Résumés
Résumé
Cet essai aborde la question d’une théologisation possible-impossible de la figure du « héros culturel » dessinée par le philosophe américain Richard Rorty : celui qu’il appelle « l’ironiste libéral ». Après une brève évocation du « tournant esthétique » lié à l’avènement de la figure de l’« ironiste libéral », l’auteur s’attache à l’examen du « sécularisme » de Rorty et à l’identification des principales résistances que ce philosophe pose aux tentatives visant à relativiser (ou à contester) l’opposition entre « discours ironiste » et « discours théologique ». L’auteur s’efforce ensuite de dégager les conditions d’accession de l’ironiste au statut de « libéral » et, par là, de « héros culturel » auquel Rorty le destine — reprenant, à cette fin, la lecture du roman Lolita de Vladimir Nabokov proposée dans Contingency, Irony and Solidarity.
Abstract
This essay tackles the question of a possible-impossible theological re-working of the figure of « the liberal ironist » as cultural hero in the work of the American philosopher Richard Rorty. After a short description of the « aesthetic turn » in relation to the advent of the figure of the « liberal ironist », the author considers Rorty’s « secularism » and identifies the principal ways in which this philosopher resists attempts to relativize (or challenge) the opposition between « ironic discourse » and « theological discourse ». The author then proceeds to describe the conditions under which an ironist may achieve liberal status ; to that end, he examines Rorty’s reading of Vladimir Nabokov’s Lolita.