 1) from a Cartesian viewpoint, infinity occupies two places which are potentially incompatible, both as founder of rationality and inserted in it ; 2) from the viewpoint of the history of metaphysics, infinity appears to satisfy the requirement of representation (Duns Scotus) and to break it (Levinas) ; 3) from the viewpoint of the history the divine names, the stakes of the name of infinite are twice neutralized, first by scoticism against Thomas Aquinas or Bonaventure, then by post-Cartesian philosophers against Descartes’ boldness. — These three superposable paradoxes question the coherence of the Cartesian system of which infinity constitutes the centre.