Résumés
Résumé
Cet article démontre qu’en Espagne la décentralisation des compétences en matière de santé et de soutien au revenu a constitué un point d’inflexion dans la logique opérationnelle et substantive de l’intervention étatique. Par processus de mimétisme et d’émulation, ces innovations autonomiques se sont répandues à l’ensemble des autres Communautés Autonomes et ont ainsi globalement amélioré l’étendue et l’intensité du filet protecteur espagnol. Cependant, la différenciation des formes de régulation associées à ces programmes reflète des capacités financières inégales dues à des arrangements fiscaux asymétriques et à des disparités économiques régionales importantes. À l’opposé, et en concordance avec la notion de dépendance au sentier, la sécurité sociale, pilier de l’État-providence espagnol, est demeurée centralisée et s’inscrit toujours en grande partie dans la tradition corporatiste héritée de la période franquiste.
Abstract
This article documents that the decentralisation of responsibility for health and income security in Spain was a major adjustment in the operational and substantive logics of state action. By processes of imitation and copying, these two innovations were extended across the Autonomous Communities and thereby generally improved the reach and depth of the Spanish safety net. Variation in the forms of regulation in these programmes, however, reflects the unequal financial capacities resulting from asymmetrical fiscal arrangements and significant regional economic disparities. In contrast, and in conformity to concept of path dependency, in the Spanish welfare state social security remains centralised and follows the corporatist tradition of the Franco years.