Chroniques

Recherches et publications récentes autour de Vatican IILes études sur l’Église du Québec[Notice]

  • Massimo Faggioli

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  • Massimo Faggioli
    Fondazione per le scienze religiose « Giovanni XXIII »
    Bologne

La recherche sur le concile Vatican II occupe déjà et va occuper dans les prochaines années une partie toujours plus importante de l’historiographie ecclésiastique. À la fin du projet pour l’Histoire du concile Vatican II, en effet, on ne peut pas affirmer que l’étude de l’événement conciliaire soit totalement achevée : si on considère Vatican II comme un concile d’aggiornamento et de réforme de l’Église vue en tant que communion d’Églises locales, il est par conséquent nécessaire d’approfondir la signification du concile pour les Églises locales et dans les Églises locales. La recherche sur Vatican II — de la convocation en 1959 jusqu’à la fin des travaux en 1965 et aux premières initiatives de réforme, conséquences des décrets conciliaires — dans les différents milieux culturels et géographiques est l’occasion d’un approfondissement de son message et de sa portée. Cela doit nécessairement s’intégrer avec la reconstitution des événements du débat conciliaire et de l’histoire rédactionnelle des documents conciliaires. Dans une telle perspective, on ne se trompe pas en affirmant que la recherche sur le Québec et Vatican II représente un projet pilote. Le projet de recherche, mis sur pied et dirigé par Gilles Routhier (Faculté de théologie et de sciences religieuses, Université Laval, Québec), présente un tableau de données solides — fruit de quelques années de travail —, et pour cette raison, va devenir un point de repère pour des recherches similaires qui — on le souhaite — vont voir le jour dans d’autres milieux culturels et géographiques. Notre courte revue de ces travaux tentera de rendre compte des résultats déjà acquis ainsi que de ceux en voie d’acquisition et, sur cette base, de formuler quelques hypothèses sur le développement futur des recherches. Dans la présente chronique, nous présenterons les ouvrages et les articles suivants. Si on partage (sans aucune intention d’exhaustivité) les domaines de recherche du rapport entre le concile et une Église locale en trois secteurs — 1) la participation au concile de personnages marquants ; 2) les conséquences de type institutionnel, et 3) la réflexion théologique —, on voit comment le travail de dépouillement et de recherche en est, nécessairement, au stade initial. Les réactions des évêques canadiens à l’annonce du concile et leurs propositions pour la phase préparatoire ont mis en évidence l’existence d’un groupe épiscopal compact et homogène, composé d’évêques formés dans les universités romaines, parmi lesquels Mgr Léger se démarque par l’originalité de son votum. On n’a pas remarqué de divergences dans les vota du Québec, caractérisés par l’attitude ouverte et pragmatique de leurs auteurs : on a toutefois perçu une différence significative entre les vota du Québec et ceux du Canada anglophone. En ce sens, l’analyse des vota tend à souligner la maturité de l’épiscopat québécois par rapport aux thèmes de l’aggiornamento, et cela a par conséquent permis de mieux comprendre l’engagement de cet épiscopat au concile, en ce qui concerne les questions les plus importantes : en premier lieu la réforme liturgique, et ensuite l’ecclésiologie, l’oecuménisme et la liberté religieuse, le rapport entre la vie de l’Église et l’Écriture. Le problème se présente de façon beaucoup plus complexe si on passe de l’ensemble de l’épiscopat aux individus qui le composent. Le personnage sans doute le plus signifiant a été l’archevêque de Montréal, le cardinal Paul-Émile Léger, très actif pendant les débats (avec ses 24 interventions au cours des quatre périodes conciliaires). Son dynamisme, aussi bien pendant la préparation que le déroulement du concile, l’implication et l’aide constante et précieuse de ses deux théologiens Pierre Lafortune et André Naud, sa participation à la rédaction des documents conciliaires …

Parties annexes