Résumés
RÉSUMÉ
L'histoire politique immédiate de l'obligation scolaire québécoise au milieu des années 1940 donne l'impression d'un sursaut d'activité démocratique et d'ouverture des élites, au nom des droits des parents et des droits des ouvriers, des droits universels de l'homme et des droits des femmes. En définitive, cependant, la loi semble avoir assuré le maintien des structures du marché et consolidé le pouvoir des dirigeants politiques, en enchâssant dans la législation un «droit universel des enfants à l'instruction » réduit et détourné en regard des larges mouvements d'appel à la justice du temps de la guerre. À long terme, ces années d'activité politique d'une densité remarquable ont laissé des marques durables sous la forme, d'une part, d'un accroissement significatif de l'appareil administratif public qui allait permettre de suivre le statut de chacun des enfants. D'autre part, en marge du mouvement quantitatif d'élévation des taux de scolarisation, le droit universel des enfants, tout ambigu qu'il fût, allait jouer en faveur de transformations qualitatives des obligations familiales, de la politique scolaire et, plus précisément pour notre propos, des liens entre les familles et l'école. Dans ce climat d'intervention accrue de l'État, parents et enfants ont trouvé des moyens matériels et politiques nouveaux d'émancipation individuelle, en même temps qu'ils ont fait face à des fonctionnaires incontournables, tatillons et, dans des cas extrêmes, envahissants et destructeurs.
ABSTRACT
The immediate political history of compulsory education in mid-1940s Quebec gives the impression of a sudden burst of democratic activity and opening up of elite milieux in the name of parents' rights, workers' rights, universal human rights and women's rights. In fact, however, the law seems to have ensured the maintenance of market structures and strengthened the power of political leaders by legally enshrining "the universal right of children to education" in a limited form, in regard to the broad wartime trends appealing for justice. In the long term, these years of remarkably intense political activity left a lasting imprint, on the one hand in the form of a sizeable growth in the public administration bureaucracy that would enable the status of each child to be monitored. On the other hand, alongside the quantitative trend of a rising school enrolment rate, the notion of the universal rights of children, however ambiguous, would spark qualitative changes in family responsibilities, school policies, and more specifically for our purposes here, in relations between families and the school. In this climate of increased state intervention, parents and children found new material and political means of personal emancipation, as they simultaneously had to face nit-picking and, in extreme cases, interfering, intrusive and destructive civil servants.
RESUMEN
La historia politica inmediata de la obligation escolar en el Quebec, a mediados de la década del 40, da la impresiôn de una febril actividad democrâtica y de apertura de las élites, en el nombre de los derechos de los padres y de los obreros, de los derechos universales del hombre y de los derechos de las mujeres. En definitiva, pareciera, sin embargo, que la ley ha asegurado la perpetuation de las estructuras del tnercado y ha consolidado el poder de los diligentes politicos, al insertar en la legislation un «derecho universal de los nifios a la instruction », reducido y despegado de los movimientos de llamados a la justicia de los tiempos de la guerra. En el largo plazo, estos aftos de actividad polftica, de una densidad notable, han dejado marcas durables. Por una parte, como un aumento significativo del aparato pûblico que permitiria el seguimiento de cada nifio. Por la otra, y marginal al movimiento cuantitativo de elevaciôn de las tasas de escolarizaciôn, el derecho universal de los nifios, por ambiguo que sea, jugarâ en favor de transformaciones cualitativas de las obligaciones familiares, de la poUtica escolar y, mas directamente ligado a nuestro objetivo, de los lazos entre las familias y la escuela. En este clima de un aumento de la intervention estatal, padres y nifios han encontrado nuevos medios materiales y polîticos de emancipation individual, aûn teniendo que confrontar el obstàculo de funcionarios inexorables, burocrâticos y, en casos extremos, invasores y destructores.
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