Résumés
Résumé
Le commentaire continu d’Alexandre d’Aphrodise sur le livre Lambda de la Métaphysique d’Aristote était déjà perdu au xiie siècle. Néanmoins, il exerçait toujours une influence par l’entremise du commentaire d’Averroès et de deux autres textes d’Alexandre : le traité Sur les principes de l’univers et la Quaestio I.1. Le présent article montre que ces deux derniers textes renferment chacun une section qui s’appuie sur Métaphysique Lambda, chapitres 6 et suiv., ce qui confirme le fait, ayant été établi ailleurs, que tous les textes d’Alexandre revêtent un caractère exégétique et prennent pour base les textes d’Aristote. Qui plus est, une comparaison entre le texte du chapitre Lambda et l’interprétation alexandriste permet d’apercevoir l’apport distinctif d’Alexandre à ce que la tradition a reçu comme la théologie d’Aristote. Entre autres choses, nous devons à Alexandre, ou à ses sources proches, l’idée que les cieux, étant animés, se meuvent en cercle parce qu’ils désirent imiter la parfaite quiétude du Premier Moteur. Nous devons également à Alexandre une mise en rapport détaillée de la théorie du livre Lambda avec les analyses du chapitre 8 de la Physique.
Abstract
Alexander of Aphrodisias’ continuous commentary on Aristotle’s Metaphysics book Lambda was already lost in the xiith century ad. Nevertheless, it kept exercising an influence through the commentary of Averroes and through two other texts of Alexander : the treatise On the Principles of the Universe and the (so called) Quaestio I.1. This article shows that these last two texts both contain a section based on Metaphysics Lambda, chapters 6 ff, which brings a confirmation to a fact argued elsewhere, namely, that all of Alexander’s texts bear an exegetical character and are built upon Aristotle’s texts. Furthermore, a comparison between the text of Lambda and Alexander’s interpretation allows us to see the distinctive contribution of Alexander to what has been traditionally known as Aristotle’s theology. Thus, among other things, we owe to Alexander, or to his intermediate sources, the idea that the heavens, being ensouled, are moved in a circle by their desire to imitate the First Mover in its perfect state of quietude. We also owe to Alexander an extended discussion which conflates the theory of Lambda to the related inquiries of Aristotle’s Physics VIII.