Journal of the Canadian Historical Association
Revue de la Société historique du Canada
Volume 30, numéro 2, 2019
Sommaire (16 articles)
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Public School Taxes and the Remaking of Suburban Space and History: Etobicoke, 1945–1954
Jason Ellis
p. 1–36
RésuméEN :
This article examines public school taxes, housing, and changing suburban space in Etobicoke Township (suburban Toronto) between 1945 and 1954. Bridging educational and urban and suburban history, and incorporating recent insights from tax history, it examines the role that school taxes played in transforming Etobicoke from a rural and income-mixed pre-war suburb into a more middle-class, homogenous post-war one. School trustees taxed the new, middle-class housing being constructed in the suburb to underwrite educational expenditures that expanded and modernized the Etobicoke public school system. At the same time, tax and other public policy excluded lower-value rental housing and small dwellings, and also excluded their residents, who did not contribute enough in property taxes to support the emerging suburban school system. School taxes marked inclusion and exclusion in changing Etobicoke. As suburban space changed, established working-class residents and farmers tried to defend their interests as school taxpayers. Farmers could not defend their interests in the same way, and many sold their properties to sub-dividers for housing, erasing farms and one-room schools from the suburban landscape. The history of suburbanization and the history of educational expansion and modernization were causatively dependent on one another. Historians of education and urban and suburban historians benefit from drawing on each other’s aligned historiographies, and from looking at taxes.
FR :
Cet article examine les taxes scolaires, le logement et l’évolution de l’espace suburbain dans le canton d’Etobicoke (banlieue de Toronto) entre 1945 et 1954. Faisant le lien entre l’histoire de l’éducation et celle de la ville et de la banlieue, et intégrant les connaissances nouvelles de l’histoire fiscale, le texte examine le rôle que les taxes scolaires ont joué dans la transformation d’Etobicoke, qui est passée d’une banlieue rurale d’avant-guerre à revenu mixte à une banlieue plus homogène de classe moyenne d’après-guerre. Les commissaires d’école ont taxé les nouveaux logements de classe moyenne construits dans la banlieue pour financer les dépenses liées à l’éducation qui ont permis d’étendre et de moderniser le système scolaire public d’Etobicoke. En même temps, les politiques fiscales et autres politiques publiques excluaient les petits logements abordables, et excluaient également les résidents de ceux-ci, qui ne contribuaient pas suffisamment aux taxes foncières pour soutenir le système scolaire de banlieue naissant. Les taxes scolaires ont accentué l’inclusion et l’exclusion durant l’évolution d’Etobicoke. Alors que l’espace suburbain se transformait, les résidents de la classe ouvrière et les agriculteurs qui y étaient établis ont tenté de défendre leurs intérêts en tant que contribuables scolaires. Les agriculteurs ne pouvaient pas défendre leurs intérêts de la même manière, et nombre d’entre eux ont vendu leurs propriétés pour faire place à des subdivisions résidentielles, supprimant ainsi les fermes et les écoles à classe unique du paysage suburbain. L’histoire de la banlieusardisation et l’histoire de l’expansion et de la modernisation de l’enseignement étaient dépendantes l’une de l’autre. Les historiens de l’éducation et les historiens des villes et des banlieues ont intérêt à s’inspirer de leurs historiographies respectives et à se pencher sur les taxes.
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“To think of your happy fireside”: The Materiality of Home and Belonging in the Letters of James and Letitia Hargrave, 1826–1854
Elyse Bell
p. 37–64
RésuméEN :
The concept of “home” can refer to a range of things, from a house or a homeland, to family and community, or even a feeling of belonging or exclusion. This paper asks what home meant for employees of the Hudson’s Bay Company and their families by taking HBC employee James Hargrave and his wife Letitia as a case study, examining the different ways they conceived of home in the letters that they wrote to their families in Lower Canada and Britain, and to each other, between 1826 and 1854. Home had multiple meanings for the Hargraves, which changed over time depending on their location and circumstances. The unsettled nature of life in the fur trade, and the uncertain future it held for them, led to a sense of anxiety. The Hargraves found comfort in ideas of home that were grounded in connections to their homeland, their family and community in Scotland and Lower Canada, and eventually the family that they created for themselves. Home also had very material connotations, and was entangled with the memories, experiences, and imaginings of people, places and things, from James Hargrave picturing himself seated by his father’s fireside, to Letitia Hargrave cherishing jars of marmalade sent from Scotland by her mother. Thinking about the materiality of the past when examining the Hargraves’ letters reveals some of the strategies that they employed to reinforce their connections to family and friends, and how these relationships created and maintained a sense of home and belonging.
FR :
Le concept de « chez-soi » peut se référer à toute une gamme de sujets, allant d’une maison ou d’un pays, à la famille et à la communauté, ou même à un sentiment d’appartenance ou d’exclusion. Cet article s’interroge sur la signification du chez-soi pour les employés de la Compagnie de la Baie d’Hudson et leurs familles en prenant comme cas d’étude James Hargrave, employé de la CBH, et sa femme Letitia, et en examinant les différentes façons dont ils concevaient leur chez-soi dans les lettres qu’ils écrivaient à leurs familles au Bas-Canada et en Grande-Bretagne, et entre eux, entre 1826 et 1854. Pour les Hargrave, le mot « chez-soi » avait plusieurs significations qui ont changé au fil du temps en fonction de leur emplacement et des circonstances. La nature instable de la vie dans le commerce des fourrures et l’avenir incertain qu’elle leur réservait, ont créé un sentiment d’anxiété. Les Hargrave se réconfortaient à l’idée d’un chez-soi fondé sur les liens avec leur patrie, leur famille et leur communauté en Écosse et au Bas-Canada, et finalement la famille qu’ils ont fondée. Leur chez-soi avait également des connotations très matérielles, et était intrinsèquement lié à leurs souvenirs, expériences, et conception des gens, des lieux et des choses ; de James Hargrave s’imaginant assis au coin du feu de son père, à Letitia Hargrave chérissant des pots de confiture envoyés d’Écosse par sa mère. En réfléchissant à la matérialité du passé, l’examen des lettres des Hargrave révèle certaines des stratégies qu’ils ont utilisées pour renforcer leurs liens avec leur famille et leurs amis, et comment ces relations ont créé et maintenu un sentiment de chez-soi et d’appartenance.
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Debt Amongst Friends: Sympathy in Exchange and the Narration of a Transatlantic Credit Network, 1792–1837
Michael Borsk
p. 65–95
RésuméEN :
Conversations about credit in the transatlantic world were often suffused with accounts of feelings. More than just a warm gloss on the cold calculation of commerce in both merchant and settler economies, emotional exchanges played an integral role in the maintenance of credit relationships. The letters that circulated between John Large and his network of friends, family, and commercial contacts around the Atlantic reveal the importance of sympathy to his commercial relationships. Whether trading in the Caribbean and the United States or settling in Upper Canada, Large’s economic self-interest could never be excised from the wider world of sentimental sociability. As both a creditor and debtor, his economic undertakings were as concerned with hearts and souls as they were with trading balances and investment returns. In the world of transatlantic credit networks, sympathy was a colonial relationship, exchanged in commercial arrangements according to the ideal of friendship. Large’s correspondence, therefore, sits at the crossroads where credit’s moral economies met an expanding colonial capitalism during the eighteenth and nineteenth centuries.
FR :
Les conversations sur le crédit dans le monde transatlantique étaient souvent imprégnées de témoignages de sentiments. Plus que de simples mentions faites dans le cadre du pur calcul commercial dans l’économie des marchands et des immigrants, la communication des émotions jouaient un rôle essentiel dans le maintien des relations de crédit. Les lettres qui ont circulé entre John Large et son réseau d’amis, de famille et de contacts commerciaux dans la zone atlantique révèlent l’importance de la sympathie pour ses relations commerciales. Qu’il fasse du commerce dans les Caraïbes et aux États-Unis ou qu’il s’installe dans le Haut-Canada, l’intérêt économique personnel de John Large ne pouvait en aucun cas être dissocié de l’univers plus vaste de la sociabilité sentimentale. En tant que créancier et débiteur, ses entreprises économiques concernaient autant les coeurs et les âmes que la balance commerciale et le rendement des investissements. Comprendre le rôle que la sympathie jouait en échange de réseaux de crédit transatlantiques nous aide à situer la correspondance sentimentale de Large au carrefour des histoires intellectuelles et économiques des économies de l’émotion, du capitalisme commercial et du libéralisme économique dans le sillage des Lumières.
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Les documentalistes de l’audiovisuel public : sortir de l’ombre une profession, révéler les archives audiovisuelles
Anna Tible
p. 97–119
RésuméFR :
Les professionnel.le.s de la documentation audiovisuelle participent activement aux créations audiovisuelles à base d’archives, des émissions actualités aux talk-shows, dès les débuts de la télévision publique européenne.
De 1952 à aujourd’hui, les documentalistes audiovisuel.le.s de l’audiovisuel public français, en particulier dans le cadre de l’Institut National de l’Audiovisuel (INA) depuis 1974, n’ont eu de cesse de chercher à partager les connaissances sur les contenus et supports audiovisuels qui ont marqué l’histoire des médias français de la deuxième moitié du XXe siècle. Les professionnel.le.s ont longtemps construit leur savoir-faire, leurs outils et leurs méthodologies de travail de maniére autonome, à l’écart de toute volonté institutionnelle, afin de sortir de l’ombre les archives audiovisuelles.
Cet article, qui s’intègre dans le cadre d’un doctorat en Information- Communication sur l’histoire de la profession de documentaliste audiovisuel, questionnera donc l’évolution du rôle de ces professionnel.le.s, dans la mise en lumière des archives auprès de publics toujours plus divers.
Les documentalistes, interlocuteur.ice.s essentiel.le.s des différents usager.e.s des archives, doivent en effet inscrire leurs pratiques et méthodologies de travail dans le cadre de productions collectives, et dans le contexte d’une valeur de plus en plus marchande des sources audiovisuelles.
EN :
Audiovisual documentation professionals have been actively involved in audiovisual creations based on archives, from news programs to talk shows, since the beginnings of public television in Europe.
From 1952 to this day, audiovisual documentalists in the French public audiovisual sector, particularly within the framework of the Institut National de l’Audiovisuel (INA) since 1974, have constantly sought to share knowledge about the audiovisual content and media that have marked the history of the French media in the second half of the 20th century. For a long time, professionals have been building their know-how, their tools and their working methodologies autonomously, away from any institutional will, in order to bring audiovisual archives out of the shadows.
This article, which is part of a PhD in Information-Communication on the history of the profession of audiovisual archivist, will therefore question the evolution of the role of these professionals in bringing archives to ever more diverse audiences.
Documentalists, as essential interlocutors for the various users of archives, must in fact place their work practices and methodologies within the framework of collective productions, and in the context of the increasingly commercial value of audiovisual sources.
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“Suddenly, it was a real thing”: The Feminist Fight for Equal Opportunities in the Canadian Broadcasting Corporation, 1971-1981
Barbara M. Freeman
p. 121–148
RésuméEN :
Following the recommendations of the Royal Commission on the Status of Women in 1970, feminist activists spent the next decade fighting for gender equity in federal workplaces, including the Canadian Broadcasting Corporation. They argued that equal opportunity in hiring and promotions would lead to more equitable and accurate representations of Canadian women on the air. After several encounters with these determined activists inside and outside of the Crown corporation, the CBC became an equal opportunity employer and adopted an affirmative action policy, while maintaining its own limited, corporate goals.
FR :
Suite aux recommandations de la Commission royale d’enquête sur la situation de la femme en 1970, les militantes féministes ont passé la décennie suivante à lutter pour l’égalité des sexes dans les lieux de travail fédéraux, y compris à la Société Radio-Canada. Elles ont fait valoir que de traiter les femmes canadiennes sur un pied d’égalité en matière d’embauche et de promotion mènerait à une représentation plus équitable et plus fidèle de celles-ci sur les ondes, comme l’exigeait la loi, selon leur interprétation de la loi sur la radiodiffusion de 1968. Après plusieurs rencontres avec ces militantes déterminées, la CBC est devenue un employeur respectueux de l’équité en matière d’emploi et a adopté une politique d’action positive, tout en maintenant ses propres objectifs corporatifs limités.
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The Arches of Chinatown: Identity, Agency, and Belonging in Vancouver 1896–1936
Frank A. Abbott
p. 149–181
RésuméEN :
The British Columbia Chinese community struggled against political and economic racism and discrimination in the first half of the twentieth century. This study focuses on four festive civic celebrations in the period 1896-1936 when Vancouver’s Chinese Canadians employed traditional Chinese culture to assert their place as a legitimate component of the city’s social fabric. They joined official Vancouver in greeting China’s most respected statesman in 1896; participated in civic celebrations for visiting members of Britain’s royal family in 1901 and 1912; and organized one of the most successful aspects of Vancouver’s 1936 fiftieth anniversary celebrations, a four-week “Chinese Carnival.” Voices in the “white” community during the same period steadily but slowly articulated increased levels of acceptance of the Chinese presence. Changes in the popular journalistic portrayal of Chinese people reveal a gradual lessening of racist tropes and stereotypes. Finally, an English-language pamphlet produced in the Chinese community for the carnival provides a glimpse of how Canadian-born Chinese Canadians themselves were forging an increasingly North American identity, undermining arguments about their “inability” to adapt to Canadian cultural values.
FR :
La communauté chinoise de la Colombie-Britannique a lutté contre le racisme et la discrimination politique et économique dans la première moitié du XXe siècle. Cette étude se concentre sur quatre célébrations civiques qui ont eu lieu entre 1896 et 1936, lorsque les Canadiens d’origine chinoise de Vancouver ont utilisé la culture chinoise traditionnelle pour affirmer leur place en tant que composante légitime du tissu social de la ville. Ils se sont joints au Vancouver officiel pour saluer l’homme d’État le plus respecté de la Chine en 1896, ont participé aux célébrations civiques pour les membres de la famille royale britannique en visite en 1901 et 1912, et ont organisé l’un des aspects les plus réussis des célébrations du cinquantième anniversaire de Vancouver en 1936, un « carnaval chinois » de quatre semaines. Durant cette même période, certains membres de la communauté « blanche » ont progressivement mais lentement exprimé leur approbation croissante envers la présence chinoise. Les changements dans la représentation journalistique populaire des Chinois révèlent une diminution progressive des tropes et des stéréotypes racistes. Enfin, une brochure en anglais produite par la communauté chinoise pour le carnaval donne un aperçu de la façon dont les Canadiens d’origine chinoise se forgeaient eux-mêmes une identité de plus en plus nordaméricaine, allant ainsi à l’encontre des arguments concernant leur « incapacité » à s’adapter aux valeurs culturelles canadiennes.
Canadian Historical Association Best Scholarly Book in Canadian History / Prix du meilleur livre savant en histoire canadienne de la Société historique du Canada
Roundtable with the Prize Winner | Table ronde avec la lauréate : E.A. Heaman, Tax, Order, and Good Government. A New Political History of Canada, 1867-1917
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Canadian Historical Association Best Scholarly Book in Canadian History / Prix du meilleur livre savant en histoire canadienne de la Société historique du Canada
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Elsbeth In Taxland, or Through the Change Purse: An Appreciation
P. E. Bryden
p. 184–190
RésuméEN :
This reflection on E. A. Heaman’s Tax, Order, and Good Government: A New Political History of Canada, 1867-1917 suggests that the innovative “taxationist” interpretation of Canada the author offers bears some striking similarities to other upside-down worlds. Like Alice’s Wonderland, Bryden shows that this new view of Canada has all manner of interesting characters, new ways of looking at old subjects, and new vantage points from which to observe the familiar.
FR :
Cette réflexion sur Tax, Order, and Good Government: A New Political History of Canada, 1867-1917 d’E. A. Heaman, suggère que l’interprétation « taxationiste » novatrice du Canada que l’auteur propose présente des similitudes frappantes avec d’autres mondes inversés. Comme dans le pays des merveilles d’Alice, Bryden montre que cette nouvelle vision du Canada comporte toutes sortes de personnages intéressants, de nouvelles façons d’aborder des anciens sujets et de nouveaux points de vue pour observer ce qui est familier.
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Canadian History Unsundered: Reflections on Elsbeth Heaman’s Tax, Order, and Good Government
Carmen Nielson
p. 191–197
RésuméEN :
I argue that Elsbeth Heaman’s book achieves precisely what Michael Bliss had hoped for when he wrote “Privatizing the Mind: The Sundering of Canadian History, the Sundering of Canada.” This is readable, politically-engaged scholarship that takes seriously Canadian historians’ task of explaining who “we” are, where “we” have been, and where “we” might be going, without mythologizing or homogenizing who that “we” might be.
FR :
Je soutiens que le livre d’Elsbeth Heaman réalise précisément ce que Michael Bliss espérait lorsqu’il a écrit « Privatizing the Mind: The Sundering of Canadian History, the Sundering of Canada. » Il s’agit d’un ouvrage lisible, engagé sur le plan politique, qui prend au sérieux la tâche des historiens canadiens d’expliquer qui « nous » sommes, où « nous » avons été, et où « nous » pourrions aller, sans créer de mythe ou homogénéiser ce que « nous » pourrions être.
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“Truth and Taxes”
Jeffrey L. McNairn
p. 199–206
RésuméEN :
Part of the roundtable on E. A. Heaman’s Macdonald prize-winning Tax, Order, and Good Government, this essay takes up the book’s claim to offer a social history of knowledge. It explores the central role knowledge production plays in the book to speak to current anxieties in our “post-truth” moment. It suggests that the book can be read as a neo-progressive intervention that refurbishes and updates the progressive historians of the early twentieth century. As a result, this brilliant book twins a rather naturalistic conception of self-interest with a deep commitment to thinking historically about social injustice, power, and the conditions by which truth might replace ignorance.
FR :
Dans le cadre de la table ronde sur le livre primé d’E. A. Heaman, Tax, Order, and Good Government, lauréate du prix du meilleur livre savant en historie canadienne de la SHC, ce texte reprend le désir du livre d’offrir une histoire sociale de la connaissance. Il explore le rôle central que joue la production de connaissances dans le livre pour parler de nos angoisses actuelles à l’ère de la « post-vérité ». Il suggère que le livre peut être lu comme une intervention néo-progressive qui réhabilite et actualise les historiens progressistes du début du XXe siècle. En conséquence, ce brillant livre jumelle une conception plutôt naturaliste de l’intérêt personnel avec un engagement profond à penser historiquement sur l’injustice sociale, le pouvoir et les conditions dans lesquelles la vérité pourrait remplacer l’ignorance.
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Doing the New Tax History
E. H. Heaman
p. 207–224
RésuméEN :
A response to remarks on Tax, Order, and Good Government at a C.H.A. roundtable. A defence of the argument that, historically, racism has delivered tax cuts and a reflection on the historiographical consequences of such a claim in an age of racism and tax cuts.
FR :
Une réponse aux remarques sur la Tax, Order, and Good Government lors d’une table ronde de la SHC. Une défense de l’argument selon lequel, historiquement, le racisme a permis des réductions d’impôts et une réflexion sur les conséquences historiographiques d’une telle affirmation dans une ère de racisme et de réductions d’impôts.
Canadian Historical Association Wallace K. Ferguson Book Prize in Non-Canadian History / Prix Wallace-K.-Ferguson en histoire autre que canadienne de la Société historique du Canada
Roundtable with the Prize Winner | Table ronde avec le lauréat : Padraic X. Scanlan, Freedom’s Debtors: British Antislavery in Sierra Leone in the Age of Revolution
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Canadian Historical Association Wallace K. Ferguson Book Prize in Non-Canadian History / Prix Wallace-K.-Ferguson en histoire autre que canadienne de la Société historique du Canada
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Comment on Padraic X. Scanlan, Freedom’s Debtors: British Antislavery in Sierra Leone in the Age of Revolution
Nicholas Rogers
p. 226–233
RésuméEN :
Padraic Scanlan’s Freedom’s Debtors makes an important intervention in the debate on the abolition of slavery by looking at what actually happened in Sierra Leone as it moved from company project to crown colony. Scanlan shows that anti-slavery advocates were not in practice equity advocates: slaves had to earn their freedom. In so doing he forces us to reconsider the manifold forms of bonded labour that characterised the Atlantic world and the imperatives of a globalizing market that demanded the continuing production of tropical staples by captive workforces, before and after slavery. Scanlan arguably blends abolition and emancipation in the opening phase of the British campaign to end the slave trade, but he shows, despite the humanitarian motives of some activists, that the full emancipation for slaves was conditional on their integration into global political economies.
FR :
L’ouvrage de Padraic Scanlan, Freedom’s Debtors, apporte une contribution importante au débat sur l’abolition de l’esclavage en examinant ce qui s’est réellement passé en Sierra Leone alors que ce pays est passé du statut de projet d’entreprise à celui de colonie de la Couronne. Scanlan démontre que les défenseurs de l’antiesclavagisme n’étaient pas en pratique des défenseurs de l’équité : les esclaves devaient gagner leur liberté. Ce faisant, il nous oblige à réexaminer les formes multiples de servitude pour dettes qui caractérisaient le monde atlantique et les impératifs d’un marché globalisant qui exigeait la poursuite de la production de denrées tropicales de base par une main-d’oeuvre captive, avant et après l’esclavage. On peut dire que Scanlan associe abolition et émancipation dans la phase initiale de la campagne britannique pour mettre fin à la traite des esclaves, mais il démontre, malgré les motivations humanitaires de certains militants, que la pleine émancipation des esclaves était subordonnée à leur intégration dans les économies politiques mondiales.
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Grounded Histories of British Antislavery in Sierra Leone
Sandra den Otter
p. 235–239
RésuméEN :
Padriac Scanlan’s Freedom’s Debtors: British Antislavery in Sierra Leone in the Age of Revolution (2017) provides an opportunity to examine the early decades of antislavery from the vantage point of the western coast of Africa and to challenge triumphalist narratives of abolition. The history of Sierra Leone demonstrates that intertwined with the rhetoric of liberty and uplift in the abolition of slavery was a unflinching determination to generate profit and commercial opportunity. Metropolitan and colonial elites continued to profit from slavery long after its abolition. A grounded history of ideas, both of humanitarian and legal ideas, is a valuable methodology to explore the history of antislavery. The inchoate, fluid and disordered attempts to put antislavery into practice at a very local level point to the fits and starts, continuities and discontinuities, and haphazard interventions in the making of a vernacular ideology of the antislavery and the civilizing mission.
FR :
Freedom’s Debtors: British Antislavery in Sierra Leone in the Age of Revolution (2017) de Padriac Scanlan est l’occasion d’examiner les premières décennies de l’antiesclavagisme du point de vue de la côte occidentale de l’Afrique et de contester les récits triomphalistes de l’abolition. L’histoire de la Sierra Leone démontre que la rhétorique de la liberté et l’élan donné par l’abolition de l’esclavage étaient étroitement liés à la détermination inébranlable de générer des profits et des opportunités commerciales. Les élites métropolitaines et coloniales ont continué à tirer profit de l’esclavage bien après son abolition. Une histoire des idées, tant humanitaires que juridiques, est une méthodologie précieuse pour explorer l’histoire de l’antiesclavagisme. Les tentatives incohérentes, fluides et décousues de mise en pratique de l’antiesclavagisme à un niveau très local mettent en évidence les hauts et les bas, les continuités et les discontinuités, ainsi que les interventions aléatoires dans l’élaboration d’une idéologie vernaculaire de l’antiesclavagisme et de la mission civilisatrice.
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The Abolition of the British Slave Trade Seen from Sierra Leone: Padraic Scanlan’s Freedom’s Debtors: British Antislavery in Sierra Leone in the Age of Revolution
Elizabeth Elbourne
p. 241–254
RésuméEN :
This essay discusses the important contributions of Padraic Scanlan’s book Freedom’s Debtors: British Antislavery in Sierra Leone in the Age of Revolution, to the history of the abolition of the slave trade in the British empire. Scanlan’s innovative work emphasizes material concerns rather than altruism in explaining how policing the slave trade in West Africa and attempting to control the formerly enslaved, not least in redeploying them as soldiers, worked to the advantage of colonial administrators and British elites. The essay examines Scanlan’s work in relation to the economic history of abolition, the history of humanitarianism, the entanglement of abolition and imperialism in West Africa, and the military history of empire, which Scanlan vitally puts back into conversation with the history of abolition. It also asks how to include religion as a motivating force, and suggests that the book may undervalue the role of religious belief, not least among Africans. As Scanlan’s evidence shows, the line between freedom and unfreedom was by no means sharp. Debates about the post-abolition economy were accordingly informed by anxieties about the meaning of “freedom”, as ideological beliefs informed economic conceptions. Freedom’s Debtors demonstrates how events in Sierra Leone anticipated the fusion of humanitarianism and colonialism that was crucial to justifying empire in West Africa and underscores the vital importance of understanding abolition in terms of how it worked on the ground rather than solely how it was thought about in Britain.
FR :
Ce texte examine les contributions importantes du livre de Padraic Scanlan, Freedom’s Debtors : British Antislavery in Sierra Leone in the Age of Revolution, à l’histoire de l’abolition de la traite des esclaves dans l’empire britannique. L’ouvrage novateur de Scanlan met l’accent sur les préoccupations matérielles plutôt que sur l’altruisme en expliquant comment le maintien de l’ordre dans le cadre de la traite des esclaves en Afrique de l’Ouest et la tentative de contrôler les anciens esclaves, notamment en les redéployant comme soldats, ont été à l’avantage des administrateurs coloniaux et des élites britanniques. Ce texte examine le travail de Scanlan en rapport avec l’histoire économique de l’abolition, l’histoire de l’humanitarisme, l’enchevêtrement de l’abolition et de l’impérialisme en Afrique de l’Ouest, et l’histoire militaire de l’empire, que Scanlan ramène avantageusement dans la conversation sur l’histoire de l’abolition. Ce commentaire se demande également comment inclure la religion comme source de motivation et suggère que le livre sous-estime peut-être le rôle de la croyance religieuse, notamment chez les Africains. Comme le démontre Scanlan, la frontière entre liberté et non-liberté n’est pas forcément apparente. Les débats sur l’économie post-abolition ont donc été alimentés par des inquiétudes sur la signification de la « liberté », alors que les croyances idéologiques ont influencé les conceptions économiques. Freedom’s Debtors démontre comment les événements en Sierra Leone ont anticipé la fusion de l’humanitarisme et du colonialisme qui était cruciale pour justifier l’empire en Afrique de l’Ouest et souligne l’importance fondamentale de comprendre l’abolition en termes de son fonctionnement sur le terrain plutôt que seulement de la façon dont elle était considérée en Grande-Bretagne.
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Revisiting Freedom’s Debtors
Padraic X. Scanlan
p. 255–272
RésuméEN :
This essay reconsiders Freedom’s Debtors through the lens of the three Ferguson Prize panelists’ comments. It frames the arguments of the book in relationship to a growing body of scholarship on the history of Sierra Leone, and in relationship to older problems in the history of British imperial political economy. The essay reasserts two of the core contentions in Freedom’s Debtors: the close, and sometimes unacknowledged, proximity between British slavery and British antislavery, and the centrality of antislavery to British imperial expansion in the nineteenth century.
FR :
Ce texte jette un nouveau regard sur Freedom’s Debtors dans l’optique des commentaires des trois panélistes du Prix Ferguson. Il situe les arguments du livre par rapport à un ensemble croissant de recherches sur l’histoire de la Sierra Leone, liées aux problèmes plus anciens de l’histoire de l’économie politique impériale britannique. Ce texte réaffirme deux des principaux arguments de Freedom’s Debtors : la proximité, parfois non reconnue, entre l’esclavage britannique et l’antiesclavagisme britannique, et la place centrale de l’antiesclavagisme dans l’expansion impériale britannique au XIXe siècle.