Résumés
Résumé
On se demande dans cet article ce qu’est devenue la philosophie de la religion chez le Tillich américain, où il en est fort peu mention. On rappelle alors l’histoire de cette discipline. Elle devient indépendante de la théologie au cours des dix-huitième et dix-neuvième siècles, où elle finit par s’identifier à la « religion naturelle ». Elle devient ainsi la cible des virulentes critiques de la théologie néo-orthodoxe inspirée par Karl Barth. Dans sa Théologie systématique, Tillich entend surmonter ce conflit par sa « méthode de corrélation ». Les deux grands problèmes de la philosophie de la religion sont par là pris en compte. Le problème plus théorique des catégories du religieux est repris dans la corrélation de la substance (religieuse) et de la forme (culturelle), tandis que celui, plus existentiel, de la présence et de la perception de l’ultime est traité avec la corrélation de la question et de la réponse.
Abstract
Does a theology genuinely based on the Gospel preclude any attempt to reach God outside of his historical revelation, i.e., does it exclude any philosophy of religion or natural theology ? This is the position held in the 20th century by the neo-orthodox movement inspired by Barth. Tillich prefers the correlative approach. To actually take place, human experience and divine revelation have to meet. They are only meaningful and real in relationship to one another. It is neither possible to eliminate one of these components, nor can one confine them to two distinct realms. They must be dealt with together in their mutual tension. The themes of substance and form, as well as those of question and answer, thus give structure to the interrelation between two poles. The correlative method integrates philosophy of religion and theology of revelation in a joint process.