Résumés
Abstract
Between 1947 and 1954, medical scientists in Canada received support from federal and independent agencies to conduct a series of comparative biochemical studies on Inuit and white “test subjects.” Originally conceived from a racialized intrigue in defining the vascular characteristics of cold tolerance, the Canadian defence establishment absorbed the research with the intent to apply the findings to military service work in the North. Potentially unlocking the “Eskimo” secret to cold-weather acclimatization meant scientists could devise a screening process for selecting male white bodies for Arctic service. The research took place within the edifice of colonial science, but unlike wider postwar perceptions of the Indigenous body, this article presents the concept of biological appropriation to explore the perceived value of Inuit physiology to northern defence. Interpreting experiential research on Inuit as distinct from cultural assimilation provides a broader interpretation of postwar Arctic policy, and helps discern an understudied yet important episode of the Cold War sciences in Canada.
Résumé
Entre 1947 et 1954, des chercheurs en médecine au Canada ont reçu le soutien d’organismes fédéraux et indépendants pour mener une série d’études comparatives en biochimie sur des sujets inuits et blancs. Conçue à partir d’une volonté de définir les caractéristiques vasculaires de la tolérance ethnique au froid, cette recherche a été reprise par l’establishment canadien de la défense en vue d’en appliquer les résultats au service militaire dans le Nord. En arrivant à percer le secret de l’acclimatation des « Esquimaux » au froid, les scientifiques auraient pu concevoir un processus de sélection de mâles blancs aptes au service dans l’Arctique. Cette recherche a été menée dans la perspective de la science coloniale, mais l’auteur a décidé d’utiliser la notion d’appropriation biologique pour étudier l’importance accordée à la physiologie inuite pour la défense du Nord, plutôt que les perceptions du corps des Autochtones généralement répandues après la guerre. La distinction faite entre la recherche expérientielle sur les Inuits et leur assimilation culturelle permet d’élargir l’interprétation de la politique d’après-guerre sur l’Arctique et contribue à mettre au jour un épisode négligé, mais néanmoins important, des sciences de l’époque de la Guerre froide au Canada.