EN :
In the mid-1990s, the province of Ontario instituted a new model of “managed competition” to govern a significant portion of home care services delivery. The new model, based on competitive bidding for the delivery of home care services, deepened reliance on private and increasingly for-profit “service provider organizations.” In time, the outcomes of the transition to managed competition – particularly increased employment precarity and turnover – grew increasingly salient and became captured in prior literature. However, a series of subsequent responses to these outcomes also began to emerge, ostensibly aimed at improving work and employment conditions in this sector. This article provides a historical analysis of various responses to the heightened employment precarity wrought by the managed competition regime in Ontario home care, with a focus on personal support workers (psws) insofar as they have historically tended to experience the most precarious conditions among the primary home care occupations. The analysis suggests that the core institutional arrangement of fissured work and organizational relations, coupled with a hyperdecentralized bargaining structure, was a key constraint and mediating factor. The most dramatic policy measure aimed at employment precarity, the 2014 psw Wage Enhancement Initiative, constituted a major, ad hoc overriding of this structure that had until then delivered wage restraint so successfully that it challenged the government’s own health human resources objectives. This reliance on such an extraordinary ad hoc instrument, without addressing the core institutional structure, severely restricts the degree of improvement in psw employment outcomes capable of being produced by collective bargaining in Ontario home care.
FR :
Au milieu des années 1990, la province de l’Ontario a instauré un nouveau modèle de «concurrence gérée» pour régir une part importante de la prestation des services de soins à domicile. Le nouveau modèle, fondé sur un appel d’offres pour la prestation de services de soins à domicile, a renforcé le recours à des «organisations de prestataires de services» privées et de plus en plus à but lucratif. Avec le temps, les résultats de la transition vers une concurrence gérée - en particulier l’augmentation de la précarité de l’emploi et le roulement du personnel - sont devenus de plus en plus marquants et ont été pris en compte dans la documentation antérieure. Cependant, une série de réponses ultérieures à ces résultats ont également commencé à émerger, visant ostensiblement à améliorer les conditions de travail et d’emploi dans ce secteur. Cet article présente une analyse historique des diverses réponses à la précarité accrue de l’emploi provoquée par le régime de concurrence gérée dans les soins à domicile de l’Ontario, en mettant l’accent sur les préposés au soutien à la personne dans la mesure où ils ont toujours eu tendance à vivre les conditions les plus précaires parmi les professions de soins à domicile. L’analyse suggère que l’arrangement institutionnel de base du travail fissuré et des relations organisationnelles, associé à une structure de négociation hyper décentralisée, était une contrainte et un facteur de médiation clés. La mesure politique la plus dramatique visant la précarité de l’emploi, l’initiative d’amélioration des salaires des préposés au soutien à la personne de 2014, a constitué une dérogation majeure et ad hoc de cette structure qui avait jusque-là mis en place une modération salariale avec tant de succès qu’elle a remis en question les objectifs du gouvernement en matière de ressources humaines en santé. Ce recours à un instrument ad hoc aussi extraordinaire, sans aborder la structure institutionnelle de base, restreint considérablement le degré d’amélioration des résultats d’emploi des préposés au soutien à la personne susceptibles d’être produits par la négociation collective dans les soins à domicile en Ontario.