Résumés
Résumé
La relation entre vote et classe sociale au Canada est mesurée ici, pour l’Ontario, à l’aide de neuf enquêtes réalisées entre 1977 et 1999. Il semble admis que les différences de classe s’expriment davantage au Canada lors des élections provinciales que des élections fédérales, où elles cèdent le pas à des différences interrégionales marquées, qui ajoutent à la complexité de la politique nationale. Mais la différenciation du vote en fonction des classes sociales peut également dépendre de la volonté de mobiliser ces dernières manifestée par les partis en lice, dominés par de petites élites. L’analyse fait ressortir un contraste prononcé entre deux élections ontariennes. En 1977, une campagne électorale dépourvue d’enjeux de classe a débouché sur un vote de classe négligeable; en 1999, les problèmes soulevés au cours du mandat du gouvernement néo-conservateur sortant ont au contraire fortement polarisé l’électorat. Dans l’ensemble, les fluctuations du vote de classe entre 1977 et 1999 reflètent l’effort des partis politiques pour rallier les diverses clientèles.
Abstract
From nine surveys conducted between 1977 and 1999, this paper provides measures of the relationship between social class and voting in the province of Ontario, Canada. Class differences are likely to be stronger in Canadian provincial than federal elections because they are not subject to the strong regional differences that complicate national politics. Whether voting patterns reflect class, however, must also depend on whether the competing parties, dominated by small elites, appeal to class in elections. The analysis reveals a striking contrast between two provincial elections. In 1977, after an election campaign in which class issues were absent, class voting was very weak; in 1999, there was sharp class polarization over issues raised in the previous term of a neo-conservative government. Fluctuations in class voting between 1977 and 1999 generally reflect the extent of political parties’ appeals to class.