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Spécialiste de la mort et par ailleurs professeur à l’Université de Fribourg, en Suisse, Bernard Schumacher a déjà fait paraître trois ouvrages savants sur le sujet depuis une dizaine d’années[1]. Ce livre de Bernard Schumacher est la traduction anglaise de son ouvrage Confrontations avec la mort. La philosophie contemporaine et la question de la mort, publié dans la collection « Passages » des Éditions du Cerf en 2005, mais paru initialement en langue allemande en 2004[2]. L’auteur précise que cette première édition anglaise a été revue et partiellement réécrite, mais qu’elle comprend toutefois un chapitre de moins que les deux versions précédentes ; ces pages retirées portaient sur la mort primitive et sur la mort chez les animaux (p. xi).
Dans Death and Mortality in Contemporary Philosophy, le professeur Schumacher réaffirme les dimensions humaine, morale, spirituelle et culturelle de la mort, qui de ce fait ne saurait être réduite à un processus biologique (p. 198). L’ouvrage se subdivise en dix chapitres ; presque toute la première moitié s’emploie à définir de multiples manières ce qu’est la mort. La deuxième moitié explore plutôt le thème de la mort en tant qu’expérience. Des auteurs anciens (principalement Épicure), modernes (Montaigne) et contemporains (Heidegger, Sartre) sont ici convoqués successivement afin de trouver un sens à la mort. Certains philosophes contemporains comme Heidegger affirmaient que la mort enlevait à la vie sa signification (p. 215). À la suite d’Épicure qui soutenait dans une formule célèbre que « La mort n’est rien », Bernard Schumacher soutient — sans pour autant l’adopter — que cette proposition, maintes fois citée, continue d’avoir une influence considérable dans notre monde, encore de nos jours, car elle constitue une sorte de défi (p. 216).
Cet ouvrage est d’une grande richesse et sa documentation est impressionnante. Il faudrait en outre souligner la qualité du travail conjoint de l’auteur et du traducteur Michael J. Miller pour la grande précision des notes en fin de volume et particulièrement des références bibliographiques, qui ont été adaptées et traduites afin de correspondre, autant que possible, à des éditions en langue anglaise, avec la pagination exacte. Une telle méticulosité est rare. Fait à souligner : la version française du livre Confrontations avec la mort. La philosophie contemporaine et la question de la mort avait reçu en 2005 le prix du Prince Franz Joseph II du Liechtenstein offert pour des travaux scientifiques de premier ordre traitant de l’image du monde et de l’être humain.
Parties annexes
Notes
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[1]
Bernard N. Schumacher, Quand cesse-t-on de vivre ? Pour une définition de la mort humaine, Paris, Cécile Defaut, 2010. Cet ouvrage récent est cependant difficile à trouver en librairie.
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[2]
Id., Confrontations avec la mort. La philosophie contemporaine et la question de la mort, Paris, Cerf (coll. « Passages »), 2005. L’édition d’origine de ce livre était en allemand : Id., Der Tod in der Philosophie der Gegenwart, Darmstadt, Wissenschaftliche Buchgesellschaft, 2004.