Résumés
Abstract
Between 1906 and 1910, Canada passed two increasingly restrictive Immigration Acts to, among other reasons, reduce charitable assisted emigration from London. These acts were passed in response to Britain’s Unemployed Workmen Act in 1905, which contained an emigration clause designed to move London’s unemployed to Canada. Canada deemed these emigrants to be unsuitable largely because they hailed from the impoverished East End of London. Emigration charities felt an imperial betrayal in the wake of the restrictions. Although an exception allowed for a limited degree of charitable emigration to continue, assisted English emigrants were now unreservedly lumped together with other undesirables in the British World. Despite Canadian displeasure, charities continued to send London’s unemployed to Canada until World War I. A more direct relationship between British unemployment policy and Canadian immigration policy is emphasized, opening a space wherein to examine transnational and imperial legal tensions in the early twentieth century British World. This space reveals a nexus of poverty, migration, and restriction that pitted Britain’s needs against Canada’s; it also complicates the concept of loyal nations belonging to a cooperative British World, becoming particularly relevant to the evolution of restrictive Canadian attitudes towards British immigrants after 1905.
Résumé
Entre 1906 et 1910, le Canada a adopté deux lois plus restrictives en matière d’immigration. Ces lois visaient entre autres à réduire le nombre d’immigrants en provenance de Londres qui étaient parrainés par des organismes de bienfaisance. Elles ont été adoptées en réaction à une loi britannique de 1905 intitulée Unemployed Workmen Act (Loi sur les ouvriers en chômage). Cette loi renfermait un article visant à encourager l’émigration des chômeurs de Londres vers le Canada. La réaction du gouvernement canadien s’explique par le fait qu’il considérait ces émigrants comme indésirables, surtout parce qu’ils étaient originaires du East End, un quartier pauvre de Londres. Les organismes de bienfaisance qui parrainaient l’émigration des Britanniques vers le Canada ont perçu ce rejet comme une trahison envers l’Empire. Même si les lois canadiennes permettaient l’émigration d’un nombre limité de Britanniques parrainés par ces organismes, ces émigrants étaient désormais considérés comme indésirables à l’instar de plusieurs autres individus en provenance du monde britannique. Or malgré les nouvelles législations canadiennes, les organismes de bienfaisance ont continué à envoyer des chômeurs de Londres au Canada, et ce jusqu’à la Première Guerre mondiale. Cet article souligne l’existence d’un lien étroit entre la politique britannique en matière de chômage et la politique canadienne concernant l’immigration. Ce lien nous permet d’étudier les tensions juridiques transnationales et impériales dans le monde britannique du début du XXe siècle. Ces tensions éclairent comment la juxtaposition des questions de pauvreté, de migration et de juridiction a mis en contradiction les besoins de la Grande-Bretagne et ceux du Canada. L’évolution des politiques restrictives du Canada à l’égard des émigrants britanniques après 1905 remet donc en question l’idée voulant que des nations loyales aient appartenu à un monde britannique essentiellement coopératif.