Résumés
Résumé
La construction des identités de genre dans le contexte spécifique des quartiers populaires est communément associée à la tradition : filles et garçons « de banlieue » seraient entièrement définis par l’héritage le plus souvent africain de leurs parents. Grâce à une enquête par entretiens compréhensifs et observation ethnographique menée dans trois cités de la banlieue parisienne, on verra que la référence à la tradition dans la construction de leur identité de genre est bien souvent une invention visant à légitimer une domination masculine ancrée dans la société française contemporaine, voire une fausse problématique incapable de rendre compte de sa complexité.
Abstract
Gender identities constructed in the specific context of popular neighbourhoods are usually thought of in terms of tradition—boys and girls from the outskirts of big cities will be completely defined by the (usually African) heritage of their parents. A study using comprehensive interviews and ethnographic observation in three housing projects on the outskirts of Paris found otherwise. Reference to tradition in the construction of their gender identity was often an invention, one that legitimated a form of masculine domination anchored in contemporary French society.