EN :
This article examines the history of, and legal precedent set by, Four B Manufacturing v. United Garment Workers of America, a 1980 Supreme Court of Canada case involving an Indigenous-owned manufacturing firm that resisted the efforts of its Indigenous and non-Indigenous workers to form a union on the Tyendinaga Mohawk Territory, a reserve in southeastern Ontario. The employer, Four B, contested the jurisdiction of the Ontario Labour Relations Board and argued, unsuccessfully, that as an “Indian enterprise,” its own operations were a matter of federal jurisdiction. We return to the case of Four B for three interrelated reasons. First, we argue that Four B remains relevant because of the ways that the political economy of settler-colonial Canada continues to structure Indigenous enterprises, labour, and employment as ongoing sites of tension. Second, as the inaugural case dealing with the “core of Indianness” – a contested legal concept used by the courts to determine federal jurisdiction over Indigenous labour – this case both set the legal precedent and shaped the subsequent political terrain of Indigenous labour relations. Third, the issues addressed in Four B contextualize recent jurisdictional struggles over Indigenous enterprises, labour, and employment in what we term the “Indigenous public sector” – namely, health care, social services, and First Nations government administration. The article reviews the case history of Four B, setting this against the backdrop of deindustrialization in southeastern Ontario during the period, before tracing how the case influenced the juridical and political landscape of Indigenous labour relations. We close by considering the potential tensions between Indigenous self-determination and the exercise of collective bargaining rights by Indigenous workers.
FR :
Cet article examine l’histoire et le précédent juridique établi par Four B Manufacturing c. United Garment Workers of America, une affaire de la Cour suprême du Canada de 1980 impliquant une entreprise de fabrication appartenant à des Autochtones qui a résisté aux efforts de ses travailleurs autochtones et non autochtones dans le but de former un syndicat sur le territoire mohawk de Tyendinaga, une réserve du sud-est de l’Ontario. L’employeur, Four B, a contesté la compétence de la Commission des relations de travail de l’Ontario et soutenu, sans succès, qu’en tant qu’« entreprise indienne », ses propres activités relevaient de la compétence fédérale. Nous revenons au cas de Four B pour trois raisons interdépendantes. Premièrement, nous soutenons que Four B demeure pertinent en raison de la façon dont l’économie politique du Canada colonial continue de structurer les entreprises, la main-d’oeuvre et l’emploi autochtones en tant que sites de tension permanents. Deuxièmement, en tant que première affaire portant sur le « coeur de l’indianité » – un concept juridique contesté utilisé par les tribunaux pour déterminer la compétence fédérale sur le travail autochtone – cette affaire a à la fois établi un précédent juridique et façonné le terrain politique ultérieur des relations de travail autochtones. Troisièmement, les questions abordées dans Four B contextualisent les récentes luttes juridictionnelles sur les entreprises, le travail et l’emploi autochtones dans ce que nous appelons le « secteur public autochtone » – à savoir les soins de santé, les services sociaux et l’administration gouvernementale des Premières Nations. L’article passe en revue l’histoire de l’affaire Four B, dans le contexte de la désindustrialisation dans le sud-est de l’Ontario au cours de la période, avant de retracer comment l’affaire a influencé le paysage juridique et politique des relations de travail autochtones. Nous terminons en examinant les tensions potentielles entre l’autodétermination autochtone et l’exercice des droits de négociation collective par les travailleurs autochtones.