Journal of the Canadian Historical Association
Revue de la Société historique du Canada
Volume 26, numéro 2, 2015
Sommaire (13 articles)
Mark Salber Phillips’s On Historical Distance: A Panel Discussion
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Mark Salber Phillips’s On Historical Distance: A Panel Discussion: Introduction
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Varieties of Historical Representation
Kenneth C. Dewar
p. 3–10
RésuméEN :
This paper sketches the evolution of thinking about historiography from its focus on method and the history of historical thought some fifty years ago to Mark Salber Phillips’s highly original study, On Historical Distance, with its focus on “literariness” and its reconception of the meaning of “distance.” The paper notes the approaches of historian J.H. Hexter, literary critic Ralph Cohen, and philosopher Hans-Georg Gadamer as benchmarks along the way.
FR :
Le présent article retrace l’évolution de la pensée au sujet de l’historiographie, depuis l’accent placé sur la méthode et l’histoire de la pensée historique il y a une cinquantaine d’années jusqu’à l’étude très originale de Mark Salber Phillips, intitulée On Historical Distance, qui s’attarde au « caractère littéraire » et à sa reconception du sens de la « distance ». L’article se sert des démarches de l’historien J.H. Hexter, du critique littéraire Ralph Cohen et du philosophe Hans-Georg Gadamer comme points de référence au cours de ce processus.
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Dramatizing Historical Distance
Marcie Frank
p. 11–21
RésuméEN :
This essay explores the efficacies of the distance rubric Mark Salber Phillips developed in On Historical Distance by applying it to a couple of recent examples that post-date the book’s appearance: Ruth Scurr’s John Aubrey: My Own Life and Mike Leigh’s Mr. Turner. These examples lead to some speculations about Phillips’ attention to media and his account of the history of literary history.
FR :
Le présent article explore l’efficacité de la rubrique de distance développée par Mark Salber Phillips dans On Historical Distance en l’appliquant à deux exemples récents publiés après la sortie du livre, soit John Aubrey : My Own Life de Ruth Scurr et Mr. Turner de Mike Leigh. Ces exemples mènent à quelques spéculations au sujet de l’attention portée aux médias par Phillips et de son récit de l’histoire de l’histoire littéraire.
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Historical Distance and Questions of Form in 5½ Points
Barbara Leckie
p. 22–31
RésuméEN :
This paper isolates form, or what Mark Salber Phillips calls making, as a key component of the four-pronged approach to historical distance that he elaborates in On Historical Distance (the other prongs are affect, ideology, and understanding). It focuses, in particular, on linearity, genre, contrast, dialogue, beginnings/endings, and ghosts as dimensions of form. All of these aspects of forms have a double inflection: on the one hand, they relate to a characteristic of form (the linear narrative, for example) and, on the other, they raise broad questions related to historical representation in general (a conception of history understood in linear and sequential terms that is linked with historical distance conventionally understood, for example). This paper argues that the idea of form developed in Phillips’ book both enriches our understanding of historical representations and opens up new questions for critical inquiry.
FR :
Le présent article aborde la forme, ou ce que Phillips appelle la fabrication, comme l’élément clé de l’approche en quatre volets de la distance historique développée dans l’étude On Historical Distance (les autres volets étant l’effet, l’idéologie et la compréhension). Il s’attarde particulièrement à la linéarité, au genre, au contraste, au dialogue, au début/à la fin et aux fantômes comme dimensions de la forme. Tous ces aspects concernant les formes ont une double inflexion. D’une part, ils ont trait à une caractéristique de la forme (la narration linéaire, par exemple). D’autre part, ils soulèvent des questions plus vastes liées à la représentation historique en général (une conception de l’histoire comprise d’une manière linéaire et séquentielle qui est liée à ce que l’on entend habituellement par la distance historique/évolution historique, par exemple). L’article propose que l’idée de forme développée dans l’ouvrage de Phillips vient enrichir notre compréhension des représentations historiques et débouche sur de nouveaux questionnements critiques.
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Distance and Distances in our View of the Past
James Daschuk’s Clearing the Plains: A Panel Discussion
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James Daschuk’s Clearing the Plains: A Panel Discussion: Introduction
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Clearing the Path to Truth: Clearing the Plains: Disease, Politics of Starvation and the Loss of Aboriginal Life, by James Daschuk, and the narrative of Canadian history. A Commentary
Mary-Ellen Kelm
p. 43–52
RésuméEN :
This paper considers how Clearing the Plains helps contextualize, through Canada’s long history of settler colonialism, the findings of the Truth and Reconciliation Commission.
FR :
Cet article s’interroge sur la manière dont Clearing the Plains permet de comprendre les résultats de la Commission sur la vérité et la réconciliation dans le contexte de la longue histoire de la colonisation au Canada.
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Clearing the Plains and Changing the National Conversation: James Daschuk’s Clearing the Plains as a Work of Popular and Public History
Ian Mosby
p. 53–59
RésuméEN :
This essay assesses the impressive public reaction to James Daschuk’s Clearing the Plains and offers some possible explanations for its success as a work of both academic and popular history.
FR :
Le présent essai évalue l’impressionnante réaction du public à l’ouvrage Clearing the Plains de James Daschuk et tente d’expliquer le succès de cet ouvrage universitaire et d’histoire populaire.
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Clearing the Plains and Teaching the Dark Side of Canadian History
Susan Neylan
p. 60–69
RésuméEN :
James Daschuk’s Clearing the Plains is a fitting choice for unsettling national narratives about the peaceful resettlement of Indigenous homelands, for confronting presumptions about the benevolence of Canadian policy towards Indigenous peoples or a fair treaty process, and for appreciating how this past resonates today. This paper ponders how the book and the issues it raises can be used in university-level teaching. It highlights the utility of an emphasis on the “dark” side of Canadian history and how this fits within contemporary discussions around reconciliation.
FR :
L’ouvrage Clearing the Plains de James Daschuk nous permet de remettre en question le discours national entourant la relocalisation pacifique des réserves autochtones et la prétendue mansuétude des politiques canadiennes à l’égard des peuples autochtones ou de la conclusion de traités. Ce livre est aussi l’occasion d’examiner dans quelle mesure ce passé trouve des échos aujourd’hui. Le présent article se demande comment ce livre et les questions qu’il soulève peuvent servir à l’enseignement universitaire. Il met en évidence l’utilité de faire voir le côté « sombre » de l’histoire canadienne et comment cela s’inscrit dans les discussions contemporaines entourant la réconciliation.
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Some Reflections of My Own on Clearing the Plains
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The Explosion in Grandma’s Attic, the Cabinet of Curiosities, and Chance Encounters at the GLBT History Museum
Tamara de Szegheo Lang
p. 83–110
RésuméEN :
This article proposes that objects might be instrumental in museum exhibitions that promote critical thinking around issues of human rights and social inequity. Objects have the potential to present histories that have been marginalized for far too long and to get away from rehearsed narratives, while also engaging the visitor through emotional connection — making the visitor care about the histories that are being presented. In looking at the GLBT Historical Society Archives and History Museum in San Francisco, this article claims that new museums that grow out of community-based archives might provide the opportunity for the kinds of critical engagements with objects that national-scale museums that attempt to address social problems often do not have. Specifically addressing the GLBT History Museum’s inaugural exhibit, “Our Vast Queer Past,” this article argues that the organization of objects on display, greatly influenced by their archival roots, gives viewers the opportunity for chance encounters with histories that come to matter to them.
FR :
Il n’est pas impossible que des objets jouent un rôle déterminant dans des expositions muséales favorisant la réflexion critique sur des questions relatives aux droits de la personne et à l’injustice sociale. Les objets sont susceptibles de présenter des expériences de vie qui ont été marginalisées beaucoup trop longtemps et d’échapper aux explications répétées. En même temps, ils peuvent également susciter l’intérêt des visiteurs par la création d’un lien affectif qui les amènera à prêter attention aux histoires présentées. À partir d’un examen des archives et du musée d’histoire de la GLBT Historical Society, à San Francisco, l’auteure avance que de nouveaux musées issus d’archives communautaires parviendront sans doute à stimuler la réflexion critique à partir d’objets, un genre de réflexion rarement inspiré par les musées d’envergure nationale qui tentent d’aborder des problèmes sociaux. En s’attardant à l’exposition inaugurale du GLBT History Museum, « Our Vast Queer Past », l’auteure affirme que l’organisation d’objets en montre, grandement influencée par les racines archivistiques de ceux-ci, donne aux visiteurs l’occasion de rencontres fortuites avec des récits qui gagnent en importance auprès d’eux.
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Prostitutes and Prophylaxis: Venereal Disease, Surveillance, and Discipline in the Canadian Army in Europe, 1939-1945
William John Pratt
p. 111–138
RésuméEN :
The wastage of Canadian manpower due to venereal disease (VD) during World War II was an ongoing problem for the Canadian Army. Military authorities took both medical and disciplinary measures in attempt to reduce the number of soldiers that were kept from regular duties while under treatment. The study of the techniques employed to control sexual behaviour and infection places the Canadian Army in a new historical perspective as a modern institution which sought to establish medical surveillance and disciplinary control over soldiers’ bodies. This study also explores Canadian soldiers’ sexual behaviour overseas, showing their engagement in a broken system of regulated prostitution, and with European women who were coping with war’s destabilization and strain by participating in the sex trade. Agents of the Canadian Army overseas extended their disciplinary and surveillance functions from soldiers to their sexual partners. VD rates were low when formations were in combat, but rose to alarming rates when they were out of the line, suggesting that individual agency and sexual choice trumped the efforts of modern discipline.
FR :
La mise à l’écart de travailleurs canadiens pour cause de maladie vénérienne durant la Deuxième Guerre mondiale a été un problème constant pour l’Armée canadienne. Les autorités militaires ont pris des mesures aussi bien sur le plan de la santé que sur le plan disciplinaire pour réduire le nombre de soldats relevés de leurs fonctions habituelles pendant leur traitement. L’étude des techniques utilisées pour influer sur le comportement sexuel et limiter l’infection place l’Armée canadienne dans une nouvelle perspective historique, celle d’une institution moderne qui a cherché à établir une surveillance médicale et une emprise disciplinaire sur les corps des soldats. L’auteur étudie également le comportement sexuel des soldats canadiens outre-mer et montre qu’ils participaient à un système brisé de prostitution réglementée, avec des Européennes qui composaient avec la déstabilisation et les tensions engendrées par la guerre en se livrant au commerce du sexe. Les agents de l’Armée canadienne outre-mer ont étendu leurs fonctions disciplinaires et de surveillance des soldats aux partenaires sexuelles de ces derniers. Les taux de maladies vénériennes étaient plus bas quand les formations étaient au combat, mais ils atteignaient des niveaux alarmants lorsqu’elles n’étaient pas au front, ce qui porte à croire que la liberté de choisir et la préférence sexuelle ont été plus importantes que les efforts de la discipline moderne.
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Gender and the Great Experiment: ‘Feminine and Canadian Eyes’ See Soviet Women, 1926–1936
Kirk Niergarth
p. 139–172
RésuméEN :
This article focuses on the travelogues of five educated, professional, middle-class Canadian women who visited the Soviet Union in the interwar period: Alexandrine Gibb, Margaret Gould, Agnes Macphail, Margaret McWilliams, and Ella Smith. For these visitors, Soviet women were a point of emphasis, and on this subject they claimed special insight and relative expertise. Gibb, for example, offered readers a “pair of feminine and Canadian eyes and ears ready to give you mysterious Russia.” Whatever else feminine Canadian eyes saw in the USSR — for Soviet reality varied considerably between 1926 and 1936 when these women travelled — they gave Canadian audiences a more-or-less consistent impression that the great experiment was providing Soviet women opportunities denied women in Canada. This was an impression that not all Canadian audiences were prepared to accept.
FR :
Le présent article porte sur les récits de voyage de cinq Canadiennes professionnelles instruites de classe moyenne qui ont visité l’Union soviétique entre les deux guerres mondiales : Alexandrine Gibb, Margaret Gould, Agnes Macphail, Margaret McWilliams et Ella Smith. Toutes ont mis l’accent sur la femme soviétique, sujet sur lequel elles prétendaient avoir une perspective spéciale et posséder une certaine expertise. Alexandrine Gibb, par exemple, a offert à son lectorat « les yeux et les oreilles d’une femme canadienne prête à [leur] livrer la mystérieuse Russie ». Peu importe ce que ces Canadiennes ont vu d’autre en URSS – et la réalité soviétique a varié considérablement entre 1926 et 1936, années entre lesquelles ces femmes ont voyagé –, l’impression plus ou moins constante qu’elles ont donnée à divers publics canadiens est que l’ expérience soviétique offrait aux femmes des possibilités que les femmes se voyaient refuser au Canada. Rétrospectivement, on peut dire qu’il y avait là méprise à l’égard de la réalité soviétique, quoique l’inégalité vécue au Canada à laquelle s’opposaient les voyageuses canadiennes par comparaison avec l’exemple soviétique n’était nullement illusoire. Les publics canadiens n’étaient cependant pas tous prêts à accepter pareille comparaison.